La grande maison : la pièce à côté

Les bras posés sur le haut du paravent, le menton appuyé dessus, je l'observe, planté comme un piquet. J'ai vraiment du mal à le cerner. Il y a peu il aurait répondu répondu par l'affirmative, et j'en mettrai ma main à coupée, et là il me répond par la négative, comme si la vie de son client n'avait plus d'importance. Et ce n'est pas juste pour une histoire d'apparence, de fatigue. Il y a quelque chose chez lui, peut être son visage taillée à la serpe, qui me fait penser qu'il a vécu pire que tout ceci.

En effet il est crasseux. En effet il a une mine de papier mâché. Et bien on va joué les geishas de salon et s'occuper de Monsieur !

Changement de position, je ramène mes bras le long du corps et contourne le paravent pour me planter devant Mike, les mains sur les hanches pour lui montrer qu'il n'aura pas son mot à dire.

Très bien ! dans ce cas, on va s'atteler à la tâche et vous rendre aussi propre qu'un sou neuf avant de nous en retourner dormir... Enlevez donc votre pantalon et suivez moi jusqu'à la douche !

Pour appuyer mes mots je me dirige vers la douche et lui tient ouverte la porte en bois. S'il ne vient pas j'utiliserai la manière forte même si je n'en ai pas réellement envie. Après tout il m'a bien dorloter quelques instants alors je peux en faire de même... sans ambiguïté aucune... juste comme une infirmière à son patient !

Soupir lasse. Venez donc...

Cette fille est sidérante. Elle change d’avis, ou du moins d’orientation en un rien de temps et seble pouvoir s’accommoder de tout. Voilà qu’elle obtempère, elle se rend sans lutter à mes arguments et pousse même le vice jusqu’à vouloir m’accompagner.

Il va falloir qu’elle se rende compte que je ne suis pas d’acier et qu’il y a un moment où les pulsions prendront le dessus.

«Si ma toilette ne gêne pas votre repos, je vais effectivement de ce pas en profiter pour récurer ma couenne et redonner un semblant de souplesse à mon vieux cuir. »

Je ne sais pas à quel jeu elle joue, mais son air entendu et las n’endorment plus ma vigilance. Je laisse tomber ma guenille de pantalon à mes pieds, le ramasse, ainsi que mes autres oripeaux. Une petite lessive ne sera pas inutile.

Direction l’eau chaude. Je passe à côté d’elle sans sourciller. Me laver.Me… la…ver…

Si le blessé ne remontait pas sa tête ainsi, ça me faciliterait les choses.

Il obtempère, se dévêt et se place sous le jet d'eau. D'un oeil qui se devait rester à sa place mais qui ne l'a pas fait, j'ai observer l'émoi qui s'emparait de nouveau de lui. Mais je me dois de rester stoïque, je lui ai promis une douche et non pas de revisiter le kamasutra de long en large.

Je retrousse les manches de ma tunique pour ne pas les mouiller, bloque la porte en bois avec un seau, et me place à l'entrée de la douche, assez loin pour éviter le jet, mais pas assez pour éviter les éclaboussures qui ricochent sur son corps à lui. Sur le côté, éponge, pierre ponce et un pavé crayeux de couleur crème... surement un savon.

Je le prend, ainsi que la lourde éponge informe. Le savon se pose sur son dos, glisse de haut en bas tandis que l'éponge s'active à passer derrière lui, à le faire mousser. Savon reposé, ma main droite sur la hanche de Mike pour tenir mon équilibre, la gauche ayant en main l'éponge remonte vers la nuque, file vers l'épaule droite, revient à son point de départ nucal et va vers l'épaule gauche. Elle descend le long des muscles dorsaux en des ronds mousseux puis Madame l'éponge se niche au creux des reins de monsieur, s'y attarde, flirte avec les abords du fessier musclé et remonte ardemment en ligne droite vers la nuque avant de refaire le chemin inverse.

Est-ce assez pour le dos pour que l'on passe à votre torse Mike ? dis-je d'un ton neutre, détâché. C'est que j'ai un bon professeur en la matière... !

Mais elle me suis ?!

C’est qu’elle compte réellement mettre à exécution le lessivage du siècle. Je jette mes vêtements dans le bac pour qu’ils trempent un peu et que les strates et les croûtes de poussières se détachent.

Et voilà que la diablesse se transforme en naïade saponaire. Ses mains virevoltent avec adresse sur mon dos et malgré moi, je ressens un véritable bien-être à me retrouver dans cette position. Si elle n’a jamais travaillé dans un hammam ou un bain douche, elle a du avoir des cours particuliers en masse pour maîtriser à ce point l’art de la limite entre massage et caresse.

Je ferme un instant les yeux. Je sais ce n’est pas très malin pour le bourdon de clore les paupières quand il est dans la toile de l’arachne, mais un bourdon, hein, ça n’a pas de paupière, donc pas de risque, j’ai les sens en éveil.

A son invitation, je me retourne, face à elle.

Il obtempère de façon muette et se retourne. Ma main qui se trouvait sur sa hanche glisse en même temps, sur le flanc, son ventre, puis se stabilise sur l'autre hanche encore inexplorée. Les yeux clos, il attend que je continue la toilette. Au vu de ses traits qui paraissent plus détendu, je dirais que celle-ci à l'air de lui plaire.

Je poursuis, en gardant les yeux fixés sur l'éponge. Hors de question que mon regard se perde en bas pour le moment, vu que ma zone de travail se trouve plus haut. C'est plus sûr.. pour qui ? pour lui ou pour moi ? les deux...

Je pose l'éponge humide derrière son oreille gauche, la laisse glisser vers son cou en caressant la ligne de sa mâchoire ferme, la fait remonter vers son oreille droite avant de la faire redescendre vers son épaule en des mouvements circulaires. Elle par cette fois-ci vers la gauche, en passant par le haut de son torse et s'arrête sur l'autre épaule qu'elle savonne judicieusement. Retour vers le haut de son buste, Madame l'éponge s'arrête, se fait hésitante, tremblote un peu, se demande si elle doit vraiment commencer la descente qui est un peu risquée.

Mais elle s'y ose, et entame la descente tout en douceur, titille de sa matière spongieuse, les tétons de Monsieur en des cercles parfaits et mousseux. Elle les abandonne pour caresser ses côtes en d'étranges arabesques. Et Madame l'éponge devient audacieuse, continue sa descente vers ce petit trou qui s'appelle nombril, l'aspire dans ses spores creux, le recrache, s'amuse avec. Mais la lassitude la rattrape aussi décide-t-elle de descendre plus bas. Mais quelque chose retient Madame l'éponge, lui ordonne de s'arrêter et la presse de remonter. Madame l'éponge s'exécute en pleurant des larmes savonneuses, et s'attarde sur certaines parties sensible du monsieur pour le sentir trembler.

Cela vous plaît-il Mike ?

(Aura-t-elle gain de cause cette petite éponge... Suite au prochain numéro ! ^^)

Comment fait-elle ça ? En quelques mouvements, deux trois glissades et quelques pressions d’éponges, sa main réussit à se rendre maîtresse de mon corps. Les arabesques du savons parviennent tout à la fois à me délasser et à me revigorer. Voire…

L’eau chaude commence à faire défaut et la vapeur qui montait du bac s’estompe peu à peu. Un long frisson me parcourt l’chine et produit des effets érectiles certains. On dit que ceux qui meurent de froid sont dans dispositions qui feraient pâlir de jalousie un pendu. Ce n’est pas que j’ai la prétention de me ranger dans l’ordre des étalons, mais ce froid là me permettrait de faire amende honorable dans un casting de film porno.

Je laisse un instant encore cette éponge se prélasser sur moi, gourmandise rare et précieuse. J’hésite un cour instant sur la conduite à tenir et mes doutes s’effilochent quant aux vues de la demoiselle.

Merde, voilà que j’ai une bouffée d’optimisme. Va falloir que je vois un médecin si ça persiste.

J’attrape délicatement le poignet de la demoiselle courbée devant moi et la redresse doucement. J’avise la manche droite de sa tunique qui commence à dégoutter de l’eau des éclaboussures.


« Mademoiselle, vous êtes en train de tremper complètement vos vêtements propres. Il serait dommage qu’il vous faille en changer de nouveau… »

Il me parle. Je redresse la tête, sort de la transe dans laquelle je m'étais échappée pour rester maître de moi, de mes sens. Je le regarde avec des yeux écarquillée de surprise.

Il regarde ma manche. Je la regarde à mon tour. Je ne m'étais même aperçue qu'elle était retombée. Ma main libre quitte sa hanche et remonte nerveusement le bout de tissu.

La réalité à repris sa place et l'ironie de la situation me saute au visage. Mon corps se met à trembler mais pas de froid. Je commence à avoir le souffle court, mais pas à cause de la peur. Madame l'éponge glisse sur son coeur et s'y enracine.

Qu'est ce que je dois faire ? fuir ou rester. Continuer ou abandonner ma tâche. Je ne sais plus, je reste là devant lui un bras ballant, l'autre tendue, les pieds ancrés au sol.

Souhaitez-vous que je continue ou que j'arrête ? dis-je d'une petite voix étranglée.

Des tas de réponses me viennent d’un coup. Et je crois que l froid engourdi mes neurones, je n’arrive plus à trouver de critère de tri raisonnable pour choisir la réponse la plus cinglante, la plus froide, la plus…

Sa voix cassée me fait un coup de chaud et la morsure de l’eau devenue froide disparaît. Le fait d’être sur une île inconnue, hautement dangereuse, d’avoir un héritier sous ma garde, de craindre que la demoiselle devant moi ne soit qu’une simulatrice, que j’ai été abusé plus d’une fois depuis le naufrage, que le temps et la raison soient en ce lieu plus que malmenés… tout s’efface en cet instant pour ne laisser la place qu’au vibrato maladroit de cette voix féminine.

Sa main toujours dans la mienne est plus que dégoulinante. L’eau ruiselle bêtement sur nous.
« Oui. »

Bravo, quelle répartie monsieur. Tu te présentes pour les Molières ?

Oui à quoi ? pour que je m'arrête ou que je continue... il a toujours sa main posée sur la mienne, dois-je en déduire que c'est un signe pour que je continue ? entre envie et fuir, je suis partagée, tout est si confus, si embrouillé dans ma tête, que même un kit d'assemblage ne suffirait pas à reconstituer le puzzle de ma petite cervelle de moineau.Ma main sur l'éponge se crispe, tarde à reprendre sa tâche.

Résolution... peux pas... pas bien tu le sais... oui mais peux pas... Si tu peux... non pas possible... trop dur... ce corps... n'y pense pas... si viril... si rien du tout... si mâle... si... stop... non... stop... cet odeur... arrête... va en enfer, je fais ce qe je veux...

Madame l'éponge à un sursaut de vie, la prise sur elle se fait plus impérieuse, plus grourmande, et cela la ravie, elle ne sera plus seule à s'amuser maintenant. Alors elle en profite et reprend le chemin interdit, celui ou out à l'heure on lui avait interdit l'accès. Nostalgique, elle s'attarde un peu sur le nombril, mais pas trop de peur que la prise ne change d'avis, alors elle rampe en douceur, caresse, enjôle cette peau qui semble se rétracter sur son passage à chaque mouvement qui la rapproche un peu plus du lieu interdit.

Madame l'éponge frémit, en frôlant un étrange petit bout qui semble réagir à son contact. cela l'intrigue alors s'avance un peu plus sur cette tige qui frétille autant qu'elle, et e s'y plaque de tout son long, s'y moule pour ne pas la perdre.

Soudain gênée par ma main qui tient l'éponge sur son membre érigé, je quête une réponse dans son regard. Le rouge me monte aux joues, me cuit autant que cette douce chaleur qui commence à m'envahir. Pas bien... pas bien...

Je ne sais même pas à quoi j’ai répondu oui, mais Kheira, elle, semble avoir compris quelque chose. Là, il n’y a plus moyen de se voiler la face, ni la fesse ni rien d’autre. Les mouvements de sa main sur moi, le cœur qui se noue, les abdos qui se contractent, les yeux qui se plissent…

Le temps de la réflexion, des principes moraux et de la prudence suspend son vol, comme un Verlaine détourné. Je n’entends plus le crépitement des gouttelettes sur mon dos, ni les bruits de la nuit dehors. Mais s’il y a une chose que je ne supporte pas, c’est bien la soumission. Pas dans ce genre de situation.

J’arrête un instant sa main. Pas comme ça. Pas avec ce rapport biaisé. Je la relève une seconde fois. Debout, à quelques centimètres de moi. Je la regarde fixement un moment. Je ne veux pas de ça à la sauvette, sans y croire vraiment. Je ne veux pas d’un malentendu possible ou d’un moment d’égarement. Je veux un consentement mutuel, plein et entier.

Je glisse ma mains droite sur sa hanche délicate et passe dans son dos. D’un mouvement doux et sans contrainte je l’attire contre mon ventre. Mon visage se rapproche du sien, je n’avais pas remarqué la profondeur de ses yeux. Sa tunique de lin se trempe en un instant et ses formes se précisent au contact du tissu mouillé. Du bout du nez j’effleure le sien.

Incroyable comme le temps s’est radoucit, il fait même étouffant, on est sous les tropiques non ?

Madame l'éponge tombe au sol lorsque Mike me redresse pour être à sa hauteur, plaqué tout contre lui. Un bisou esquimau... il me fait un bisou esquimau. Un des rares bisous à me faire fondre comme neige au soleil. Et pendant que son bout de nez frotte le mien, que nos souffles se mélangent, mes yeux se perdent dans le brun des siens.

En bas, un cri indigné, une petite chose spongieuse qui crie à l'injustice. Après tout, c'est elle l'instrument du plaisir de Monsieur. Quelle ingratitude de la laisser choir à terre comme une vieille chaussette !

Lentement, telle une anguille, je me laisse couler contre lui, glisser vers le bas pour la ramasser. Ma poitrine effleure son torse, son ventre, sa virilité. Virilité avec laquelle je me retrouve nez à nez. Si je ne bouge pas, c'est la tétanie qui me guette. Au sol, ma main tatonne dans le bac, pour retrouver Madame l'éponge, l'effeure au passage, revient en arrière et l'agrippe. Et je reprend ma chevauchée reptilienne pour revenir à la hauteur de Mike, tout en essayant d'oublier la vue que j'ai eu l'espace de quelques instants.

Je me perds de nouveau dans les yeux bruns, mes bras s'enroulent au tour de son cou, un de mes bras pendant sur le haut de son dos, celui dont ma main tient Madame l'éponge, heureuse de frotiller le haut de ce dos ferme.

Qu'est ce qui prends de jouer les pucelles... c'est pas moi ça ! j'en ai vu des vertes et des pas mûres par le passé ! Désemparée, je me colle encore plus contre Mike, niche mon nez dans son cou et attends... attendre quoi... bonne question... J'avais dit plus de sentiments et là c'est l'émoi puissance trois !

Pardon ? Il existe autre chose ? Un univers vous dites ? Une création vieille de cinq milliards d’années avec des composés complexes de carbones doués d’intelligence propre ? Une planète habitable sur laquelle les protéines se reproduisent ?

Non non, vous devez vous tromper. Il n’existe qu’une chose. Un visage dans mon cou qui appartient à un corps luisant blotti contre moi. Une main qui ne se rend pas compte qu’elle frotte dans le vide depuis quelques instant. Une femme tremblante qui ne me regarde plus et s’enroule autour de ma nuque. Une créature de courbes concaves et convexes qui s’apparient dans une harmonie rare et suave.

Mes bras accompagnent son étreinte et se referment dans son dos. Je ne sens même plus la trame de la bure qui agressait l’épiderme. J’apprécie juste la pente de son dos et la tenue de ses hanches. J’ai l’impression de tenir un savon sous la douche et qu’au moindre faux mouvement elle va me glisser des mains et fondre au fond du baquet. Ne pas la tenir trop fort, mais surtout ne pas la lâcher . Surtout pas.

Sa tête posée sur mon épaule. Sa respiration qui forme un petit rond de chaleur sur mon omoplate. Je baisse lentement la tête. Dans les odeurs intimes de son cou, je pose mes lèvres dures. Ca ressemblerait pas à un baiser ce truc là ? Mmmmh, non, un baiser c’est pas ça. Un baiser c’est claquant rapide et léger. Ca s’apparente plutôt à une caresse. Une longue caresse du bout des lèvres sur cette peau féminine, incroyablement féminine. Je parcours ce col qui fait frontière entre la face nord et la face sud. Ce passage secret et énigmatique entre les deux aspects d’une même personne. J’ai l’impression d’avoir dans mes bras la plus experte des concubines et la plus nubile des vierges.

Et mes mains serrent un peu plus cette taille contre mon ventre. Je me fous du passé et de l’avenir. Je raye d’un coup de plume principes et dignité. Je vis au présent, au seul présent qui compte là. J’aurais bien le temps de m’en mordre les doigts plus tard. Peu importe ce qu’il adviendra. Elle m’offre là un moment auquel je ne pensais jamais avoir droit.

Mes lèvres sa peau, mes mains sa peau, mes yeux entrouverts sa peau, son corps tout entier qui ruisselle sa peau.

Sa peau, sa peau.

J'oublie tout. Mon passé, mes déboires, mes joies, mes résolutions. Mon corps et mon esprit me réclament de vivre ce moment présent comme si c'était le dernier, de le goûter, de le savourer, et aux diables les conséquences puisque nous sommes tous voués à disparaître un jour.

Pour une nuit, il s'ouvre à moi. Qui aurait pu croire ça de la part d'un homme si dur en apparence, si maître de soi... J'en suis touchée au point de vouloir lui offrir le peu de tendresse que j'ai. Juste lui faire partager ce que j'ai vécu avec Tara, ce que j'aurai pu partager à Miguel. A ces deux être qui ont touché mon coeur comme il le fait à cet instant même.

Madame l'éponge tombe à terre. Tant pis pour ses récriminations. Elle a assez profité. C'est à mon tour, son tour à lui...

Mes bras relâchent leurs étreinte, glissent doucement. Mes mains effleurent sa nuque,ses épaules muscles, passent sous ses aisselles, effleurent son dos en d'infimes caresses aériennes en remontant pour venir s'accrocher à ses épaules rondes qui roulent à chaque effleurement de ses lèvres sur ma peau.

Ses lèvres. Ses lèvres qui tracent un chemin de feu sur mon cou que je rejette en arrière pour qu'il s'y abreuve pleinement. Son corps. Son corps vers lequel je me cambre afin de mieux éprouver son désir que je fais mien. Ma tunique disgracieuse se fait barrage, pesante, et je la hais en cet instant. Mais comment lui faire comprendre à lui en évitant de lui faire peur, d'aller trop vite... En cet instant je ne veux pas le perdre...

Je voudrais ne pas être nu.

Je voudrais être couverts d’anoraks et de manteaux, de pelures et de gilets, de chemises, de tricots. Juste pour qu’elle puisse me les enlever, les dépouiller, les évaporer et qu’elle retrouve mon corps. Mais seul le rideau d’eau recouvre ma morphologie. Combien a-t-elle de main en ce moment même pour être partout dans mon dos ?

Son cou tendu me laisse poursuivre mes explorations. Mes lèvres se hasardent sur la pointe de l’épaule, là où le bras galbé s’attache avec élégance au buste. Mes mains descendent avec prudence et attention le long de ses reins. Les rondeurs de ses fesses se dessinent sous… sous cette ignoble serpillère dégoulinante.

Il faut remonter. Mais en prenant les chemins buissonniers. Mes doigts se séparent et se placent de chaque côté de son buste. Je remonte lentement les côtes, frôle la naissance de ses seins et me faufile sur ses omoplates. Les mains de chaque côté de l’échancrure de la tunique, j’entreprends d’en trouver une issue, quelque chose. Le bout de mes doigts dessinent le contour du tissu pour tenter de s’y introduire. Ils passent dessous, reviennent en surface pour replonger dans les abysses inconnues du vêtement. Mais à force d’exploration et et de tentatives, un CRAC se fait entendre. Trop de force, pas assez de délicatesse, la tunique est béante.

Alors tant pis, buvons le calice jusqu’à la lie. Des deux mains je déchire de tout son long l’infecte robe. L’entaille de la robe s’ouvre totalement. D’un geste doux, je glisse ma main sur son épaule et fait choir le vêtement à ses pieds.

Ce bras long qui repose sur le flanc luisant de Kheira. J’évite de l’envisager ainsi, dans sa natureté, devant moi. Je veux prendre le temps de la découvrir.

Mais je ne peux empêcher ma bouche de se décoller, un instant, de son épiderme au goût léger de caramel, pour remonter en un galop rapide jusqu’à son visage, et, sans plus hésiter, prendre ses lèvre entre les miennes.

Encore frémissante au souvenir de ses mains, mélange de puissance et d'agilité, apprivoisant un corps plus habitué aux coups qu'aux caresses, je réponds à son baiser sans résistance aucune. Acte plus intime à mes yeux que la fusion de deux corps, un don de soi qui se fait spontanément par envie et non par soumission ou intérêt.

Plus de tissu pour faire barrage, juste deux corps soudé l'un à l'autre qui s'épousent harmonieusement... ces peaux nus qui se touchent enfin... frissons...

Plus haut de stature que moi, je me hisse sur la pointe des pieds tout en enlaçant son cou pour y trouver une stabilité qui me fait défaut, et goûter pleinement la sensation de ses lèvres sur les miennes. Mes mains remontent sa nuque, viennent se perdre dans cette chevelure brune et courte, encerclant nos deux visages dans un cocon de bras. Mes lèvres s'entrouvrent en un ultime appel muet qui lui dit vient.

Une douce chaleur primitive, animale, intuitive, de celle qui vient du fond des âges, m'irradie de toute part. Elle me donne envie d'oser, de me faire féline entre ses bras, de me faire velours contre sa peau, de me faire écrin pour accueillir son coeur. Mais j'attends, de peur de briser cette toile magique qui se tisse en cet instant.

Mouvement voluptueux du bassin, une de mes jambes se place entre les siennes pour accentuer cette délicieuse pression qui m'envoûte et me donne faim...

Je ne supporte plus cette eau qui brouille mes sens et me prive d’elle. Cette pluie glaciale qui nous dégringole sur la tête s’évapore quasiment à notre contact. Nous sommes bouillants, incandescents, ardents d’une chaleur métaphysique.

Sa jambe s’insinue entre mes cuisses et son pubis se pose dans un baiser érotique sur moi. Mes muscles se raidissent involontairement pour délimiter encore plus précisément les replis intimes du coquillage secret qui s’y prélasse. Nous sommes trempés, mais la moiteur que je découvre dans les confins de ses lèvres est un nectar bien plus envoûtant. Les mouvements de son bassin me font tanguer doucement au rythme d’une petite embarcation, un jour de beau temps.

Sa bouche s’entrouvre à peine et son souffle m’enveloppe. Je happe sa lèvre inférieure et la caresse délectablement de ma langue, polissant cette chair de désirs et de promesses. Son visage m’illumine de rayons caressants. Du dos de la main, je caresse subtilement cette joue qui rosit. Le sang me monte à la tête. Mes narines frémissent quand je sens sa respiraton. Je bois son souffle, j’avale l’air qu’elle exhale comme autant de particules de sa personne. Je la veux. Toute. Entière. Intégralement, de son plus petit cheveux à la moindre nervure de ses talons.

Les vagues s’amplifient et ma main libre reprend ses dessins dans le dos de Kheira. De Kheira. Kheira. Je dessine sa colonne vertébrale, détaille chaque côte, envisage chaque mouvement. Enfin, j’appréhende deux collines vallonnées sur lesquelles je m’aventure avec délice. Je les sens se contracter à mon approche, mouvement qui ricoche contre ma jambe et me colle encore un peu plus. Puis elles se détendent, se laissent approcher, caresser, pétrir. Encore un peu, encore attendre, avant d’explorer plus loin, de découvrir les trésors que je devine pourtant déjà. Avant de me glisser. Là.

Respiration saccadée. Je calme le jeu. Prendre son temps, ne rien brusquer. Retenir les pulsions et la fougue, encore. La laisser s’ouvrir à moi, la laisser venir, s’approprier nos ébats. Nous unir. Mais à deux.

J’ouvre les yeux.

Elle.

Elle court, elle court la maladie des sens, et sous ses mains chaque fibre de mon être s'embrase, mon coeur se met à galoper, mon sang à fuser. Féline prise au piège, je me laisse amadouer par ses lèvres, rentre mes griffes et me fait pattes de velours. Liane gracile tout contre lui, ondulante au gré d'un vent qui n'existe que dans ma tête, je lui offre mes rondeurs, les confrontant à la prise ferme de sa main qui est d'une exquise hardiesse. Ronronnements. Tremblements.

Patience.... Je ne peux plus... elle s'émousse... j'en veux plus... lui... tout de lui... rien que lui...Là... maintenant... tout de suite...

Mes mains quittent ses cheveux et viennent enserrer son visage, les pouces caressant ses joues râpeuses et piquantes. Un ultime baiser esquimau, et je passe aux choses plus sérieuses, m'emparant de ses lèvres goulûment, m'en délectant, les titillant du bout de la langue pour mieux m'y engouffrer et enfin m'abreuver à la source. J'aime... oui j'aime ce doux et chaud contact.

Subtilement, je recule, l'emmenant à ma suite, sans quitter cette bouche dont je ne peux me détacher, sans me décoller de ce corps chaud, humide, nid confortable dans lequel j'aime me lover. Mon talon droit bute contre le bord du bac, derrière moi le mur de la douche. Je m'y adosse appréciant son contact frais, contraste avec la chaleur que dégage Mike.

Gémissements... souffle difficile à trouver... frissons...

Un moment plein de promesses...

Elle m’attire contre la cloison de bois. Prise entre les planches et mon corps, elle s’enroule autour de moi. Si les temps bibliques sont passés, jamais ils n’ont pu être aussi intenses que cette serpentine étreinte. Mes mains enserrent sa taille et remontent sur son buste. Elles s’ouvrent en calices et recueillent les fruit de sa poitrine. Ces seins qui se dressent fièrement à la conquête du monde, cette gorge douce qui flatte mon torse. Mes mains semblent faites pour elle et je la caresse du bout des doigts, évitant consciencieusement d’effleurer ses tétons de peur de trop précipiter les choses. Je veux la mettre au supplice du désir, que son envie devienne irrépressible. Je veux faire monter son désir, encore. Que nous ne puissions plus rien faire d’autre que ne faire plus qu’un.

Je tiens encore sa bouche avec la mienne et ne saurai plus la lâcher. Mais j’ai soif de tous ses horizons. Je la regarde, l’envisage avec un désir encore grandissant.

Je sens mon sexe contre elle, qui cherche, s’impatiente et palpite. Mes hanches dessinent de lents huits qui la soulève un peu plus chaque fois. Une main quitte à regret les nids douillets et se plaque tout en bas de sons dos. A nouveau, je frémis au contact de ce postérieur grisant. Je la hisse contre moi. Haute au-dessus du sol. Conquérante et féline. Mon visage à hauteur de sa poitrine.

Un grognement plus qu’une parole.
« Kheira »



Je découvre du bout de la langue le goût de sa peau. Mes lèvres glissent sur ces fruits mûrs et gorgés de plaisir. Je les pourlèche, les goûte, et tourne en cercles vicieux autour de ses aréoles brunes. Mais il arrive un moment où les tensions sont trop fortes. Entre mes lèvres, je saisi délicatement ses mamelons durcis par la passion.

Normalement, c’est la que Rick débarque en hurlant parce qu’il s’est cassé un ongle…

... Et si Rick débarque, je donne à bouffer aux poissons... ses joyeuses !

Suspendue dans les airs par la seule forces de ses bras, j’enroule mes jambes fuselées autour de sa taille, m’agrippe à ses cheveux comme une forcenée pour ne pas défaillir sous sa bouche avide et délicate qui picore, bécote, goutte ma poitrine offerte, demanderesse.

Je suis consciente... très consciente... trop consciente.... de sa virilité si proche de mon intimité... un centimètres, peut être deux, de chute libre et c’est l’impact entre Vénus et Mars. Ca me grise, ça me brûle, ça me dévore de lâcher la corde.

J’ai faim de lui, de sa bouche, de sa peau, de son membre... et je n’y peux rien si je suis gourmande... 10 millimètres... Il me goûte bien lui alors pourquoi je ne pourrais... 20 millimètres... pas assouvir, combler.... 30 millimètres... ce manque que je ressens.... 40 millimètres... je veux devenir supplice à mon tour, je veux l’entendre râler, gémir, supplier, murmurer encore mon nom de cette voix rauque .... 50 millimètres... Impact... Mars se fond doucement dans Vénus.

Grognement de satisfaction. Oui, une femme peut grogner, cet attribut n’est pas seulement réserver aux hommes. Palpitant en moi, je resserre ma pression sur sa chevelure et j’attends le coup de feu de départ de cette course prête à démarrer.

Allez mon Shumi, montre moi de quoi est capable ton moteur...

J’entre en elle comme si j’avais était moulé sur mesure pour l’emplir.

De mes grandes mains j’empoigne ses flancs luisants d’eau et de sueur naissante. Je me recule un peu, détache mon torse de sa poitrine. Je pourrai presque faire se toucher mes deux mains sur cette taille fine, je la tiens fermement.

Ma bouche lui vole un baiser carnassier. Ses doigts dans mes cheveux sont une laisse qui ne saurait me contraindre totalement. Je la sens se cramponner et s’agripper à moi. Une légère douleur qui m’aiguillonne un peu plus. Je suis en elle, tendu, arc-bouté, prêt à en découdre, à croiser le fer avec elle pour résister, pour nous retenir, pour aller plus loin.

Avec une lenteur exaspérante, je la soulève à nouveau et l’entraîne à coulisser sur moi, en prenant garde de ne pas me retrouver à la porte. Un premier mouvement. Une première visite. Un premier entrechat simple et direct. Je la laisse s’empaler voluptueusement sur moi. Ses lèvres m’engouffrent en elles et m’enserrent dans un étau de velours.

Je crois que ce sont ces combats-là que je préfèrent. Ceux où je suis certain de perdre à la fin. Les combats où les adversaires sont conscients qu’ils mourront tous deux, le fer de l’un dans le ventre de l’autre. Et, plus qu’adversaires, ils deviennent partenaire. Partenaires de leur perte commune, d’un ballet dont seule l’esthétique prévaut.

Immobile. Mon corps tremble en elle. Et mes reins basculent et mes voyages en son cœur m’inondent de sensations. Aller et venir entre ses jambes longues et fines, plonger dans les replis de son corps. Nourrir son corps, faire fleurir le jardin de son plaisir.

L'odeur de son corps m'ennivre et mes lèvres laissent échapper le seul mot que je sache prononcer.

Encore.

"Kheira"

Qu’elle monte, qu’elle monte. Nous ne redescendrons pas.

On entame un tango endiablé, enfiévré, et mon dos n'en finit pas de venir buter contre le mur de la douche. Je plaque un bras contre celui-ci. Mes ongles, s'enfoncent dans les rainures du bois pour y trouver une prise, et amortir les chocs. Il m'emmène loin, très loin à chacun de ses coups de rein et j'en redemande encore et encore.

C'est chaud, palpitant, vivant et c'est en moi... pas envie qu'il me laisse orpheline, qu'il se retire par erreur, alors je suis son rythme tout en me perdant dans ses baisers avides. Ce n'est qu'un inconnu mais à l'instant même j'ai l'impression de le connaître depuis toujours et il m'enivre, me grise, s'approprie chaque pore de mon être.

Et je m'envole haut très haut, dans un univers brumeux, ou mes six sens semblent s'être décuplés. Des pleurs, des cris, des voix se font entendre. Les senteurs du festin mélangées à l'odeur musqué, viril de Mike titillent mes narines. Ma main qui le touche, le frôle, le griffe, semble percevoir chaque grain de sa peau. Ma bouche, ma langue qui le goûte, le dévore, pourraient donner chaque détail de ce qu'il a pris en repas ce soir. C'est sucré et salé. Je m'y abreuve.

Ca monte... ça monte... ça viens et ça reflue... les braises deviennent incendie... et cette brume qui s'épaissit, et ces sons qui s'intensifient. Des bruits de branches qui craquent, la végétation qui crie au désespoir de se faire maltraité, une respiration étrange, éthérée. Pas la mienne. Pas celle de Mike.

Murmure sourd, langoureux. Mickey...

L'atmosphère se fait lourde, moite, m'étouffe... le silence... si étrange.. si peu naturel... et Mike, perdu en moi...

... CA approche...

Ca monte... j'attends le tsunami, le séisme, l'ouragan, et je me cramponne au mur, à Mike, je plante les dents dans sa lèvre inférieur... ça monte... ça vient...

... CA approche...

Mon corps se crispe, se tend, se cambre. Je pousse un feulement rauque sous la déferlante qui me happe, m'avale, m'emporte, me grise, m'enchaîne à un tourment des sens qui me tétanise, m'assourdit, m'aveugle. Et je l'enchaîne en moi, ma chair s'agrippe en lui pour qu'il me suive dans ce voluptueux chaos.

La brume s'écarte... une ombre noire se dessine... ravage tout sur son passage... elle s'évanouit... plus rien... juste un silence... un terrible silence... un silence de mort.

Murmure voilé, paniqué. CA approche et CA nous veut du mal...

Stop.

Immobile.
Muet.
Statufié en plein élan.

Sans le vouloir, sans y penser, tous mes sens se sont tus. A l’exception de mon ouïe.

Mon visage se fige. Je guette, j’attends, je n’en crois pas mes oreilles. Tout s’est arrêté d’un coup. Le charme n’est pas brisé, mais gelé dans une stase dont je ne sais s’il pourra sortir. Je n’en crois pas mes oreilles. J’ai beau essayer de turbiner du ciboulot, tordre et retordre les informations que je reçois, mais non, il faut que je me rende à l’évidence.

Bordel de Dieu, elle vient de m’appeler Mickey !!! Vérole, Mickey, Mike, le chauffeur de Monsieur…

D’une voix moins bourrue que je ne l’aurai voulu, je murmure.

« Kristoff, je m’appelle Kristoff. »

Le silence.
Elle transpire et halète sur moi. Respirer l’air qui sort de sa bouche et déjà tellement érogène que…

Je reprends à mouvements mesurés le balancier infernal. Je remonte ses jambes et pose ses pieds à plat sur mes cuisses. Dehors, le silence seul fait échos à nos gémissements. Mais il est trop tard, on n’arrête pas une locomotive qui s’élance. Si je suis encore au pas, je sais que le trot ne va pas tarder à venir précéder un galop d’enfer qui ne se terminera que par une chute commune.

Tourbillon, déluge… je ne sais pas, mais j’ai l’impression d’être branché en direct sur elle, sans filtre ni pare-feu, sans protection ni sécurité. Je reçois le flots de nos émotions en pleine âme, sans en pouvoir rien y faire, si je sis en elle, j’ai l’étrange impression qu’elle se trouve en moi, qu’elle a passé les barreaux de ma cage thoracique, qu’elle est là, sensation en fusion, qui coule à gros bouillons directement dans mes tripes. Cette fille est un volcan. Et il n’est pas dans mes intentions de l’éteindre.

Je sais, je sens, elle me l’a dit. Autour de nous, il se passe quelque chose. Mais là, tout de suite, je préfère être foudroyé. Le tempo devient plus soutenu. Quelle que soit la fin, elle est proche. JE ne laisserai pas l’univers gâcher ça.

Kristoff... Kristoff...

De sa lèvre, perle une goutte de sang que je réceptionne du bout de la langue. Langue affamée, avide d'en gouter plus qui vient se perdre dans ce petit creux derrière l'oreille, la contourne, pour redessiner son lobe. Et moi de susurrer difficilement, haletante, gémissante sous ses fougueux assauts...

... Kristoff... Kristoff... Maintenant !

Nos corps se soudent et se frottent. Nos sueurs se mêlent et je ne saurai dire avec certitude qui de nous deux prononcent les râles qui fusent. J’agrippe fortement ses épaules et mon dos se courbe de plus en plus fortement. La paroi de bois contre laquelle Kheira se heurte gémit elle aussi. Le bois craque et ne tardera pas à céder.

Incapable de déterminer le lieu et le temps, je me précipite de toutes mes forces vers le bord de la falaise, je cours à perdre haleine, ma respiration s’emballe. Je ne crois pas que nos pieds touchent encore terre. L’accélération enflamme mes sens et je guette le paroxysme, je déploie toutes les forces de ma volonté pour l’attendre, pour franchir la frontière du vide.

Un craquement plus sonore. Le mur cède et nous allons nous affaler. D’un coup de rein ultime, je fais basculer nos corps pour la préserver. Mais ce mouvement me… m’emmène vers… je…

K…KHEIRA

Craquement, le bois qui cède, je me sens partir en arrière, Kristoff avec moi. Mes bras s'aggrippent de toute leurs forces à son cou, ma tête se niche dans cou, je ferme les yeux, j'attends le choc.

Amortissement. Sa voix étranglée. Lui toujours en moi. J'ai eu peur... peur qu'on se dessoude... bien plus peur que cette chose qui nous traque...

J'ouvre les yeux,à cheval sur lui, observe ses traits tendus, crispés, les effleure du bout des doigts. Il est à bout. Pas maintenant. A deux. Cette communion on va la trouver ensemble.

Reprenant ses lèvres, un coup de bassin et le ballet redémarre, plus doux, plus lascif pour que naisse de la collision mars-Venus, une nouvelle étoile.