La pièce aux grimoires

Alakian...

Nous sommes déjà suffisamment nombreuses comme ça...Nous n'avons pas besoin d'une autre de tes futures maitresses...Et en plus elle réignerait à tes cotés ? Je rêve là ou quoi?

S'approchant d'Alakian, elle l'embrasse, et l'enlace fort, pour qu'il ne cherche pas ailleurs ce qu'il peut trouver avec elle...

Viens...Allons ailleurs...

Se retrournant vers Shérilane :

Viens aussi toi...

Sortons d'ici...

*Je rêve... La femme qui nous a ammenée ici ne nous laisse que devant une évidence, sans donner d'explications ou d'indices...

Ceux là se déchirent, se querellent stupidement...

Il n'y a que Vahn qui est sensé ici ou quoi?* pensais-je en assistant aux événements...

Je décidais de le rejoindre...

Vahn... Il n'y a rien à tirer d'eux... Au pire, ils s'entretuent sur le champs, au mieux, ils partent chacun de leur côté...
Je te proposes de nous dépécher de rattrapper la femme qui nous a conduit ici...

Il nous faut des réponses, n'importe quoi, un indice pour battre l'Ombre...

Mais dépéchons avant qu'on ne puisses la rattrapper... dis-je...

J'ai l'impression d'assister à une mauvaise pièce de théâtre. Tout paraît si démesuré et pourtant si réel. Des fragrances de sang chaud, de suée de peur. Des échos de sanglots, de vociférations, de chutes qui résonnent contre les murs.

Lorsqu'Angeline est au prise avec le chef des vampires, je me rue en silence sur Maël et le traîne en ahanant à côté d'Amadeus. Dieu qu'il est lourd le bougre. Pour Angeline je ne peux rien faire pour le moment, mais je guette d'un oeil que Monsieur croque-mitaine ne touche pas à son cou délicat... Pas elle, elle ne mérite pas de devenir une de ses esclaves soumises, de devenir un être sans coeur, de perdre sa pureté d'âme.

Toi, Hombeline ! Viens à moi… suis ma voix…

Tandis que j'observe les blessures de Maël, une voix s'insinue indûment dans mon esprit m'arrêtant dans ma tâche. Cette voix je la reconnais sans peine et à son injonction je ne répondrais pas, je fais même semblant de n'avoir rien entendu. Sans un regard pour son propriétaire, je me remet à la tâche aussitôt, déchirant un morceau de robe pour éponger tout ce sang qui continue à s'écouler.

Seigneur guide moi... Que dois-je faire ? je ne suis point guerrisseuse...

Vahn plongé dans son livre ne pouvait se concentrer , les autres faisaient un tel rafus..

"Vous vous croyez malin peut être ?...Moi je veux tous vous tuer , Moi je veux pas ...."

La colère s'empara de lui , il lança un livre sur le mur.

"Vous vous croyez surement apte à combattre l'Ombre ? et bien soit...ouvrons la porte , annulons le sortilège et battez vous... Et ensuite , dans votre tombe , vous pourrez réfléchir..."

Puis regardant Maël , l'elfe était désemparé ,autant de sang...et ces facultés en herbologie ...allait-il les montrer...cet homme en valait-il le coup ?

"Madame..Je ne connais pas votre prénom..mais permettez moi de vous donner ceci"

Il fouilla dans son sac et sortit quelques herbes avec des couleurs étranges , ainsi qu'un récipient. Il mixa le tout , lança une poudre jaunâtre en récitant quelques mots et ferma le bocal du récipient.

"Je pense que ceci pourrait le guérir..Rien n'est certains , mais on peut essayer"

Puis il pensa à la proposition de Sun

"Je pense qu'il est temps qu'on parte effectivement..Ces énergumènes me tapent sur le système.."

Il balança tout ces vêtements , sauf la tenue la plus appropriée pour se battre , et remplit le sac de grimoires en tout genre , pour avoir une chance de gagner.
Sun et lui se dirigèrent vers la sortie

Ultime possibilité de conciliation, je connais le risque de mon entreprise. Pourtant sacrifier un peu de moi-même, si c’est épargné la rage et les instincts mauvais des cadavres, alors ce n’est pas de l’inconscience. Mais cet ‘homme’ ne mérite que ma haine, lui qui croit obtenir ce qu’il veut par la force brutale, lui qui espère annihiler en nous tout espoir de salut, lui l’idiot qui se pense que le règne de la terreur sera nous faire fléchir. Il me juge peut être terrorisé, il me juge faible.

Je sens mes forces vitales amoindrir dangereusement. Le monde tourne autour de moi, je suis dans un manège, les murs passent et repassent. Le froid m’envahit petit à petit, je me sens faible, bientôt mes jambes ne me porteront plus.

Les coups que me porte Alakian m’indiffèrent. Bien sûr, la douleur s’insinue en moi, me harcèle de ses assauts, mais finalement, je le plaints.
Pauvre petit vampire, loin de sa condition humaine, aveuglé par sa haine des hommes, par la haine qu’il éprouve pour lui-même. Tu choisis donc à la voix de la conciliation aussi précaire soit il celui de la violence, de la domination, d’une dictature bien incertaine, soit…

Je vacille sous les impactes, mais finalement je ne sens plus rien. Juste le contact du sol froid, sur ma peau froide. Je perds conscience de mon corps, seul demeure mon ouïe captant bien malgré elles des sensations oniriques dans un monde de ténèbre. Seul demeure cette vague de chaleur qui caresse ma chair meurtrie, cette présence, indéfectible espoir.

Je souris, étouffe un rire dans un gémissement. J’aurais bien ri à gorge déployée, mais cela ne m’est possible. Une pensée, espoir naissant dans les sombres moments que nous traversons, irrémédiablement, chaque minute qui passe nous en rapproche…
Demain, il fera jour. Et qui sera le faible à ce moment là, un pieux plongé en plein cœur ?

La toux… La douleur… Petit à petit, je reprends possession de mon enveloppe charnelle, j’ouvre les yeux. J’ai le cœur au bord des lèvres. On me traîne sur le sol.
Je voix Angeline aux prise avec ma future proie. Une profonde angoisse naît au creux de mon estomac…

Ramassant quelques grimoires, son sac, et son épée, Sun acquiesça et Vahn et lui Sun sortirent alors de la pièce, sans un mot, sans un regard...


Ils se dirigèrent alors vers un coin reculé du couloir, menant vers un escalier descendant dans les souterrains...

Espérant trouver des réponses, en retrouvant Cornelia...

[Suite dans les oubliettes]

Bruit incongru....

"PROUTTT"

Dans son coin, le gobelin éclate de rire!

Il hume son odeur nauzéabonde... ça a vraiment l'air de l'amuser.... pitoyable!

"GNéééééé!!! C'est la faute à la Maitresse Sherilene!!! Les ongants que la Maitresse a posé sur Kweecly on des réactions bien bizare!!!"

Essayant de fuir son odeur, kweecly change de coin... Un peu plus loin, il tente d'eclater une pustule.

Il regarde un peu ces gens qui rentre et sorte... décidement... y a une sacré brochette...

Avant que l'elfe ne disparaisse dans le couloir avec son acolyte, je le remercie pour son onguent. Et sans attendre, j'en tartine les blessures de Maël en priant le très haut que cela fasse un peu d'effet. J'arrache de nouveaux morceaux de ma robe et m'en sers comme pansement afin que la pate médicinale entre dans les chairs.

Des bruits de pas me font relever la tête et j'aperçois Angeline, pâle, tremblante devant l'état de son bien aimé. D'un sourire j'essaie de la rassurer mais moi-même je reste sceptique quant à l'état de Maël.

"Angeline... Son état m'a l'air plus que préoccupant. Mais si il reste ici rien, il y a des chances pour que ça finisse mal, il faut tenter de le transporter loin de cette horde de charognard qui se délecte d'avance de cette odeur de sang... du sang de Maël"

Mon regard désabusé se porte sur mes mains rouge d'hémoglobine. Mains que j'essuie vivement sur ma robe telle une hystérique pour effacer toutes traces de cette folie, de cet amour qui a poussé Maël à se sacrifier pour sa belle mais en vain.

Hombeline… Entend ma voix… viens à moi…

Jamais !

Ils sont faibles, je t’offre puissance et gloire…

Je... je n'en ai que faire.

La luxure est un domaine dans lequel tu excelles… suis ma voix, viens à moi, libères-toi de ces faibles et tu auras tous les hommes à tes pieds…

Oui... NON ! Un... un seul.... plusi... non un homme me suffit !

Je t’attends, Hombeline… sens-tu mes mains se poser sur ton corps, ressens ce que ma mains provoque entre tes cuisses… je sens ton désir…

Humm... Bordel seigneur, j'ai pêché pour mon salut et te divertir. Fais que cette chose me laisse en paix... Ses mains sur mon... NON ! J'aime Amadeus... sa main remonte le long de ma cuisse. Humm... STOP !

Viens à moi…

Je veux pas... Non je veux pas.... laissez moi tranquille... laissez moi tranquille.

Je me laisse choir au sol et me recroqueville sur moi-même, portant mes mains à mes oreilles pour ne plus entendre cette voix. Mais je sais que c'est peine perdue car celle-ci est dans mon esprit. Esprit que je n'arrive pas à verrouiller pour mon plus grand désespoir. On m'a ouvert à la vie mais on a ouvert le coffre de mes faiblesses.... et il en joue...

Le calice entre les mains, je l’observe, me questionne. J’ai besoin de ce sang pour perdurer. Mais je sais les changements que ceci va engendrer. Vais-je abandonner, en trempant mes lèvres dans le liquide de vie, cette once d’humanité que j’ai conservée, jusqu’à présent ?

A moitié perdue dans mes pensées, je vois la scène qui se déroule dans la pièce, totalement spectatrice. Et de nouvelles interrogations se bousculent dans mon esprit. Pourquoi cet être de Lumière m’attire autant, alors que je suis désormais au service des Ténèbres? Pourquoi hésiter à abandonner mon humanité, alors que ceux qui ont le sang chaud me détestent au plus profond de leur être?

Tremblotant, je porte le calice à ma bouche. Mes lèvres refusent de s’entrouvrir, des larmes viennent diluer le liquide vermillon. J’entends Alakian appelant ces femmes pour qu’elles se fassent siennes. Deux personnes partent, et Kweecly nous fait partager avec un bonheur non dissimulé ses odeurs intrinsèques. Je suis comme en lévitation, présente mais invisible, spectatrice inerte.

Peu à peu, ma bouche se décrispe. Le sang glisse sur mes dents, caresse ma langue. Une gorgée, puis une deuxième, et je vide le calice d’un trait. Je lâche le contenant à présent désempli, le laissant tomber contre le sol. Un petit tintement se fait entendre, cri de douleur d’un objet mal traité.

Je m’allonge sur l’autel, et regarde une dernière fois le groupe d’humains avec lequel Alakian semble jouer. Mes larmes continuent à couler. Je ferme ensuite les yeux, attendant le changement qui devrait se produire, tout en espérant qu’il ne se produise pas.

Une étrange chaleur m’envahit. Je sens le trajet exact du sang de Maël. Il veut s’intégrer, imbiber ma chair. Mais mon corps s’y refuse, tente de le rejeter. Est ce une bonne chose pour moi? Un cri de douleur s’échappe. Je ne peux contenir ma souffrance. Mon cœur éteint se met à battre la chamade, j’ai l’impression qu’il va exploser. Je me tords, appuyant de mes mains sur ma cage thoracique, pour contenir l’organe rebelle.

Le liquide de vie, qui devait me faire entrer un peu plus encore dans ma nouvelle condition, est tel un poison qui s’insinue. Je brûle sous le feu intérieur qu’il provoque. Tel un mauvais greffon, mon corps tente de le rejeter. Mais je suis trop faible pour y parvenir. La fin, souvent j’y avais pensé, ces dernières heures. Mais pas comme ça.

Dans un dernier cri me vidant de mes dernières forces, je relâche ma lutte, et laisse mon esprit s’éloigner lentement de mon enveloppe charnelle déjà condamnée. Allongée sur l'autel, telle une sacrifiée, mon bras pend, à l'image de mon corps, vide de tout souffle de vie.

Une voix dans ma tête... comme une lumière, un chant d'oiseau... rien à voir avec la caresse mentale puante du vampire... Cornelia. Enfin, tu viens à notre secours...

Je répugne à lâcher Hombeline mais il le faut. Je dois faire vite, tant que le vampire est occupé ailleurs, à je ne sais quelle tr!ste besogne auprès d'une de ses femmes. Hombeline, pardonne-moi, je te confie à plus fort que moi... Je pose un baiser sur sa tempe, j'y mets tout ce qu'il me reste de chaleur, tout l'amour que j'aurais donné à une soeur que je n'ai jamais eue... Puis je la dépose aux côtés de Maël. Ils me sont devenus tellement chers, ces gens que je ne connaissais pas.

Vite, je me redresse. Où aller ? La salle d'armes... D'un regard je balaie la pièce. Plusieurs portes. De l'une d'elle une lueur bleutée émane, pulsatile. Je ne réfléchis pas. Contournant l'autel, je m'y engouffre en courant, retroussant mes jupes déchirées.

(suite dans la salle d'Armes)

Peu à peu, le sang d’Alakian remplace celui de Maël. Je me sens renaître, je reprends quelques forces. J’ouvre les yeux. Il est là, contre moi, à nouveau protecteur. Il a laissé sa proie, choisissant de courir à mon secours. Une nouvelle fois, il fait un geste vers moi, et je vais le décevoir. La transformation qui aurait dû se produire n’a pas eu lieu. Je suis toujours fragile, habitée par cette humanité qui ne veut pas se libérer de ma carcasse froide.

J’ai envie de le retenir, pour qu’il reste avec moi, et qu’il laisse les autres en vie. Une des femmes a quitté la pièce, alors qu’elle semblait vouloir protéger les autres. Se serait-elle enfuie? Tout le monde nous fuit. Même l’Ombre ne semble pas s’intéresser à nous. Triste situation qu’est la mienne, cherchant d’obtenir avec douceur ce que le chaos me servirait sur un plateau d’argent.

Ouiiii, tu viens à moi… écoute ton corps comme il réclame, comme il acclame, comme il a faim…

Ses mains ne quittant pas ses oreilles, son corps se cambre de désir au son de cette voix, réclamant caresses et baisers vers le propriétaire de la voix ensorceleuse. gémissante, ahanante, elle se tortille sur le sol telle une possédée pour assouvir cette chaleur qui la prend au corps.

Hombeline… un geste et tu deviendras puissante et immortelle, ils ramperont tous à tes pieds et lécheront tes pieds comme des larves…
Tous ce que tu as toujours désiré, tu l’auras : force, savoir, richesse, luxure…

Elle se calme quelque peu, ouvre enfin les yeux, portant son regard vers le vampire qui l'appelle. Un regard vide de vie, d'expression. Une volonté sapée en quelques mots, de la nonne libertine, il ne reste qu'un pantin.

Suis ma voix… prends ma main et joins-toi à moi !

Immobile à terre, elle tend une main vers lui, pour la lui offrir mais retombe le long de son corps lorsque le vampire, au cri de sa chose abandonne toute emprise sur son esprit, pour sauver l'une des siennes.

Les yeux d'Hombeline s'écarquillent, reprennent vie. Son souffle se fait plus lent et c'est avec horreur qu'elle se voit à terre, rouge du sang de Maël, dans lequel, elle ne sait comment elle s'est roulée ni pourquoi. Elle tourne un regard vers Amadeus mais celui-ci semble être ailleurs, retranché dans un monde rien qu'à lui, loin de toutes ses horreurs.

Angeline n'est plus là, elle la cherche du regard. Où est-elle passée ? jamais elle n'aurait abandonné Maël sans raison. Maël ! repensant à l'état de ce dernier, elle se rapproche de lui et pose sa tête sur sa poitrine. Son coeur bat toujours. Dieu soit loué !

Même entourée de Maël et Amadeus, elle se sent seule, démunie face au nid de vampires... Angéline revient... je t'en prie.