Fuite dans la forêt

Ca fait, je ne sais combien de temps que l’ont avance sans savoir ou on se dirige, l’angoisse est là, il s’empare de nos chairs chacun notre tours, ensemble, ou va t’ont, que av t’ont encore découvrir ? L’enfer, pire que ce qu’il nous à déjà été présenté ? Un espoir infime de s’en sortir en vie ? La vie ... qu’elle est –elle en fait ? Juste un passage, des épreuves ... Juste une transition..

Je suis-je crois presque à la fin de notre convoi.. Je reste pensive, il fait encore si sombre ... Lyana, elle est toute proche, qu’elle ne s’éloigne pas trop.. Malgré tout elle me rassure quelque peu.. Clair de lune, il est prospère en cet instant ... Elle nous montre un peu le chemin qui est si noir ...

Le bruit des branches qui fouettent le visage, les feuilles qui se font piques de roses, toutes ses griffures, toute cette précipitation ! Pour vois quoi au final, , je ne le sais pas encore, une véritable courses, on sait que les créatures sont toujours ici, elles peuvent arriver de n’importe ou, dans n’importe quel moment .. Maintenant, plus tard, ... Pas précipités dans le chemin sinueux, pour avoir la vie sauve encore un tout petit peu ?

Hop, brusque arrête de notre troupe en folie ... Trapp, il était devant, il s’est arrêté, la Baronne toujours accrochée à sa main.. Lyana me susurre quelque chose à l’oreille elle va revenir, je ne m’inquiète pas ! elle avance, je lui emboîte le pas.. Je regarde autours de moi ... Rien de rassurant forcément ! Mais qu’ils viennent donc ces démons, qu’on en finisse au plus vite !

Je m’approche encore de deux-trois pas ... Un pont, le vide, je regarde ce vide, je n’ai pas peur du vide, au contraire il pourrait être accueillant ce vide.. Pensées bizarres, NON, pas ça, ce n’est pas le moment !

Trapp braille au pont défectueux, et pourri.. Enfin, si l’ont puis dire.. Il recherche volontaire pour commencer une marche suspendu dans le vide.. Lyana elle se dévoue, Elle veut tenter ... Moi, j’aurais fait pareil, si la mort m’attends, au moins que ca sauve quelques personnes.. Avant d’avancer elle se retourne ... Du regard, je la suis.. Attendre.. Mais je crois qu’on à pas le temps d’attendre ! Dépêche toi Lyana piège a à rat si on traîne trop !

Je suis prête à passer en dernier, en second, peu importe, on verra qui se décidera ensuite à forcer ces sens à dérouter ! Vertige pas bon ici..

Là, ensuite, le Blondinet il s'y met, il passe, poses ses pieds desus et entame son avancée .. Bienl finalement, je crois que je vais passer après-lui, j'attends qu'il soit presque au bout, puis, j'ai plus que à me lancer ..

Que ca tienne ou pas, je m'en fou un peu je crois ..

Bon, Je vais passer ensuite, me lancer ..

A moins que Monsieur Trapp veuille passer avant .. Mais, je sais pas pourquoi, je m'en doute !

Maintenant, un pied, le gauche avant le droite, puis je vais entamer ma progression .. Advienne que pourra, mon âme est prête à partir !

Trapp mais merde ! je veux bien jouer la super courageuse, mais c'est pas une raison de me foutre toutes ces branches dans la face ! Non parce que bon c'est bien amusant de se débarrasser le chemin mais faudrait aussi penser à ceux qui sont juste derrière !

Et puis d'abord pourquoi je suis derrière hein ?!
Bon heureusement je ne suis pas la dernière mais quand même !
Gentleman mes fesses oui ! on t'a pas appris que c'est les femmes qui passent en premier ? non mais je vous jure

Je veux bien oublier tout ce joyeux bordel, qui s'emmêlent dans mes cheveux, mais toutes les petites blessures sur mon visage, ah ça non ! imaginez un instant les cicatrices ?! chirurgie esthétique, d'accord mais faut pas exagérer !

Aïe !!!!!!!!! et une égratignure de plus, c'est du joli ! en pleine joue en plus, j'approche mais doigts ....faites que non, faites que non ....et bien si ! ça saigne, merci qui ?

Stooop !!!
On pousse pas derrière, c'est pas le stand auto tamponneuse ici !

Baaam !!!!! ah ben oui arrêt sur image pas prévu egale plaquage de joue contre dos pas prévu non plus !
Peut-être pas auto-tamponneuse mais presque !
T'es pas bien de t'arrêter comme ça sans un mot ! Crie plus fort de l'autre côté de l'île ils t'ont pas entendu !

Mais, mais qu'est ce que tu me fais là ? je t'ai rien demandé moi !

Et ce..
Bizarre, tes mains bougent pas collées à mon dos...innocentes, Trapp tu... tu ne fais rien !
Tu es collé à moi et... tu ne fais rien.

Les bras le long du corps, les yeux en assiettes j'essaye de comprendre.
C'est pas comme ça que ça devrait ce passer, Trapp.
Je t'excite pas ? une petite blessure de rien du tout sur la joue et monsieur joue les fines bouche, c'est ça ?

J'aime, je comprend rien mais j'aime
Tout nouveau sentiment comme...comme un lien, plus fort que le désir, juste besoin de sa présence, sans rien demander en retour.
La chaleur de cette découverte m'empourpre les joue.

Petite fille innocente, encore inconsciente de son corps, de tous ces regards qui la guettent a chaque mouvement.
Rester comme ça une éternité , apprendre par coeur sa joue contre la mienne, son souffle calme sur mon cou.

Il se décolle, et moi j'ai froid, froid du manque de cette chaleur nouvelle.

Merde, y a un foutu pont prêt à s'effondrer.
Un volontaire ?

Lyana et le copain de Johnny répondent à l'appel, suivie par la future infirmière et moi je ne bouge pas ébahie, cherchant dans le noir des restes de ce moment magique, inoubliable.

Bon assez de sottises faut y aller, on va pas rester un glander ici non plus, il fait noir je vous le rappelle !

Je passe en première, eh oui assez de me recevoir tout ce qui te sort des mains en plein vi... crac

Aaaaaaa !!!!!!!

La corde qui s'enfoncent douloureusement dans la paume de main, qui se ressert convulsive et l'autre qui s'échappe, brutalement, de celle de Trapp.

Sous le lit...

Une jambe dans le vide, l'autre que s'efforcent à garder une once d'équilibre et des larmes qui me brûlent les joues, juste deux mots, c'est pas grand-chose et pourtant...

Aidez-moi...

C’est ça, foutez-vous de ma gueule, moi je reste là, les pieds bien planté sur la terre ferme et le premier qui tombe, je me fends la poire…

Pas courageux, pas courageux, je t’en foutrais moi du courage.

Je suis prudent, voilà, PRUDENT !
Et surtout pas stupide.
Non mais ils ont pas vu les vers qui bouffent le bois, et la corde hein, la corde ! Vous l’avez entendu hurler à la mort.
Non non et non, je fous pas l’ombre de mon orteil sur ce putain de pont tout pourri.

Véxé.
Pas ma faute si j’ai le vertige…

Aaaaaaa !!!!!!!

Holllaaa….

Putain de merde ! Mais pourquoi c’est sur moi que ça tombe !
Youhou ! Quelqu’un pour l’aider ????
Non parce que vous êtes tous déjà bien rodé, alors un petit tour sur ce superbe pont robuste, c’est pas ça qui va vous arrêter…

Ok, à la trappe le vertige… je me demandais quand est-ce que j’allais la placer celle-là.

J’ai promis…
Au fond, je m’en contrefiche de ma promesse.
C’est déjà plus une question de promesse…

Elle lâche ma main, vacille et ce putain de pont qui tangue…

Elle est a coté, a un pas de moi, un foutu pas, meme pas un metre, une si petite distance…
Et ce vertige qui voile ma vue…
La nausée…
Et merde.

Je fais un pas en avant.
L’autre jambe en arrière.
Une main accrochée à une branche.
Et je m’élance en avant, la main tendue vers elle, un grand écart et le vide en dessous…
Tout va très vite, si vite que ma prise lâche, que mon pied se pose sur une minuscule traverse de bois pourri et bouffé par les vers, ces putain de vers qui m’obsèdent…
Je crois que j’ai du être l’esquisse d’un funambule dans une autre vie, juste une esquisse.
Un bras agrippe la taille de la baronne, le pont grince des dents, la corde me crache à la gueule un gémissement qui me tord les boyaux, et…
Je sais pas comment s’est arrivé, mais je jure d’aller baiser les pieds de la vierge dans la première église.
Le pont a arrêté de jouer les escalators, la corde a cessé de se plaindre, et la minuscule planchette sous mes pieds ne s’est pas brisée en mille morceaux nous précipitant dans le vide…
La baronne accrochée autour de mon cou, et moi…
Putain s’te trouille…
Je bouge plus…
Bouge pas baronne…
Ne respire pas…
Est-ce que je respire moi !
Bon, alors tu fais le poulpe et moi… moi…
Et si le bois tient pas la choc…
Bordel… pas regarder en bas…
Aie…
Regarde pas…

C’est con, mais on est suspendu au-dessus du vide, avec pour seul ami un bout de bois tout pourri qui tient par miracle (faut que je pense à baiser la vierg.. ses pieds !), et la seule chose qui me vient à l’esprit c’est les seins de la baronne écrasés contre mon torse…
Je déconne !
Sa joue humide collée sur la mienne, la confiance qu’elle m’accorde, son cœur qui bat la chamade, ses ongles plantés dans mon dos… ouillouille…

Chut, Baronne…
On va y arriver…
Je te le promets.

Je ne sais pas et tout compte fais je ne veux pas savoir, j'ai peut-être fermé les yeux, je me suis même peut-être évanouie et sérieusement je m'en fou comme de l'an 40
Là maintenant je fais ventouse contre lui et ce fourmillement, dans les jambes, qui me crie de l'entourer.

Le fourmillement c'est une chose bizarre, c'est chiant mais on y peut rien ! Une jambe monte doucement, suivit rapidement de l'autre, sont pas belles mes jambes dans le rôle de ceinture ?
J'ai peut-être l'air con mais rien à faire je reste comme ça, je bouge plus, je respire plus, je fait plus rien, j'existe plus, enfin si mais pas ici en tout cas.

Maman...

Chut, Baronne...
On va y arriver...
Je te le promets.

Ouais, ouais TU vas y arriver parce que moi, je touche plus à ce pont !
Je sais pas, tu veux rester ici avec moi sur le ventre ? no problemo, tu veux sauter a cloche pied jusqu'à l'autre côté de ce bordel ? pas de problème non plus
Temps que tu ne me déposes pas à terre, tu fais ce que tu veux !

Mais bon, tu bloques un peu le passage là, et les deux autres derrières on une folle envie de jouer a Tarzan alors ....bouge toi bon sang !!!! j'ai des crampes qui pointes le bout de leur nez !
Non pas que tu sois inconfortable mais bon ....

Allez Trapp, vas-y ! promis je regarde pas, si je te jure même pas un peu

Ouais ouais… et c’est moi qui ai le vertige, et c’est moi le trouillard et blabla bla.
Putain…
Bouge pas baronne…
Non… pas la jambe, merdeeeeeee on va se vautrer dans le trou du cul de la terre…
Nooooon ! Pas l’autre…
Je sens déjà le bois qui se fendille…

Bordel…
Ça bouge la !

Baronne t’as de la chance d’être roulé comme une bombe à hormones.
Manque de bol pour moi, les hormones c’est un truc que je renifle à cent mètres par temps sans vent et le nez bouché.
Et la… nom de dieu baronne, tu m’excites !

Merde, je suis un animal.
Même suspendu au-dessus du vide, sur un putain de pont pourri par la vermine, suffit qu’une nana enroule son p’tit corps de rêve autour de moi, pour que j’en oublie le vertige, le vide et tout le reste.
C’est peut-être vrai finalement…
Ce truc du cerveau…

Bon Germaine, va falloir s’affoler avant que ma troisième jambe ne pose le pied sur la minuscule planchette… y a déjà assez de monde comme ça pour un si petit bout de bois.
Puuutain ce qui l’est p’tit le bout de bois…

Ok…

Accroches-toi princesse, et oublie de respirer.

J’écarte les bras, et je m’improvise équilibriste…
La trouille en plus.
Allez-y les gars c’est le moment de rire et si j’arrive au bout, je veux des applaudissement et des vrais ! Pas des mous de faux-cul.
Je lève le pied et on oublie l’expression, parce que j’ai l’intention d’y arriver au bout de ce putain de pont.
Le bois qui craque…
T’étais pas obligé merde ! je sais que t’es tout petit ! Pas la peine d’en rajouter.
La corde…
On oublie la corde, ok !
Pas réfléchir Trapp…
J’avance le pied…
Doucement…
Je pose sur l’autre planchette.
Poids divisé par deux, pourvu que ça tienne.
Basculement du poids d’arrière en avant…
Baronne, faut faire un régime la prochaine fois.
Doucement…
La. On y est.
Et dans la foulée j’envoie le pied sur la planchette qui attend son tour pour être écrabouillée.
Poids divisé par deux et cetera.

Arrête de respirer baronne !
Et arrête de frotter tes seins contre moi, ça me déconcentre…

Et ainsi de suite, de planche en planche…
Ça craque, ça fout les jetons, mais ça tient.
Jusqu’ici, en tout cas…

On y est presque baronne, encore quelques planchettes et tu pourras te frotter contre moi.

Encore une…
Je pose mon pied

CRAAAAAQUE

Euh ouais, pas terrible le bruitage. En même temps, je fais ce que je peux.

La dernière, c’est toujours la dernière qui vous casse la baraque, c’est dans tous les films, c’est la dernière qui vient foutre la merde.
Chier !

Mon pied s’enfonce en même temps que le bois se brise…

(si quelqu’un à la joyeuse idée d’attraper ma main, ce serait la Berezina )

Avant de se mettre en route, Rick m'a dit merci. Merci, mais pourquoi ? Y avait pas vraiment de quoi. Qu'est-ce que j'aurais pu lui répondre ? Que c'est suremenbt l'instinct grégaire qui m'a fait réagir, qu'en groupe, il reste toujours une chance que ce soit l'autre au final qui se fasse buter avant vous. Ou alors, j'aurais pu aussi lui dire qu'en d'autres circonstances, je l'aurais surement laisser crever. Ou encore que sur cette île, notre seule chance tient à se serrer les coudes.

J'aurais aussi pu lui dire que je ne me suis pas senti très utile quand les choses nous sont tombées dessus. Et que ramasser un corps qui trainait au sol comme une vieille guenille m'a parut rembourser les risques pris par mes compagnons. Mais, j'ai rien dis, sourire en coin, tape amicale sur l'épaule, on partage l'instant du fumeur qui fait durer le plaisir jusqu'à la dernière latte de poison gazeux, en route !

Ils ont marché à travers la forêt profonde. La jungle étouffante regorge de bruits qui vous hérissent le poil et vous laissent figé, tendu dans l'attente du cauchemar. En queue de peloton, Corso reste sur le qui vive, ses yeux assombris tentent de percer la nuit. Sibylle, frêle et blanche sous la lune, est venue se porter à son côté. Griffures, fatigue, elle a beaucoup donné tout à l'heure dans la clairière. Elle boitille et Corso en profite pour saisir sa hanche et la soutenir. Le couple se rapproche instinctivement commme d'autre le font dans le groupe. Loin tout désir, c'est le contact rassurant de l'autre qui les fait avancer et tenir encotre. Toujours un pas de plus.

De temps à autre, il lui glisse des mots d'encouragements, des mots qui masquent sa propre lassitude, mais dont la jeune femme au pouvoir empathique pourrait aisément percer le secret. Soudain, c'est l'arrêt brusque, les cris de Trapp. Un putain de précipice, un pont de singe décrépit... Tout commence normalement, Lyana s'avance et passe sans heurte. Rick après un froncement de sourcil au marin se lance aussi...

Je n'ai pas peur du vide, j'y ai passé la moitié de ma vie. Je n'y ai même jamais pris garde. Gamins sur les rochers et les falaises de granit, équilibristes sur les moellons des rempart de la citadelle malouine, on faisait les cons comme c'était pas permis les jours de grand vent. Elève officier de la marine militaire, j'ai fais mes classes sur le Bellem, le dernier trois mats detaille respectable en France. Les haubans quant y a avis de tempête, c'est la fête des sens. C'est pas une saloperioe de pont vermoulu qui m'empêchera de passer. On a pas survêcus pour finir écraser comme des merdes au fond du ravin.Le tout est d'être prudent.

Il reste que Sibylle m'a trop ouvert son être, à la façon dont elle se crispe contre moi, son joli visage tirant la moue. Je sais que pour la convaincre, il va falloir faire preuve de persuasion. Coincé son joli visage entre mes doigts rugueux de boucanier, ses lèvres qui s'arrondissent de trouille. Je lui souris, j'ai confiance. Je mordais bien dedans comme un voleur de framboise, mais va falloir y aller. Un geste discret à Rayana de passer devant nous. On continuera de fermer la marche.

" On va y arriver, Sibylle, je serais derrière toi pour te soutenir ! Des trucs comme ça, on le passe fastoche en fermant les yeux. "

Prudents !!! Alors pourquoi, la baronne et trapp se mettent à nous danser une gigue sur le pont de corde. Ils ont vraiment pas choisi leur moment pour se tripoter. Et c'est le bide, ils ont tangué comme des funembules sur un fil, elle aussi bien accrochée qu'une vigne sur un mur, lui, démarche de canard tentant de prendre son envol, battant des ailes pour garder un équilibre difficile. Quelques planches encore, et c'est la catastrophe. Je peste impuissant. La jambe du joyeux porteur est passée au travers. Rick se tend pour leur filer un coup de main. Décidement, Junior Spelding ou je je sais plus comment, il rescelle des trésors de courage ! De notre côté, le cordage bahuché à hue et à dia commence de s'éffilocher du côté gauche comme une vieille bobine de fil. Si on se grouille pas, on est marron pour faire jonction. Mais impossible de bouger tant que trapp et sa copine restent en travers du pont.

Je regarde pas je regarde pas je regarde pas je respire pas je fait rien !

Arrête de respirer baronne !
Et arrête de frotter tes seins contre moi, ça me déconcentre...

Je fais rien j'ai dit ! c'est pas ma faute que tu as décidé de sauter à cloche pied pour rejoindre l'autre bout !
Quand tu saute, ça me soulève un peu et puis après je retombe etc. Dooonc obliger que mes seins ils font pareil ! alors je frotte rien du tout c'est ta faute !

CRAAAAAAAQUE

Ah ben oui tiens, vous voulez vraiment que je vous explique de quoi ça a l'air ?

Bon d'accord, ça fait craque, ça fait boum, ça fait reboum et puis c'est saupoudré de quelques jurons plus juteux les uns que les autres, pas les miens hein ! c'est lui là, le porteur, moi je garde mon calme moi !

Par contre je sais pas comment j'ai fais pour avoir le temps d'attraper les cordes de mes deux mains, on a pas l'air con mais bon, je préfères ça que dire bonjour aux habitants d'en bas moi.

Donc récapitulative, les culs par terre, les deux mains accrochées, les jambes enroulées, je fais quoi moi maintenant !!!

Trapp bon sang tu pouvais pas faire gaffe au lieu de t'exciter toi !

Tu penses qu'a ça toi c'est pas possible, t'es sur un pont enfin quand je dis pont... t'es sur un truc suspendu à plus de mille mètres au-dessus du sol et toi quoi ? tu penses à mes seins ! oui bon c'est vrai MES seins c'est pas n'importe quoi mais quand même !!!

Hein, quoi qui me parle ? les anges déjà ? hé mais je suis pas encore morte !
Qu'est ce qu'il a mon poids ! hé ho hein ! le festin c'était ce matin, j'ai déjà eu le temps de tout brûler, alors mon poids tu permets mais bon !
Je retourne la tête, me manque plus que d'attraper un torticolis moi !
Et je vois....le copain de Johnny, ah mais oui !!!!!!!!!!
Du coup j'en aie oublié qu'ils y en avaient d'autre qui sont passé avant nous !

Bon grave décision à prendre, sa main gauche ou sa main droite ?

C'est pas si con que ça en a l'air !
Si il est droitier, sa main droite et plus forte, si il est gaucher c'est le contraire.

Heu... vous êtes droitier ?

Crac...

Non ben tout compte fais je te la reposerais une autre fois ma question..
On joue a twist and shout le twist c'est moi qui, les jambes autour de Trapp me retourne pour attraper les mains du blondinet et le shout ben c'est encore moi qui crie en voyant, une sorte de petit vers tout dégueulasse, me grimper le long du bras.

Allé mon héros tiiiiiiiiiiiiiiire, pas si fort bordel !!! putain les bleus que j'aurais sur mes fesses, j'espère que ta pas troué le tissu au moins !

Merde Trapp !!!!!!!!

Trapp relève toi ! doucement...

Plus vite bon sang ! j'ai la trouille là, d'ailleurs j'ai plus la trouille là maintenant que là-bas sur le pont va savoir...

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« Quelques mots qui cognent au milieu de la nuit… »

Ah non, c’est la baronne qui me crie dessus.

« Plus un rond, l'air d'un con,
envie de me cacher
Voudrais bien essayer, voudrais
bien continuer, continuer
Un moment, un instant,
j'ai cru oublier… »

Va savoir pourquoi j’ai cet air qui me trotte dans la tête.
La nuit ?
Ouais, en plein dedans.
Rien à voir, j’avais envie d’écouter ce morceau là et pas un autre.

Peut-être « l’air d’un con… »

En attendant, j’ai le pied qui joue les filles de l’air, et la baronne qui me file entre les doigts.
Le pont qui se rebelle, manquait plus que ça.
Je me sens un peu seul…
Je ferais bien la causette aux vers, mais je voudrais surtout pas les contrarier, y seraient capable de nous piquer une petite colère et de bouffer encore plus vite le bois déjà bien entamer.
Sales bêtes… faudrait pas qu’elles nous explosent la galerie.

Margot est sauvée, faut que je bouge.
Rick, tu t’approches trop prés d’elle et tu toucheras plus jamais personne…
J’ai rien dit, baronne t’as rien entendu.
Apres tout, c’est pas comme si on avait passé la nuit ensemble et fait des folies de nos corps.
Je t’ai juste sauvé la vie.

Jaloux ? moi !
Nan.

Je m’extirpe péniblement furax de ce putain de bout de bois.
Je m’accroche à n’importe quoi, un truc, j’en sais rien, pas fait gaffe.
Je rampe
Je me déchire le costard
Je me griffe la peau des bras
Aie…
Et voilà, je rejoins la terre ferme.

Je rampe jusqu’au premier mur de roche et je reste là, adossé contre la pierre froide.
Je planque entre mes cuisses, mes mains qui tremblent et que j’arrive pas à calmer.

Il fait chaud et humide sous la sylve. Le soleil doit être levé maintenant, même si d’ici, la pénombre forestière ne nous permet pas encore de nous en rendre compte. Kheira m’a rejoint maintenant, et son pas à mes côtés rythme mes pensées. Nous avançons, je ne saispas où nous allons et pourquoi nous y allons. Nous sommes là uniquement parce que nous avons vu un chemin, parce que je suis un chemin que Kheira m’a montré du doigt.

Tu y vois une allégorie toi ? Philosophe pas trop, tu va finir par te découvrir un myocarde en état de fonctionnement si tu continues comme ça.

La jungle est passablement dégagée sur le chemin. Des branches brisées fraîchement sur le sol indiquent le passage d’animaux de grande taille, ou d’hommes. Y a que les humains pour bousiller le chemin comme ça.

Au bout de quelques temps, une tache brune attire mon regard. Du sang. Coagulé, mais pas sec. Ce qui est passé par là y était encore il y a peu. Des feuilles tassées, des traces de halte. Ils sont plusieurs à s’être arrêtés ici. Je continuer à jouer à Œil-de-Lynx, mais rien d’autre ne surgit sous mes investigations.

Je regarde cette brune capiteuse. Sa chevelure, légèrement humidifiée par une sueur perlée, encadre son visage à la manière des madones florentines du XVème. Elle a du chien la garcelette.

J’arrache mon regard à la contemplation pour l’interroger des yeux.

Prête à repartir ?

Je lui rend son regard, enlace mes doigts au sien, et repart d'un pas mal assuré en l'entraînait dans mon sillage. Après une nuit courte, des ébats très fougueux, les efforts déployés dans une baston, j'ai les guibolles qui sont dures comme du roc et tremblotantes. Mais je ne le montre pas. Je veux pas être un poids et surtout, je n'ai pas envie qu'il me large là car je le ralentis.

Et pourtant, je m'arrête malgré moi car mes jambes refusent de faire un mouvement de plus, tétanisées. Mes muscles douloureux pulsent, frémissent, se contractent et décontractent dans un rythme soutenu. Style de rien, je regarde mMike lui sourit et vais pour continuer, mais cette fois-ci mes jambes ploient sous le poid de mon corps, et je me retrouve à genou sur le chemin. Putain...

Raclement de gorge. Mike... je crois que mes jambes ont décidé de faire grève... me prêteriez-vous votre dos ? mais si vous souhaitez continuer tout seul, je comprendrais... je vous rejoindrai plus tard, lorsque j'aurai retrouvé mes forces.

Ma main quitte la sienne, et vient se poser aux côtés de sa soeur jumelle sur mes cuisses. Un regard aux alentours. Va pas me laisser toute seule ici, dans le noir, dans la fôret hein ?

Un son infime, étouffé. Mais un son quand même. On dirait des voix...Faites que je ne perde pas la boule et que ce soient bien des humains, non hostiles, charitables, prêts à nous aider...

Mike vous n'entendez rien ?

Y a des trucs qui ressemblent à un leit-motiv. Qui se répètent sans qu’on sache bien pourquoi, une sorte de frise répétitive, un pattern indéfini et redondant.

De puis que j’ai foutu les pieds sur ce foutu rafiot, il se passe pas une heure sans qu’il me faille porter quelqu’un ! Et maintenant Kheira n’en peut plus. Ce n’est pas qu’il me déplairait de sentir ses seins frotter en rythme mon dos. Mais je me demande jusqu’à quel point je me laisserai abuser. Je ne pense pas avoir bon cœur pourtant… Y a un bug quelque part, un truc qui coince le cynisme et laisse passer par l’entrebâillement un courant d’air tiède. Faudra remettre tout ça en place vite fait.

La main de Kheira, dans la mienne, palpite, un bruit. Non des bruits, des voix sans doute, mais la distance empêche de discerner la différence entre des cris modulés de singe et un idiome humain.
Humain ou pas humain, y a quelque chose là-bas. Une fois de plus le qui-vive reprend les commandes de mon cerveau. Sac à dos sanglé, arme à portée du poing. Un baiser sauvage plaqué sur la bouche de Kheira et je me ramasse sur moi-même. Je commence à évoluer rapidement, dos courbé, le pas le plus léger possible. Rapide. La rapidité est prépondérante pour surprendre l’éventuel adversaire.

Je passe sous les fougères, navigue d’un côté à l’autre du chemin. Les voix se font plus précises. Je ne saurai dire quelle langue est employée, mais ce sont des mots que je comprends. Au moins une personne, tout prêt et sans doute une autre à plusieurs dizaines de mètres qui lui crie quelque chose. Je m’immobilise net. Une paire de pieds, là, à moins de deux mètres.

Je m’aplatis encore. Des jambes de femme, fluettes et souillées par la poussière du chemin. Des bandes de tissus lui servent de soulier, sans doute une autochtone, un de ces personnes qui nous ont accueillies, ou peut-être une autre tribu… Normalement, elles ne sont pas dangereuses, mais j’ai trop peu d’éléments en main pour tirer des conclusions. Une main en arrière pour vérifier mon attirail… Ok. Je ne vais pas sortir mon crache-feu, mais mieux vaut qu’il soit facilement accessible.

Allez, à trois je me montre.

Un,

Deux,

Tr…

Elle est plus buté qu'un tas de cailloux, Sibylle. Lèvres serrées, yeux assombries, un joli pli entravers du front. C'est pas les miquettes qu'elle a, c'est une peur panique du vertige. Je lui aurait bien chanté : " le petit pont de bois ", mais je doute que cela la ramène à de meilleures intentions, d'autant qu'elle s'écarte de moi et sans prévenir trace sa route, dos au danger, comme une antilope que le lion aurait décidé de becqueter. Avec dans le rôle du lion, un putain de pont branlant.

De l'autre côté, ils s'en sont sortis et nous interpellent comme si j'y pouvais quelque chose. Une faille, un trou vers les prondeurs, rien à foutre, y a ma sorcière qui galope dans ses souliers d'occas qu'on dirait la petite cosette, et elle se retourne pas d'un iotat. Rick m'interpelle, pas se séparer. Devine grand, et si seulement, nous les hommes on avait vraiment le choix. Mais en sous mains, et avec des ruses de sioux, les femmes s'évertuent à détourner le court de nos vies. Et là c'est parti pour je sais pas quoi !

" Putain de bordel de bite en bois, elle passera pas par là ! Rick, partez devant, je vais la rattrapper, on vous rejoindra. "

Elle a prit de l'avance, mais je cours comme un malade pour ne pas la perdre de vue. Heureusement que j'ai des plus grandes jambes et des grolles potables aux panards. J'arrive à sa hauteur, pose une main sur son épaule et tente de l'arrêter.

" Merde, Sibylle, ok, tu veux pas passer par le pont ! Mais, ça sert à rien de courir, calme toi !"

elle a l'air tout éffarouchée la colombe. Belle et poignante dans sa fragilité. Mais, nib pour la faire changer d'avis sans utiliser la force... Trop occupé, j'ai pas vraiment regardé autour de nous. Des bruits dans les fourrées ! Y a une saloperie qui prend mes nerfs pôur des cordes à violon.

Putain le con !!! salopard !!! connard !!! me laisser seule au milieu de la foret, alors qu'on y voit goutte, qu'il y a peu des saletés de monstres s'en prenaient à nous et aux autres. Il ne pense vraiment qu'à sa gueule ce mec. Et son baiser d'adieu, il peut se le carrer ou je le pense, et bien profond. Car si je le retrouve, je lui pète sa gueule flingue ou pas flingue !

Putain... ça m'apprendra à suivre un mec avec qui j'ai fait la culbute. J'aurai dû savoir que j'aurai pas dû avoir confiance en lui. Tous les mêmes. Tous comme José, Pablo, Juan, Carlito et j'en passe... et lui !

Réfléchis Kheira car tu vas pas rester là indéfiniment, le temps que tes jambes reprennent du service. T'as deux bras encore valide alors sert-en. Et t'en pis si t'en chies, faut se bouger le popotin si tu veux retrouver les autres et de te sortir de cette merde dans laquelle t'es.

Je pèse de tout mon poids sur le côté, et bascule sur le côté pour me laisser tomber sur le flanc, dans la poussière du chemin, en chien de fusil. De mes mains, j'étends mes jambes. Putain ce que ça fait mal. Je peux même sentir mes muscles cuisants qui tressautent sous la peau. Arrêtes de pleurnicher et mets toi au travail.

Nouveau basculement de corps et me voila sur le ventre. Mes bras se plient, l'un avance loin devant moi, suivit du deuxième. Appui sur eux, j'avance. Bon pas de beaucoup, mais 30 cm c'est 30 cm... Et on recommence.

Ahan... putain que c'est dur, j'ai l'impression que mon corps pèse trois tonnes. Ahan... Je quitte le chemin pour les fourrés. Ahan... des brindilles, pierres, racines écorchent ma peau, et j'ai envie de chialer. Ahan... aussi gracile qu'un ver, je me meus je ne sais pas ou, enfin si je sais vers ces voix qui m'ont l'air d'être plus précises. Ahan... Je bouffe de la poussière, ça me pique les yeux. Cette fois je chiale pour de bon. Ahan... Putain Mike tu vas me le payer, cher espèce de bouffon à la mords moi le noeud !

Elle est... Ne parle plus, visage aux traits de madonne baigné de larmes qui glissent sur le satin de ses joues de pêche. J'ai comme la sensation d'être une brute, de pas avoir senti le coup venir et tu parles d'un cadeau le Corso, tout juste bon à lui crier dessus. elle a beaucoup donné pour srtir du traquenard, elle en a vu tomber et d'autres qui sont restés là-bas et qui peuvent aussi bien avoir été bouffés qu'autre chose.

Sibylle s'abbat soudain contre moi. Les nerfs qui lachent, je calfeutre tant bien que mal cette poussée d'adrénaline, ses petits poings qui battent le tamùbour sur ma poitrine, les sanglots et les gémissements qui expulsent toute cette horreur qui s'accumule au-dessus de nous depuis quelques jours. Je l'enserre, la soutiens, la maintiens, je me rends compte que depuis l'attaque j'ai pas bien passé beaucoup de temps à la soutenir, à l'aider. Merde, c'est la première fois depuis un moment que je la sers contre moi, et tant pis s'il faut la ceinturer, ou tant mieux.

Ca se calme comme une marée étale, des gros sanglots la secoue, je ne suis plus là que pour la serrer, la retenir tout contre moi. Des mots qui me sortent. Je biche pas parce que ses seins menues se presse contre moi, parce que son corps se relache en vagues sanglotante qui me filent des frissons. Mon visage enfouis dans ses cheveux. Mes mots sont con comme la lune quand elle sourit béatement, mais pourquoi les retenir ? C'est les seuls qui me viennent...

" C'est fini... Doucement... Je suis là, Sibylle. On est deux, non ? On va trouver une solution. "

Ma main qui lui caresse la nuque avec douceur, je voudrais me fondre en elle et lui donner toute ma confiance, enfin le peu dont je dispose. Mais dans cet océan de floue, y a qu'une chose de sur ! C'est ce qui me brule au ventre quand je la console.

Ma main se fige soudain sur sa nuque. J'ai mon avertisseur à emmerde qui résonne dans un coin de ma tête, le genre qui réagit à " Gros grain de face " ou "avarie dans tes voiles". Derrière je sens la présence de Rick qui arrive, inquiet et rassurant. Mais deux fois dans les buisson, et genre plus gros qu'un sanglier en maraude. Je donne le change en répondant à Rick d'une voix plus forte que nécéssaire.

" Ca va aller, Rick, on est là... On est là ! Laisse nous le temps de récupérer. "

Un signe de tête pour lui indiquer qu'il ya du danger dans les fourrés. J'écarte de moi le corps tremblant de sibylle, relève son visage d'un index calin. Je fait chut avec la main, et l'avertit qu'on est surement dans la merde.

Ni une ni deux, je bondit dans ces putains de fourrés et saute sur le large paletot de quelque chose de remuant et vivant. J'y ai pas été de main morte, 80 kilos à pleine vitesse, je m'accroche et on roule. Je rue des gambes, balance mon poing où je peux, on triera après. Les fourrés s'écrasent sous la ruade et le roulé boulé qui nous entraine au loin. J'ai l'intention de ne pas me laisser faire. Ras le bol de subir les évènements, et cogner c'est tout ce qu'il me faut pour retrouver prise sur le monde. La nuit nous entoure, les taillis dissimulent toute visibiltié. On y voit goutte, mais, ça réagit sévère, et c'est humanoïde !

Un bruit de pas me stoppe dans mon élan. Une seconde paire de jambes rejoint la première. Bas de pantalon déchiré, chaussures de cordes… espadrilles même… c’est pas une tenue d’indigène ça ! Ce doit être des rescapés !

La tension chute d’un coup et je me relève. Rick, je viens d’entendre le prénom de Rick. Ouuuuf… Une main à terre je me remonte pour…

Mais une masse se rue sur moi et me projette au sol. Pris au dépourvu, je suis pris au dépourvu, le professionnalisme fout le camp ! Mais vingt-cinq ans de baroud, ça inscrit des réflexes dans le corps, plus surement qu’un programme génétique. L’univers change de couleur et de forme, ne restent plus qu’un adversaire, des mouvements et une seul priorité, le terrasser.

Son poing me percute violemment la pommette droite et je sens mes dents s’entrechoquer, un genou me rentre douloureusement dans les côtes et je le vois ruer. Sauvage, sans organisation, mais terriblement violent. Normalement, un gus comme celui-ci on le retourne en moins de deux coups les gros. Mais là, il m’a totalement surpris et se trouve en position de force. Et vérole, qu’est-ce qu’il frappe fort.

Malgré le étoiles d’un blanc laiteux qui ont décidé de papillonner devant mes yeux, je réunis mes esprit. Mes mains fouettent le sol à la recherche d’un point d’appui solide. La gauche trouve une racine et s’en saisi. La droite ne ratisse que de la poussière… de la poussière… j’en attrape une poignée et la lance dans la face de Mohamed Ali.

En pleine poire ! Il se recule un bref instant. C’est le moment que je choisis pour m’arc-bouter et le désarçonner. Nous voilà tous deux accroupis à terre, mon poing fuse de bas en haut pour faire le plus mal possible, si c’est la mâchoire qui écope, il en sera bon pour bouffer de la purée, si c’est le nez… il n’aura plus qu’à prier pour que les brisures d’os ne lui perforent pas les sinus.

Bam, j'ai frappé dans sa tronche et sentir la peau éclatée sous mes phallanges... J'ai rué de tout mon poids, ça fait du bien. Je l'écrase de tout mon poids et je vais lui mettre une de ces peignées ! Je l'ai surpris la saloperie, maintenant, j'ai pas longtemps pour le laisser pour le compte. J'aime pas me battre se tourner autour en poussant des jurons et en se balançant des ramponneau, ça n'est pas mon truc. Faire mal, vite, en finir vite, c'est un truc que j'ai appris y a bien longtemps. Les couillons qui se tournent autour, c'est pour l'épate, moi, j'allonge !

Il fait noir comme dans un foutu four, mais tant que je suis au dessus, je vais lui remonter le pif dans le cerveau. C'est radical et définitif, mais avec les machins qui trainent sur l'île, j'ai peu d'espoir. J'arme ma paume, je vise sa gueule... Vérole, j'ai les yeux qui me piquent, il m'a balancé du sable dans la tranche. Il m'ejecte, j'y vois plus rien, on est accroupi, mes yeux pleurent. Silhouettes vaccillantes.

Il frappe, et j'ai rien vu venir, comme un con je baisse et tourne la tête en reflexe. Je déguste ! Ma paumette explose, mon arcade sourcillière m'en voie des signaux d'alerte, genre je double de volume. L'impact me repousse. Pourquoi, t'as pas sortis tes griffes ? tu joues avec moi. Je bascule sur le dos, et ma tête berdance contre un arbre. Mais, c'est le cadet de mes soucis, vu que mon arcade pleure du sang et que ma paumette me lance pire qu'un brandon dans une plaie.

Ah, tu veux jouer ! J'ai un mal de chien, mais aucune envie de m'allonger. C'est quand on baisse sa garde qu'on est fini ! Je garde une cicatrice aux reins d'un jour où je l'ai oublié. Coup d'oeil à droite et à gauche, il est seul. Je suis couché par terre, il est accroupi devant près à bondir, forme sombre sous la lune. je fais pas dans le détail. Je replie mes jambes et je lui balance mes panards dans le buffet, comme un ressort de manivelle. C'est la spécial corso pour calmer les grizzly ! Putain, celui-là est lourd à bouger pire qu'un cheval mort. Mais, gros ou pas, quand on cherche l'air on est tous aussi con. J'attends pas de savoir si j'ai fais mal. Je me redresse à croupeton sur le qui vive.

Ce n'est plus seulement des voix étouffées que je perçois mais un branlebas de combat, une lutte venant de ma droite. Les halètements, les coups sourds, les brindilles qui craquent et la caillasses remuée, me le crient haut et fort.

Difficilement, je pivote à l'aide de mes bras endoloris, et reprends mes rampements en direction de tout ce ramdam. Doivent pas être si loin, mais sous la poussière qui m'aveugle, et le peu de lumière dans la fôret je n'y vois goutte. Tel une taupe, en aveugle, je me laisse guidée par mon ouie.

Rampe. Ahane. Rampe. Ahane. Rampe. Ahane. Stop... les sons ne seraient pas passés sur la gauche. Punaise. Pivotement. On rechange de direction. Rampe. Ahane. Rampe. Ahane.

Je ne devrais plus tarder à les rejoindre mais c'était sans compter sur cet arbre qui se trouve en travers de mon chemin. Ma main gauche, en charpis, s'agrippe au tronc. Un tronc... vraiment ? son envergure me semble bien minime, et son écorce bien tendre et tiède. Reptation de ma main vers le haut... et c'est tout en courbe !

Le mollet de Tara dessiné bien des fois dans le noir me revient en mémoire... Un mollet... le mollet d'un monstre et qui plus est féminin !!!

Ma main se fait alors crochue, mes ongles rentrent dans la chair tendre, et dans un élan rapide de mon bras à terre, je me recule, emportant avec moi la jambe.

Et je le sens. Oui. Je le sens ce poids du corps qui part vers l'arrière... la chose va tomber à terre sur le dos !!! I'm the winner !!!

Mais l'euphorie retombe vite et je m'avachis comme une larve, dans le mélange d'humus, de brindille, et de caillasses. Putain je suis naze, lessivée, je viens de griller mes dernières forces là... Mais je m'en fous, j'ai eu la chose !