La salle commune

Il est si proche, je laisse le Kehr'drahl m’envahir, douce sensation s’insinuant en moi. Jamais je n’avais connu autant de plaisir. Le Léonantrope, restait tapis au fond de moi, obéissant, attendant son heure.
Sa main effleura mon poignet, ce contacte me fit tressaillir. J’avais peur, oui peur de ce qui allait ce passer. Peur que le fauve ne le terrasse lui aussi, me refusant encore le plaisir. Tant d’hommes et de femmes avaient succombés sous ces griffes.
Je sentais ses doigts suivre la courbe de mon bras, caresse envoûtante.
Le sang palpitait dans mes tempes, mes sens chaviraient.

Je ne pouvais quitter son regard, sa main descendait, venant enserrer ma taille, m’attirant à lui.
Telle une brise, son esprit effleura le mien, je sentais la peur et son appétit. Il avait le pouvoir de contrôler la féline, et de séduire la femme.
Ma main quitta sa joue, passant sur son cou, se faufilant dans ses cheveux, timidement. Je me sentais comme une enfant qui découvre pour la première fois le désir.

Comment cela se pouvait il ? Mes pensées se mêlaient aux siennes, comme des notes jetées sur le papier formant une harmonie. Le vide de ma mémoire se comblait au rythme de son passé. Les milliers de vie que j’avais traversé sans en garder le récit. Il m’avait fallu tant de renaissance pour enfin le retrouver.

Je m’enhardissais, approchant mes lèvres, vers ce calice qui m’envoûtait. Tel un papillon de nuit vers cette lumière, je m’en approchais, toujours plus prés. Le temps s’arrêta, cadeau suprême du maître pour ces humbles serviteurs ou le hasard de nos vies.

Son corps était si chaud contre le mien, fantaisie subtile du frisson me parcourant au feu de l’émoi qui me transcendait.
Tendre baiser de deux montres assoiffés …

Ils s'embrassèrent. Ils joignirent leurs lèvres dans l'incendie passionné de leurs sens. Egon goûta à nouveau le plaîsir brûlant du premier baiser donné, cette vague qui peut emporter une vie, et dont on bénit le déferlement. Le sentiment mêlé de surprise autant que de victoire convoitée, bien connu de tous les hommes qui ont eu leur chance, s'empara pour la deuxième fois du coeur d'Egon. Comme une lame faite de glace et de feu à la fois qui l'aurait ouvert de part en part, Egon sentit sa renaissance. Les siècles d'errance solitaire qui l'avaient menés jusqu'à ce village prenaient, à ses yeux, enfin un sens.

Je renais se dit-il, je renais...

Passant le bras droit, jusqu'à l'épaule dans la petite bandoulière de sa canne de pélerin, il libéra sa main qui put rejoindre l'autre dans le dos d'Aislin. Il caressa sa peau de soie brûlante et s'arrêta dans sa nuque.

Contre lui, le corps de la jeune femme, parfait jusqu'à la moindre courbure, souple et délié, ondulait et vibrait, abreuvant Egon de cette énergie si particulière, si inimitable, qu'il croyait avoir oublié, ou dont il croyait ne plus jamais être à la portée.

De toutes les magies, il n'en est qu'une qui eut pu provoquer la renaissance d'Egon...

Une main sur son Epaule, une présence,...quelqu'un, une ombre s'était approchée..

Dans l'ombre, Méliane se délecte du spectacle de la chasseresse et du prêtre noir. Deux recrues de choix dans l'armée de Ombres... Silencieuse, elle s'approche d'eux, sans interrompre leur baiser. Elle les laisse goûter l'un à l'autre, souder plus encore leurs esprits. Ils auront besoin de cette fusion profonde pour devenir plus forts encore, arme unique d'une alliage indesctructible...

Arrivée près d'eux, elle pose une main sur la taille d'Aislin, l'autre sur l'épaule d'Egon, et les emporte avec elle dans un tourbillon de ténèbres silencieuses...

( HRP suite pour tous trois dans la chambre sombre...)

Grrrrrrrrrrr

Il venait de se réveiller, plus sombre que jamais.

Tu ne perd rien pour attendre sale démone.

Plus personne dans la pièce, juste une odeur de magie.

A l'aventure!!, dit-il en sortant de la pièce. Retrouvons ces deux énergumènes.

*gnéééééééééééééééé*
Bruit de porte qui grince de nouveau..


mmmpf.. Vaste salle... Et toujours pas d'Hombeline... Mais fichtre dieu où est elle passée ?

Bon, la douleur semble se calmer, il me faut un petit remontant, je ferai l'inventaire de ce qui est en place plus tard, je ne m'en sens pas le courage pour l'heure..

Je fouille les quelques buffets disposés là et déniche une fiole au contenu épais, liquoreux.. ça fera l'affaire !
Je prend une grande lampée et la repose....


Que ?...


Des bruits de pas, on approche ! Maudite pièce, pas un endroit pour se cacher..

Je me faufile péniblement derrière ce buffet, dague en main...
Misère de misère... Qui est ce encore ?

Je pousse la porte qui s’ouvre dans un grincement à vous hérisser l’échine. Du seuil, je scrute la grande salle visiblement déserte, éclairée par la lumière vacillante des chandeliers. Une hésitation… Je lève un sourcil circonspect. Sur les tables, une moisson de viande rouge, sanguinolente ruisselle des plats. Le liquide visqueux se répand ça et là avant de s’étirer dans une improbable stalactite, produit de la coagulation, et de tomber en gouttelette dans le vide, pour finalement s’écraser sur le sol parmi ses jumelles qui l’ont précédées. L’odeur rance vient me piquer le nez, que je tente de retrousser afin de diminuer la désagréable perception. Mis à part cet inquiétant tableau, pas de dangers à l’horizon.

Ce n’est que le premier pas qui coûte… Je franchis le seuil dans une apnée. Un dernier regard à droite puis à gauche ; pas âme qui vive à l’horizon. Je tends la main à ma douce, visage même de l’innocence à mes yeux, je me frappe encore de cet étrange contraste entre nous. Délicieux contact de sa peau, plaisir à peine dissimulé, mais la scène qui se livre à nous semble bien avoir doucher, du moins pour le moment, les désirs qui semblaient nous agiter il n’y a pas si longtemps.

J’échange un regard, dissimulant avec difficulté de mon inquiétude.
Quelle scène de carnage s’est donc déroulée ici bas ?

Je me détourne et arpente la salle, une main sur la garde. Mes semelles claquent au sol au rythme de mon cœur soudain lent, se tapissant dans ma cage thoracique, prés à bondir. Dans un hululement, un courant d’air nauséabonde et vicié vient fouetter ma poitrine nue (à ce sujet d’ailleurs, Beregorn, tu me dois une chemise ), soulevant au passage les odeurs de sang. Je réprime un frisson. Mis à part l’inquiétant spectacle, pas de dangers à l’horizon.

Ne freinant pas mon pas, je continue ma progression vers les buffets au fond de la salle. Les chandeliers dans mon dos projettent un ballet inquiétant d’ombres torturées sur le sol. Là haut, la luminosité un peu plus vive, réchauffe légèrement mes entrailles enserrées d’une main glacée.

La voix d’Angeline tonne dans mon dos, mon cœur s’emballe, une décharge d’adrénaline affine mes réactions. Sans même prendre le temps de réfléchir, déjà je plonge à l’opposé de ma direction préalable, dans une pirouette tout en réflexe, je termine ma course accroupie faisant vaguement face à la zone de menace.

Un bris de verre… J’observe avec attention les ombres et leur fourbes silhouettes. Dans un frottement très métallique, ma lame sort de son fourreau, et vient se placer horizontalement à hauteur de ma poitrine, dardant l’obscurité. Tel un félin, je me tasse, près à fondre sur la chose quelque soit sa nature…

Un coup d’œil anxieux, je repère la position de mon ange gardien. Puis dans une impulsion, vient heurter de l’épaule le buffet, avant de me dégager d’un bond. Le meuble tout entier recule sous l’impact, soutirant une plainte douloureuse à la créature embusquée.

GnnnnaAAAAïïïÏee !!!!!!

Alors la messe est dite, pour employer une expression qu'apprécierait ma douce et tendre disparue..
Les bruits de pas, les présences me sont hostiles, et je vais en découdre, refaire la façade de mes assaillants, le buffet m'a plaqué au mur, aussi dos à la pierre, le front collé au bois, les jambes desarticulées, je prend conscience de la piètre impression que je puis faire à mes ennemis, ils ne peuvent avoir peur de moi...

Et Rrrrraannnn

Coup de talon dans le buffet, d'une violence inouïe, je me découvre une force inespérée... il bascule et s'éffondre en fracas au sol, détruit par mon coup et l'impact..
Je me lève d'un bond, l'adrénaline et l'alcool ingurgité me font oublier un tant soi peu toutes les douleurs de mon corps, je brandis ma dague...

à cul la plèbe !!!!! battez vous, et jusqu....


...

Un sourire de sastisfaction m'illumine le visage, je souris de toutes mes dents et de tout mon visage plein de contusions...

Sang et Fumée !!! Maël !!! Angeline !! Quelle joie de vous revoir ! Je croyais l'heure de ma première et dernière bataille arrivée !
pfff... Je n'en puis plus, non mais regardez dans quel étât je suis...

...

Hombeline... L'avez vous vue ? Est elle avec vous ?


Je prend seulement conscience de l'environnement autour de nous... Pouah !

L'immense satisfaction de voir ces deux visages amicaux laisse place à une profinde angoisse...
Que diantre fichent ils seuls tous les deux ? Ils échagaient des regards lourds de sens depuis un moment mais le contexte est fort mal choisi pour une escapade amoureuse...
Ainsi ils ont eux aussi perdu ma chère Hombeline...

Milles furies.. Elle est partie si.. étrange.. Ailleurs.. Je suis inquiet, oui, fort inquiet pour elle, j'ai peur que ces fichus suceurs de sang n'aient de nouveau pris son esprit pour cible...
Mais où sont Dragonnia, Beregorn et cette petite féline ? Ne me dites pas que nous sommes à nouveau isolés ?!

après l'espoir naquit de notre réunion et de l'esprit d'équipe semblant infaillible qui nous animait tous, c'est de nouveau la peur et l'incertitude, ce sentiment d'inpuissance qui s'empare de moi...
Il nous reste une voie à suivre, une seule, notre seule alliée de poid...


Irène ! Retrouvons la ! Puis retrouvons les autres avec son aide, c'est l'unique issue salutaire qui s'offre à nous...
Elle m'a parlé, elle m'a montré le chemin... La pièce.. Les crânes, les ossements...

...

des catacombes ! Oui, c'est ce qu'elle a voulu me montrer... Il nous faut faire vite, on peut peut être encore sauver nos amis, tout du moins ma douce.. Je ne la laisserai pas..


Je fais les cents pas, songeur, prêt à filer avec cette force nouvelle qui m'anime, fi de mes bleus, fi de mes bourses en miettes, la douleur je puis la maîtriser avec cette foi en notre salut fragile mais retrouvée.
Je passe malheureusement devant un vaste miroir, lequel me renvoit l'image bien piètre d'un mendiant miteux, du cul le plus terreux du boulevard le plus minable...

mmmmh... En revanche, je tiens à faire bonne figure, si nous devons sauver nos alliés, alors je me doit de soigner mon allure héroïque.. Où pourrais je trouver de quoi me rhabiller et me refaire une flamboyante beauté ?


Noblion's back !

mmmh... Filons de suite ! Passons donc à la chambre le temps que je trouve à me remettre frais, et trouvons l'entrée de ces maudits souterrains fichtre diable...


Hooop la, retrouver mes alliés me redonne courage et voilà que je galope comme aux premieres heures dans ce village.. Ahaaaa !
Direction une penderie, rudimentaire certes, mais ce sera toujours mieux.... Et on va les trouver ces fichus souterrains..
Ma douce Hombeline, j'arriiiiive !!!


[direction les catacombes, via une mini halte à la chambre du pendu.. Taïooo]

Penaud, je cherche à me dissimuler du regard du nobliau à qui je viens de servir une belle correction. Lui non plus n’est pas en reste, à voir le sursaut héroïque dont il fait preuve, près à en découdre. Je n’ose interrompre l’échange entre Angeline et Amadeus, lui qui porte les stigmates de mon agression, j’écoute, observe le flamboyant personnage nous livrant le meilleur de lui-même.

Hombeline, tous sont inquiets pour elle. Quant à Dragonnia, je prie pour que rien de vilain ne lui arrive, j’ai confiance en elle, elle ne faillira pas, mais le fauve qu’elle doit dompter risque de ne pas le voir de cet œil là.

Oui, retrouvons nos compagnons d’infortune dans ce sous-sol. Tout semble nous y conduire.

Un regard à peine appuyé, un sourire entendu, une main suave vient se glisser sur la taille si fine d’Angeline, puis tous deux suivons l’aristocrate dans son escapade vestimentaire.

[Direction la Chambre du pendu]