L'arrivée au Manoir

Avançant dans le hall, se dirigeant vers les éclats de voix provenant de la salle commune, Galahad se dirigeait vers la svelte silhouette qui venait d’appeler d’une voix peu rassurée.

« Salutations Belle Dame », lança le jeune guerrier… Quelque chose ne cadrait pas, une ride de sollicitude barrait lui barrait le front, mais quoi ?

Il haussa les épaules d’une façon presque imperceptible, et voulu poursuivre…

Lorsque soudain, une puissante vibration vient ébranler le jeune homme.

« Qu’est-ce… ? », s’étrangla t’il, avant de réaliser que c’était là toute la bâtisse qui s’agitait de la sorte.

Considérant, l’allure sinistre de ce manoir et l’accueil, il s’en voulait déjà d’avoir accepter l’invitation…

« L’Etoile Céleste guide mes pas. », se dit-il pour se rassurer.

Puis reprenant se marche dépassa la jeune femme, la saluant d’un hochement de tête, il poursuivi jusqu’au seuil de la porte fermée, l’encadrement de celle-ci projetait des raie de lumière… dans la pénombre il saisit la poigné, tourna et la poussa.


(suite dans la salle commune)

Alors que d’un bond, il vient de franchir le seuil de la salle commune encore plongée dans l’obscurité, un souffle glacial dans son cou vient soudain figer le barde sur place.

* Menace *

Il sent une présence que ses yeux ne discerne pas… Il doit se cacher…

Dans l’obscurité, il se jette en arrière et son dos vient s’appuyer contre le mur de pierre, sous l’escalier du hall qui serpente vers l’étage du haut. Le paladin s’enveloppe dans sa cape sombre. Il ne fait plus qu’un avec les ténèbres, ombre de l’ombre, son souffle lui même semble se confondre avec le murmure glacial qui vient de pénétrer dans le hall.

Et pourtant, il sent toujours comme un regard moqueur fixé sur lui…
Et pourtant, l’obscurité, son alliée de toujours, semble, en ces lieux, inhospitalière.
Il y a au moins une présence pour laquelle il n’est pas invisible : il n’aime pas cela !

Le souffle d’angoisse n’est pas venu pour lui : il virevolte soudain dans les poils soyeux du haut du visage de la jeune Félysse… Le barde tend l’oreille… Ce vent maudit semble lui murmurer des paroles à l’oreille, mais il ne parvient pas à les cueillir. Son admiration envers l’Élégance faite chatte ne fait que croître : elle ne bronche pas face à la menace du vent lugubre (car il s’agit d’une menace, il en est pratiquement convaincu.) Mieux, il lui semble qu’elle affiche un léger sourire de défi et une mine déterminée !

La vie semble avoir repris dans la salle commune : les chandeliers prodiguent à nouveau leur lueur blafarde, et l’éclat des voix s’élève…

L’éclat de l’une d’entre elles en particulier, à nulle autre pareille. Une voix qui le rassure et l’inquiète à la fois : c’est Elle ! Maintenant il en est sûr, mais qu’est ce qui a bien pu lui arriver ?

« Ma poule, je relève ton défi. »

Ma poule ? Le barde sursaute, il ne lui a jamais connu de gallinacé de compagnie… quoi que… Quel défi ? Dans quel genre de troubles s’est-elle encore mise ? Et cet accent… Un véritable mélange d’intonations qu’il n’a connu que chez les buffles sauvages et les moins civilisés des porcs. Et dans la voix des… Oui, c’est ça ! C’est l’accent des adorateurs de Krom !

La voix reprend, et le cœur du barde se pince : « Que la meilleure gagne ma jolie ! »

Son cœur qui battait la chamade s’apaise l’espace d’une instant : au moins il s’agit d’UNE gallinacée…

Silence de plusieurs secondes…

Le cœur du barde, battant à tout rompre dans son manteau d’ombre, semble se fendre lorsque la voix murmure, d’un air immensément perdu, plein d’interrogations : « Oui ? »

Il n’y a plus d’accent barbare… Non, il n’y a que l’accent des souvenirs et des délices, la voix qui le guide dans chacun de ses songes éveillés. Semblant tellement perdue… Décontenancée… Il veut partir à sa rescousse sur le champ, mais les bras maternels de l’ombre le retiennent, et il se dit qu’il devrait attendre… Elle n’est pas dans son état normal, elle ne doit pas le voir, pas pour l’instant.

Le bruit de la porte de la salle commune claquant vient mettre un terme à ses tergiversations. Craignant d’être découvert, le paladin noie un peu plus son corps dans les ténèbres qui semble dévorer tout son être.

« Rhaaaaaaaaa!!!!!!!!!!!!!! Saleté d'Pote! J'te hais fougnu magnoir à la gon!!!! ». (Qu’est ce qui lui arrive ?)

La porte claque furieusement, plusieurs fois, comme si le roi des blobs était venu en personne pour essayer de l’ouvrir, et qu’il ne parvenait qu’à se fracasser ce qui lui sert de tête en essayant d’ouvrir ce merveilleux outil qui, malheureusement, n’est pas très adapté à une créature dépourvue de bras.

« Tu v'la me l'payer! Ezpèze de zale minabe!!! Tu ne m'auras ba!!!! » (Quelqu’un va passer un très mauvais quart d’heure…)

Enfin, après moultes tergiversations du bois lourd, une silhouette fine pénétra le hall puis Slinger… se pétrifie…

Lumière… Ambre, ombre et or… C’est Elle… Elle se tient le nez et des gouttes de sang perlent à travers son poing refermé, venant s’écraser sur le sol comme des larmes teintées de souvenirs.

Elle a le visage tuméfié, mais ça ne semble pas grave… Le barde ne peut s’empêcher de sourire : quel Dieu ou quel géant avait-elle encore provoqué ? Sa sauvageonne facétieuse…

Déjà, les mots lui semblent prêts à jaillir du bouts de ses lèvres… La caresse des paroles qu’il veut lui susurrer frétille dans sa main… Il va lui dire, d’un air désinvolte, en arrachant un grand pan de sa cape pour éponger doucement, voluptueusement, le sang de son visage : « Bah, tu sais, je passais par hasard dans le coin, j’ai un vieil ami qui vit dans les « marais purulents », je n’ai pas vu de lumière dans cette vieille baraque, alors je suis entré… ».

Puis il lui dira, laissant tomber le masque de la frivolité pour laisser ses paroles se consumer au feu de la passion que le regard d’ambre a libérée : « Je me suis apparemment lourdement trompé en ce qui concerne l’absence de lumière, puisque te voilà et que tout semble soudain étinceler dans cette demeure sombre et lugubre ! »

Mais avant de se montrer à la princesse, et d’apprendre sur le bout de ses doigts à compter jusqu’à mille et une nuit, Slinger doit chasser ce sourire moqueur de son propre visage. Il sait qu’elle ne lui pardonnerait que difficilement le fait de se montrer aussi peu compatissant.

Mais comment se retenir en la voyant, si piteuse, pester : « Arf... je bisse le sang... faut que je gnétoi le tout ».

Reprenant enfin le dessus sur son espièglerie, le barde s’apprête à sortir de l’ombre, quand tout à coup, une main se plonge dans celle de Yassinda… Une main d’homme qui l’entraîne vers l’inconnu, avec hâte, avec frénésie. Une main d’homme qu’elle ne refuse pas… Et avant que le paladin ait pu sortir de l'ombre, mains et corps ont disparu dans la salle commune. Il entend leurs pas traverser la grande pièce, toujours figé par la surprise, incapable de les poursuivre...

Le coeur de Slinger se serre, mais quelque chose tend néanmoins à le rassurer, l'aura qui semblait se dégager de la main. Une aura lumineuse. C'est un homme de bien, il voudra la protéger. Mais une telle malchance semblait empoisonner cette aura. C'en est effarant...

Parvenant enfin à reprendre le contrôle de ses mouvements, le barde se dégage de l'obscurité et se dirige vers la salle commune.

Il n’a plus aucun mal à s’empêcher de sourire, maintenant…

Grumpfff... Grumpfff... Ashbazg aurait pas du accepter oiseau porteur d'un message. Ashbazg aurait dû croquer oiseau avec message... Grumpfff.

Maintenant, Ashbazg se retrouver devant manoir bizarre. Ashbazg avoir marché longtemps et avoir faim maintenant... Grumpfff.

Sniff...Sniff... Ashbazg se taper torse de joie car elle sentir odeur de viande cuite et crue. L'image d'un homme embroché et cuit au feu envahit esprit d'Ashbazg.

Ashbazg laisser instinct prendre dessus sur danger, et foncer comme une furie dans garde manger qu'est le manoir. Ashbazg pousser cri de joie rauque, bave coulant sur son menton.

"ASHRAK ! ASHRAK ! ASHRAK ! Ashrazg va bien manger !"

Hu !?! qui avoir démoli porte du manoir ? Oh Ashrazg déçue. Ashrag avoir voulu éclater porte avecmassue.

Pas grave. Ashrazg démolira d'autres portes dans manoir. Mais avant miam miam Ashrazg.

Ashrazg foncer vers grande salle qui... sniff..sniff... sent viande fraîche.

(Suite dans la salle commune dès que j'ai un moment)

Exorkisein se trouvait devant l’antre du mal, il n’avait pas d’invitation, il s’invitait, les forces l’avaient appelé du lointain, des frontières de l’au-delà, il arrivait, il était prêt.

Le mal est dans ce manoir, un mal puissant, je sens sa présence…

La porte était détruite, mais une force magique barrait l’entrée, une puissance obscure règne en maître dans ce lieu, mais Exorkisein en connaît quelques secrets, le prêtre défroqué ne vient jamais par hasard…

Tu ne me feras pas reculer, tes sortilèges ne m’effraient pas, je viens sauver une âme en péril, et tu ne m’arrêteras pas, ta force est grande, la mienne aussi, mes armes sont ma foi, de tes faiblesses je jouerais.

- Laisses-moi passer !

L’entrée se délitait de sa barrière invisible, l’exorciste entra dans le manoir, l’effroi ne lui fait pas peur, c’est un domaine familier qu’il côtoie pour le pire, parfois, le meilleur. Il commençait sa visite du lieu, s’empreignant des esprits, absorbant l’invisible, il se fond dans le décor funeste et passe le hall.

Je te sens, tu ne m’arrêteras pas, une âme je viens aider..

Je passais devant les portes, les portraits d’une vie passée et insipide, le mal est partout, il empeste, mais je dois trouver ce que je suis venu chercher.

..........................

J’erre dans ce couloir et déjà, je m’y ennui, tu te caches l’hôte, mais je te sens..

Voici donc, la salle commun, l’endroit où tu retiens tes invités, je sens leur peur, leur mépris aussi, ils ne t’obéissent pas tous, n’est-ce pas… Un évènement, quelque chose de mauvais, tu les envois dans un endroit que tu as choisi, un endroit sombre, un piège… La cave !

Je sens des chambres vides, mais empreintes de tes stratagèmes machiavéliques, tu es mauvais, tu effraies, mais tu te terres, tu attends le moment où l’un d’eux baissera sa garde pour frapper sournoisement.

Qu’est-ce… Je sens quelque chose d’étrange, quelque chose que je connais bien, derrière ce mur éboulé… Oui… c’est ça… le sang, l’odeur du sang… la faim..
Tu maintiens des puissants par tes forces sombres, tu es malin décidément, les vampires enfermés, tu écartes certaines de tes faiblesses…

Cette ouverture, oui… Le jardin de l’émoi, encore un de tes pièges. Tu fais parfaitement, tu prépares tes invités, tu les amènes la où tu veux et leur fais faire ce que tu souhaites, tu n’hésites pas à utiliser leur faiblesse… Non, elle n’est pas ici…

Cette salle… rhaaa, je sens, tes pièges ont fait du mal, des livres, beaucoup de livres, tu les as piégé ceux la, et ton châtiment s’abat sur eux… Il souffre, son passé… trop lourd, trop violent… elle a du mal à t’obéir, elle souffre aussi…

La ! ça y est… elle est ici… Tu la tiens entre tes griffes, l’hôte.. Tu lui fais faire ce qu’elle n’aurait pu faire autrement que par tes maléfices… Tu empestes le mal, je souffre de ta présence, laisse-moi faire ce pourquoi, je suis ici.

Cela faisait à peine quelques jours qu’elle avait retrouvé ses anciennes sœurs et voilà déjà qu’elle disparaissait comme ça, sans prévenir. Mais Ely savait où elles étaient parties. Elle avait entendue Yassinda et Aenor parler d’une invitation dans un manoir. Elle avait crut comprendre que d’autre s’y rendrait. Cette femme qui ressemblait à un chat et cet autre femme, toujours recouverte par un voile qui lui recouvrait le visage. Et peut-être d’autre. Une chose était sure, elle n’y croiserait pas Dolphi, enfin, c’est ce qu’elle espérait.

Ely se rendit donc au pied de cette immense falaise où le manoir était perché. Evidemment, le rendez-vous ne pouvait pas avoir lieu dans un endroit plus accessible. Il fallait que ce soit quasiment inaccessible. Elle aperçut le sentier qui serpentait dans la roche. En soupirant, elle entama la marche qui la mènerait aux portes de cette étrange maison.
L’endroit n’était guère accueillant. Une brume épaisse s’était levée au fur et à mesure de sa progression et des ombres étranges se dessinaient un peu partout. Elle baissa la tête et regarda au sol les petites formes rondouillardes qui bougeaient à ses côtés. Elles ne semblaient pas inquiètes. Parfait, le petit groupe reprit sa marche et fut rapidement devant ce qui reste de la porte d’entrée.

« Hum…ça commence bien. »

La jeune fille de seize ans, habillée tout en vert et avec une cape à capuche qui lui couvre le visage, sortit son épée de son fourreau. Elle observa les restes de la porte et plongea ensuite son regard dans le hall sombre qui apparaissait derrière. Elle avait vu plus belle décoration. Le dôme resterait ce qui se faisait de mieux en architecture d’intérieur. Là, elle avait l’impression d’avoir affaire à…à quoi ? Une vielle cabane abandonnée ? Bref, c’était laid et l’odeur qui se dégageait lui piquait les narines.

« Bien, il est tant d’aller voir ce qui se passe ici ! »

La voix ferme et déterminée raisonna sous le vaste plafond du hall qui s’ouvrait devant elle. D’un pas vif et assuré, Ely et les étranges créatures qui bougeaient à ses côtés entrèrent dans la maison.

Tarabas... Je me nomme Tarabas. Ce nom roule sur ma langue et j'en joue. C'est le seul élément qui me donne un indice de qui je suis. Du moins je pense que c'est mon nom. Si tel n'est pas le cas, je m'en servirai comme tel.

Tarabas... Je me nomme Tarabas. Dans le reflet que me jete aux yeux un petit lac argenté, je peux enfin voir mon visage. Un visage peu avenant, sombre, aux yeux ronds, barré d'une cicatrice prenant place sur mon nez. Deux grandes oreilles me font penser que je suis un elfe, la couloir noirâtre de ma peau, un elfe noir.

Tarabas... Je me nomme Tarabas, et je suis un elfe noir. Ma condition aurait pu être pire, n'est ce pas ?

Je me remets debout, au milieu de cette forêt illuminée de l'argent de la lune, regarde une dernière fois mon reflet et inspecte ses vêtements dans lesquels je suis engoncé. Cela ne me surprend pas de me voir vêtu de noir de la tête aux pieds. Par contre la tenue de cuir, moulant mes formes masculines, me choque quelque peu. Je ne me fais pas à l'idée de voir un elfe noir dans cette tenue. Et pourtant je ne me souviens pas à quoi peut ressembler un elfe noir vêtu.

Un gilet sans manche dévoile la musculature tout en finesse de mon torse. Mes jambes gainées de cuir, se trouvent prisonnières de cuissardes arrivant jusqu'à mi cuisse. Rhaaa que ma tenue peu masculine me fait penser aux mots perversité et soumission !

Portant la main à ma poche, un parchemin vient s'y lover laissant l'empreinte de son grain dans celle-ci. Une invitation... une invitation anonyme... Une invitation anonyme sans expéditeur. M'est-elle réellement adressée où est-elle adressée au propriétaire de cette tenue ? J'ai réellement du mal à me faire à l'idée que cette tenue m'est coutumière.

N'ayant nul endroit où aller, je décide de me rendre à cette soirée. Mais où chercher ? L'endroit où je me trouve ne me dit déjà rien, et la topographie des lieux ne me donne aucune indication. Je m'engouffre dans la partie sombre de la forêt où les rayons de la lune ne peuvent filtrer, tant l'abondance des grands arbres feuillus forment un rideau opaque et dru.

Un rire... Un rire fluet et mélodique d'enfant grisé de joie parvient à mes oreilles. Cet enfant pourrait m'aider, me dire par où aller, me donner une quelconque information. Je me laisse guider par ce rire, mais plus je semble m'en approcher, plus je le sens s'éloigner. Quelle diablerie est-ce là ? cette forêt serait-elle hanté ? désire-t-elle me faire perdre la raison alors que je n'ai déjà plus de souvenirs ?

En aveugle, je tate du pied, avance les mains tendues devant moi, évitant chaque obstacle qui pourrait me faire chuter. Nul son hormis cet voix mélodieuse ne se fait entendre. Même mon souffle pourtant saccadé, je ne le perçois pas.

Ce rire m'emporte, me guide, m'aide à me supasser et surtout fait taire les craintes naissantes qui m'envahissent. Mon pied évite une racine, ma main un tronc, des branches. En dehors de tout, je ne pense plus à rien sauf à cette voix.

Non ! le rire cesse soudainement me laissant seul prisonnier de cette forêt maudite sans lumière et sans bruit. Je cours pour rattraper cette voix, sans prendre aucune précaution. Une racine... mon pied qui se prend dedans. Le sol... le sol que je sens se rapprocher de moi à toute vitesse. Choc entre lui et moi. L'odeur de terre humide emplit mes narines, de minuscules pattes d'insectes parcourent mes avants bras nus. Je pleure de m'être laisser emporter vers cette voix qui est en fait, celle de la mort.

Les minutes, les heures semblent passer et je décide enfin de reprendre le dessus. Prenant appui sur mes bras, tête pointée vers le sol, je me retrouve à quatre pattes au sol. Je lève la tête pour essayer de distinguer quelque chose dans ce noir. Et là... Et là se dresse devant moi, majestueux et sinistre, le manoir. Manoir où je devais me rendre selon l'invitation. Cette voix n'était pas celle de la mort, juste celle du manoir qui m'appelait...

Un homme. Un corps. Un esprit. Un tout.

Du repos. Une invitation. Un inconnu. Un hôte.

Le Manoir. Mystérieux…


Un homme se tenait sous une cascade, pour sa méditation quotidienne. Il se trouvait sur des terres glacées, loin de tout. Soudain, il sentit une magie proche de lui. Il ouvrit les yeux, et fut étonné par ce qu’il vit.

De l’eau, des milliards de gouttes d’eau s’envolèrent dans les airs. Elles commencèrent à former des mots. Il s’agissait d’une invitation, disant :

« Vient me voir.
Vient m’amuser, me divertir.
Vient t’amuser, te divertir.
Rejoint-moi, chez moi.
Le Manoir. »

Puit l’eau s’évapora. Etonné, le mage resta assis de longues heures sous sa cascade. Il ne voulait pas jouer les Bouffon du Roi. Mais il désirait s’amuser. Et surtout, voulait savoir qui pouvait bien posséder une magie aussi puissante.

Il décida donc d’y aller. Il s’habilla et se mit en route, suivant la trace magique que le puissant sort avait laissé.

Son voyage à travers les forêts, les plaines et les montagnes dura une vingtaine de jours. Il le parcourut à pied, à son rythme.

Il arriva finalement devant une étrange bâtisse, durant la nuit du 21ème jour. Alors qu’il ne lui restait que quelque pas à faire pour se trouver devant l’entrée, béante, il sentit une odeur nauséabonde derrière lui. Puit il s’affala par terre, assommé…

Lorsqu’il se réveilla, le soleil se levait. Mais sa plus grande surprise, fut de voir qu’il était nu ! On l’avait dépouillé de son habit. Il ne vit rien à l’horizon qui puisse le couvrir, à par quelques feuilles sur un arbre. Mais il n’était pas vraiment doué en travaux manuels, et sa magie ne lui permettait pas de tisser des vêtements. C’est bien dommage…

Il mit donc une main devant, pour cacher son appareil génital et une main derrière, pour cacher son postérieur. Ce fut ainsi qu’il entra dans cette maison, rouge de honte.

-Ho hé ! Il y a quelqu’un ?

Il poussa une porte, en espérant ne voir personne, et tombé sur une chambre où il puisse s’habiller.
Mauvaise pioche. Il arriva dans la salle commune. Il bredouilla, rouge comme une pivoine :

- Euh… Bonjour… Vous auriez de quoi m’habiller ?

"Rrrrrrrzzzzzzzz"
Comme à son habitude, Keridil, jeune ellfe insouciant, était sorti la veille jusque très tard. Tous ces ébats, ajouté à un peu tro pd 'alccol ingéré fesaient qu'il ronflait comme un gros porc. Il aurait pu réveiller tout un régiment de nains. Mais étant encore célibataire, il vivait seul.
'"Toc toc toc"
Quelqu'un frappait à la porte... Cela ne suffisait cependant pas à le réveiller.
"Vlash"
Keridil se réveilla en sursaut. Son visage ruisselait d'eau. Un homme se tenait devant lui, un seau à la main... Il prit la parole.
"Je suis désolé de vous réveiller ainsi jeune homme, mais je vous cherchait partout, une lettre pour vous."
Keridil était un peu fâché, il n'aimait pas qu'on le traite ainsi...
"J'espère qu'elle en vaut la peine votre lettre, et sortez de chez moi maintenant !"
L'homme s'en alla en chichotant quelque chose qui ressemblait à : "ces jeunes..." en secouant la tête.
Keridil le regarda s'éloigner... Calmé, il ouvrit l'enveloppe. Bizarre, on ne lui écrivait jamais. Il en sortit un papier jauni... Il lut attentivement et fut très surpris de ce qu'il découvrit. Une invitation, pour moi ? Je ne connais même pas cet endroit.
Puis, il pensa avec un sourire : "Hum, cette personne cherche quelqu'un pour mettre un peu d'ambiance peut-être, ou alors, il me connait très mal. Je vais m'y rendre, ça risque d'être amusant et ça sortira un peu du commun."
En effet, Keridil était toujours en quête d'aventures et d'amusement, le train train quotidien ne pouvait que le lasser de la vie. Il aimait se lever, et se demander ce que la vie lui réserverait pour ce jour-là.
Il se prépara donc, juste équipé de sa cape, et d'un peu de provisions. Il était près pour à mettre en route.
Il partit donc vers midi, vers sa destination inconnue.
Il parcourut plaines et forêt pendant toute l'après-midi quand enfin, il se trouva à l'endroit indiqué sur son plan.
"Aaaargggghhhhh. C'est quoi ce tas de ruine. Nom d'un nain, si je suis venu pour rien..."
Mais il se tut, il avait entendu des éclats de voix. Il s'approcha, et vit qu'un escalier s'enfonçait dans le sol, au milieu des débris. Il descendit doucement et s'arrêté en regardant les marches.
"Beeurrrkkk, c'est quoi ce truc gluant qui recouvre les marches"
Il marcha sur la pointe des pieds, et commença à descendre.
Dzzzzzooooonnnnnnnggggggg
Baaaaannnnnnngggg
Aaaaaîîîîîîieeeeuuuuuuu
Ce qui devait arriver arriva, il chuta, et fit un vol plané dont les livres d'histoire se souviendront. Quand il ouvrit les yeux, il vit beaucoup de monde autour de lui.
"Euh, salut, moi c'est Keridil."

Cela fait plusieurs jour que cet homme encapuchonné me suit. J’ai senti sa présence derrière moi depuis que j’ai quitté la ville. Je poursuis mon chemin sur ma jument, tandis que lui suit ma piste, à pied. Ce petit jeu commence à me lacer, je n’apprécie pas que l’on me suive, encore moins que l’on me piste.

Devant moi, se dresse un bosquet familier. J’y pénètre, laissant ma Ténébreuse à son orée, lui susurrant des paroles de mises en garde. Celle-ci s’enfonce dans l’ombre, à portée de voix. Je parcours le bois, silencieuse, tendant l’oreille. Un craquement de brindille m’indique que le bougre m’a suivi. Le piège se refermera bientôt sur lui. Leste, j’escalade le chêne le plus proche et me dissimule dans son feuillage protecteur.

Après quelques minutes d’attente, je vois mon petit pisteur au pied de l’arbre, cherchant une piste qui n’existe plus. Profitant de le voir penché sur le sol, je bondis de ma branche et m’écroule de tout mon poids sur l’intrus. Vive comme l’éclair, je replie ses jambes et les bloque avec mon genou, ses bras croisés dans le dos entravés par ma main droite, tandis que la gauche vient saisir ses narines, basculant sa tête vers l’arrière, position la plus inconfortable qui soit.

Que veux-tu ? Qui t’envoie ?

Pour seule réponse, l’homme pousse des gémissements de douleur. Je desserre légèrement mon étreinte et libère son visage de mes mains gantées.

Réponds !

L’homme se met à secouer fébrilement le visage, m’indiquant un morceaux de papier gisant sur le sol. Ramassant la lettre chiffonnée, j’en cherche l’auteur, mais ne trouve aucune indication. Je décachette le sceaux inconnu et lis l’invitation. Un manoir, une fête, on dirait que ma petite partie de cache-cache à retarder le messager, car l’invitation date déjà de plusieurs jours. Dommage !

Tu arrives trop tard, messager ta missive est périmée. Retourne chez ton maître, tu as accompli ta mission. Passe ton chemin.

Alors que je desserre mon étreinte, le bougre se cabre, me jetant au sol. Profitant de ma surprise, il s’empare de ma dague et se met à détaler comme un lapin. Sifflant ma belle Ténébreuse, je me rue à sa poursuite, tenant à l’objet comme à la prunelle de mes yeux.

…

Cela fait plusieurs jours que je piste le messager voleur. Par un mystère qui m’échappe, celui-ci galope plus vite qu’un cavalier aguerri monté sur une monture exceptionnelle. Malgré le temps de chien, je repère sa trace, menant jusqu’à une immense battisse, devant une porte d’entrée défoncée et encombrée de grabats. Faisant le tour du sombre manoir, je découvre que toutes les issues sont condamnées. Une lueur attire mon attention. Pendue au toit, ma dague se balance au gré des bourrasques.

J’attache ma jument à une branche proche, à côté d’autres canassons, la rassurant et la câlinant, puis je me dirige vers le mur le plus proche et commence à l’escalader, m’aidant des ses pierres épaisses.

Après quelques minutes, qui me paraissent être des heures, je parviens à agripper la gouttière et me hisse sur le toit, rampant dans la direction de mon arme. Les vieilles tuiles bougent sous mon passage et je me demande par quel miracle cette baraque tient encore debout. Après mille efforts et précaution, j’arrive enfin au niveau de la lame. Je la saisis et la range dans son fourreau, le long de ma cuisse droite, m’assurant de la présence de mon épée attachée sur mon côté gauche. Alors que je tente de rebrousser chemin, le toit cède sous mon poids, me faisant passer à travers lui, dans un nuage de poussière et de jurons.

Je heurte durement le sol, plusieurs mètres plus bas, dans ce qui semble être le grenier de la demeure.

(suite dans Le Grenier)