L'arrivée au Manoir

«C’est bizarre quand même cette invitation… On ne sait ni qui est notre hôte, ni qui sont les autres invités…»

Yassinda est d’humeur boudeuse, la journée a été épuisante et la perspective de passer la soirée en compagnie d’étrangers ne l’amuse guère. Évidemment, elle avait accepté l’invitation, sa curiosité prenant toujours le dessus sur ses humeurs capricieuses. Ne sachant pas de quel genre de soirée il s’agissait, elle avait mis un temps fou à se préparer, choisissant finalement d’enfiler une simple robe longue de soie verte.

«Rhaaa! Mais non… Je parie qu’on va bien s’amuser!»

Aenor marche d’un pas joyeux, bien heureuse à l’idée d’aller faire la fête. Les pans de sa robe en velours d’un bleu aussi profond que la nuit tourbillonnent à chacun de ses pas et épouse chacune de ses formes pendant qu’elle avance aux côtés de sa sœur vers le lieu indiqué sur l’invitation. Elle est heureuse à l’idée de participer à cette fête qui aura peut-être au moins le mérite de la sortir de la solitude et de la mélancolie qui s’est emparée d’elle.

Apercevant un grand manoir sombre et inquiétant tout au bout de la falaise, elles pensent toutes les deux à la même chose et jètent un coup d’œil à l’invitation. Elles ne se sont pas trompées, il s’agit bien du lieu des festivités. L’atmosphère s’est soudain refroidie. Elles avancent plus lentement et d’un pas mal assuré vers la grande bâtisse, puis montent les marches menant à la porte d’entrée. Yassinda se tourne vers sa sœur, la mine sceptique, cette dernière essayant de cacher son anxiété, a, de toute évidence, perdu un peu de son enthousiasme. Elles frissonnent.

«Vas-y… Frappe à la porte»

«Non toi d’abord»

«Non, toi…»

*Long silence*

«Et si on allait regarder à une fenêtre… Juste pour voir qui sont les autres convives?»

Les deux jeunes femmes se dirigent le côté du manoir en longeant les murs, Aenor relève la tête et aperçoit une lumière provenant d’une fenêtre au deuxième étage, mais un peu trop haute pour qu’elles puisent y jeter un coup d’œil. Un petit éclair de malice traverse ses yeux. Dans un doux bruissement, une immense paire d’ailes aux plumes noirs apparus alors dans son dos. Comme elle s’apprête à prendre son envol, elle sent que Yassinda lui tire sur la manche de son amie.

«Mais heu!!! Moi aussi je veux voir!»

C’est ainsi qu’à plusieurs pieds du sol, Aenor tenant sa sœur dans ses bras, elles essayent tant bien que mal de voir ce qu’il y a dans la pièce. Elles sont en équilibre précaire sur le rebord de la fenêtre lorsqu’un bruit vient les tirer de leur observation, une forme rapide passe tout proche de Yassinda, happant une mèche de cheveux au passage, cette dernière pousse alors un hurlement qui fait sursauter sa complice ce qui a pour effet de faire basculer les deux jeunes femmes à travers la vitre.

*CLLLLLLINNNKKK BOUMMMMMMM*

«AAAAAAAAAAAHHHHHH!»

La vitre vole en éclats, tandis que les deux amies se retrouvent enchevêtrées l’une dans l’autre au milieu de débris de verre. Yassinda tente de relever la tête mais s’aperçoit bien vite qu’une bonne partie de sa chevelure est coincée dans le collier d’Aenor qui, elle, bat frénétiquement des ailes afin de se dégager,

«MAIS AIE!!! TU ME FAIS MAL!!!»

«MAIS POUSSE TOI DE SUR MOI!!!!»

«COMMENT VEUX-TU QUE JE FASSE????»

Dans un ultime effort, elles arrivent à se dégager, non sans mal. Aenor avec une mèche de cheveux coincée dans son collier et sa camarade, une poignée de plumes noires en main. Yassinda se relève difficilement, furieuse en voyant ses cheveux accrochés au cou de sa sœur, mais se dépêche de cacher les plumes derrière son dos en affichant une mine innocente lorsque Aenor se tourne vers elle.

«On a l’air de deux belles idiotes…»

«Oui... C’est assez humiliant même… On invente quoi comme excuse? Désolé, nous avons perdu pied et nous sommes bizarrement tombé vers le haut???? C’est nul…»

Aenor regarda autour d’elle et s’aperçu qu’elles avaient atterri dans un petit salon aux tapis élimés et aux meubles couverts de la poussière du temps.

« Bah… on n’aura qu’à dire que l’on a sonné mais que, vu que personne ne venait nous ouvrir, nous avons pris un autre chemin! Mais avant, il faut d’abord que nous trouvions le chemin de la salle où sont rassemblés les convives. Et de l’extérieur, ce château parait extrêmement vaste! »

« Bon essayons d’abord de trouver la porte de cette pièce! »

Elles se mettent à faire le tour de la pièce mais sans trouver aucune sortie. Découragées, elles décident de s’asseoir en espérant que les autres invités s’inquiètent de ne pas les voir arriver et fouillent les pièces du manoir. Se dirigeant vers les fauteuils, elles passent à côté d’un mur à l’aspect totalement normal lorsque Aenor se prend le pied dans le tapis et s’accroche à Yassinda qui est alors poussée vers le mur. Mais au lieu d’être arrêté par le mur, elles passent toutes les deux à travers.

Aenor, a juste le temps de s’accrocher au chambranle de ce qui était en fait une porte et d’agripper Yassinda avant qu’elle ne soit projetée dans un escalier sombre et escarpé menant probablement aux profondeurs du manoir.

Yassinda commence à s’énerver, son cœur bat plus vite, mais ne veut pas le montrer, elle se tourne vers Aenor, agacée.

«Pas question que je descende là-dedans! Il y a des toiles d’araignée! On a qu’à prendre un meuble et défoncer le mur… Je l’ai déjà fait avec un homme, je peux le faire avec un mur… Pourquoi tu me regardes comme ça? Bon… Mais tu descends en premier…»

Levant les yeux au ciel, Aenor passe devant Yassinda et commence à descendre l’escalier.

« On est ici en qualité d’invitée alors on ne va pas commencer à défoncer les murs! » Grommela-t-elle.

L’escalier humide rend leur progression difficile mais au bout de quelques minutes qui leur parurent des heures, elles arrivent devant un mur. L’escalier se terminait manifestement en cul-de-sac. Yassinda pousse un juron et s’exclame :

«Bon alors on le défonce ce mur?»

Aenor sent alors la colère l’envahir!

« Ah non… Ca suffit… J’en ai assez de ce fichu manoir! » Hurla-t-elle.

Soudain, ses ailes se déploient et elle semble irradié d’un éclat argenté. La lumière se communique alors à la jeune femme puis éclaire le mur qui leur barrait le passage.
Un grondement se fait alors entendre et les pierres qui murent le passage se séparent et restent en suspension dans l’air pour former une ouverture.

Muette de stupeur, Aenor et Yassinda se dépêchent de franchir le passage. Et elle se retrouve, alors, dans ce qui semble être un hall d’entrée éclairé de nombreuses flambeaux. Regardant l’endroit par lequel elle venait de passer, elles voient que les pierres se remettent en place afin de reformer le mur.
Aenor se retourne vers Yassinda et s’exclame :

« Hum… Bizarre ce manoir…Je me demande qui a ouvert ce passage! »

Yassinda ouvre grand les yeux et pince ses lèvres. Trouvant que sa sœur a un comportement plus qu’étrange depuis qu’elle a ces ailes, elle préfère ne pas la contredire, lui fait un mouvement de la tête et change rapidement de sujet pour ne pas la remettre en colère.

«… Heu… Je crois que nous sommes dans le hall d’entrée»

(Écrit par Aenor & Yassinda)

Assis sur une haute branche d'un arbre proche,le Felys observe... deja un petit nombre de personnes s'est presenté devant le manoir. Surement d'autres invités, qui comme lui, se demandent encore qui est l'hote de cette soirée...
Apres quelques secondes d'hesitation, il se rassoit sur sa branche, sa queue en balancier. Aucun interet à se montrer trop tot... nul ne sait qui sera present et qui sera le maitre de ceremonie....

La nuit avait été longue, et mon butin assez léger. Pas de quoi fouetter un Félis.
Je m ‘été échappé de justesse, ce gros pourceau de marchant était monté trop vite dans sa chambre. Il m’avait prise pour une de ces catins à bas prix !
Pour calmer ces ardeurs, j’avais du lui coller un coup de pied dans l’édredon qui dépassait de sa ceinture. Il n'avait que peut d'or sur lui, rien d’affriolant dans sa tenue, une nuit ou il vaut mieux rester au lit.

Je ressortais par ou j’étais venu, la fenêtre. Une fois au sol, je me réajustais, quand une ombre sortie de nul par m’agrippa l’épaule. Aussitôt ma moitié, se révéla à l’ombre, et je lui agrippais déjà la gorge. Son un mot, ni réaction à cette menace, il me tendit un parchemin. Ma main sur sa gorge, je le lu haute voix.

Ma très chère Aislin,
Vous et votre moitié indomptable, êtes mon invité pour une soirée inoubliable en mon manoir !
Demain soir, soyez si, sans faute à la tombée de la nuit !
Aucun retard, et larcin ma chère, y seront toléré !

Votre ôte

- Qui est ton maître ?
Je n’obtins aucune réponse, juste un rire caverneux, qui me laissa au creux de l’échine un picotement sans nom.
- Dit à ton maître que je serais là, quand je veux et pour le reste, il verra bien au matin !
Et ou se trouve son château ?
Il me montra le Nord.
Je lâchais ce type, qui disparu aussitôt.
- Quel âne ce type, le Nord et puis quoi encore ! Il croit que j’ai une boussole pour trouver sa bicoque !
Bon allez, suivons ce chemin, celui là où un autre, pourquoi pas ! Les marchands fond veau gras en ce moment, pas très lucratif ! Un peu de détente tout frais payé, une excellente idée.

Je marchais toujours vers le Nord, comme indiqué. Cela faisait toute une journée, et rien en vu. Je pensais que le canular était bien monté. Quel âne je faisais parfois, à écouter cette bestiole en moi, qui me polluait les idées.
La pluie commençait à tomber.
- Et ben voilà, en plus je vais être trempée, une souillon ! Crottée et mouillée ! Voyager léger à des inconvénients notoires pour une soirée. (Je me mis à rire de moi) … Et en plus, je pue le Félis à plein nez ! Arhhhhhhhhh ! Bordel à ….. !
J’arrivais en fin devant la bâtisse, comment, je ne saurais le dire ! Le mystère était entier pour moi.
La pluie avait redoublé, et ma moitié ne demandait qu’a apparaître. Je la laissais venir à moi, au contraire. L’atmosphère de cette maisonnée ne m’attirait guerre. Il y faisait sombre, et aucune âme en vue.
Je m’approchais, l’instinct me conduisait vers elle.

J’en fis le tour, toujours étudier les lieux, pour en facilité l’entrée mais surtout le repli. Rien, ne me permettait d’y rentrée sans me faire repérer. La porte, n’était pas une habitude chez moi, alors, même invité, pas question !
Etudier mon ôte et les invités, histoire de voir !
Je regardais alors à l’étage, et je vis une fenêtre allumée et entrouverte.
Le passeport pour mon entrée. J’entrepris de grimper le long du lierre qui s’enfuyait vers le ciel. Arrivée au bord de celle ci, je regardais à l’intérieur de la pièce. Une chambre, bon sang, magnifique !
Un feu y brûlait ! Mais personne en vu. J’ouvris la vitre, et entrepris de me glisser à l’intérieur. Je dégoulinais sur les tapis. J’avais l’impression qu’on m’observait !
Etrange !
Je m’approchais de la fenêtre pour repartir, mais elle refusait maintenant de s’ouvrir !
- Eh ben ma grande, t’es faite comme un rat !
Je m’avançais vers la porte. Elle refusait de s’ouvrir, rien à faire.
Je fis le tour de la pièce, les meubles étaient raffinés, et les tentures oppressantes. Le parquet grinçait tellement, que mon arrivée, ne pouvait plus passer inaperçu.

Je posais mon derrière sur le lit. Les odeurs de moisie et d’humidité, assaillaient mon odora très développé. Mon ouie entendait la vermine qui courrait derrière les murs.
Je fis rentrer la bête en moi, et attendait gentiment qu’on ouvre cette damnée porte de …..
Ma main se posa sur une robe blanche, magnifique. Elle était disposée sur le lit, comme un cadeau. Elle m’invitait à la prendre, et à l’enfiler : Sensation curieuse et insolite !
Je me regardais, et décida de la prendre. Je l’enfilais, on aurait dit qu’elle avait été faite pour moi !
Je pris le temps de me bichonner. Mais cette porte !
Je m’en approchais de nouveau, et au moment de saisir la poignée, elle s’ouvrit, sans mon aide !
Le couloir était immense, bizarre. La maison ne m’avait pas parue aussi grande !
- Bon et bien on va voir ! J’ai l’air d’une greluche à dessous la dedans moi ! Et toi ma bête, reste tapi et veille !
Je remontais le couloir sur ma droite. Au bout d’un moment, je vis un escalier et commença à le descendre.
Des voix résonnaient.

Ce fut bien la première fois que Gaïanne fus réveillé par sa jument prénommée Javeline, hennissant comme un âne que l'on égorge en pleine nuit. Un claquement de doigts pour calmer sa jeune et encore farouche monture, et laisser retomber son bras, las, a coté d'elle et soupirant. Elle se releva d'un sommeil profond, une nuit qu'elle avait passé a la belle étoile sous un arbre seul au milieu d'une clairière humide.

Qu’est-ce qui te prends pour me réveiller de la sorte, ... graaah! Bon voyons voir.

Les yeux de Gaïanne se posa sur un parchemin délicatement enroulé et scellé d'un minutieux sceau, qu'elle décacheta totalement négligemment en une seconde à peine.

Après avoir lu rapidement, une fois a voix haute et négligemment elle jeta le parchemin a terre et rassembla ses affaires dans un petit baluchon de cuir, et ramassa ses multiples armes pour les accrocher a elle
Elle enfourcha Javeline et partit au galop dans une direction inconnue mais qui serait sans doute la bonne

Arrivé devant cette magnifique et immense bâtisse, sombre certes mais oh combien intrigante, Gaïanne avança le pas enthousiaste. La demeure aurait pu paraître effrayante. En avançant, elle frissonna, heureuse d'être venue...

Enfin quelque chose d'originale, voila bien longtemps que je n'étais pas dans cette situation. Invité! Moi ? Qui n'ai pas d'ami !! Je ne m'en porte pas plus mal d’ailleurs.

Pensa-t-elle. Elle attacha Javeline au coté d'une autre monture attachée a une branche d'arbre.
Elle entendis frissonner les arbustes et buissons non loin d’elle, mais n’y prêta pas attention. Elle posa tout de même sa main a sa ceinture d’où elle pourrait tirer à n’importe quel moment, dague ou couteau si la situation venait à s’annoncer menaçante. Puis elle murmura a la jument :

Ne m'attends pas ma fille je sens que je vais m'amuser, et si les convives sont propices a festivité, je compte bien rester tard. Et si convives il n'y a pas, je trouverais sans doutes matière a dissimuler.

Elle entra tête baissée, après avoir ouvert d'un geste fluide et ample la grande porte du manoir qu'elle ne pris même pas le temps d'observer de l'extérieur.
Le hall d'entré était immense, mais elle ne s'y attarda point, elle se dirigea vers une porte a l'opposé de celle ou elle était entrée, d'où émanait lumière orangée.
Gaïanne entendis des paroles échangées, quelques petits rire

ce ne sera donc point une soirée lucrative

Elle entra dans la salle ou un homme attablé mangeait de façon peu commune une grappe de raisin. Réticente du moins elle alla prendre place un peu plus loin le long de la table, d'où a cet endroit elle laissa ses yeux vagabonder sur la table pour finalement, se saisir avec vivacité d'une pomme qu'elle observa quelques instant pour ensuite croquer à pleine dent, et demander quelques machouillis plus tard aux demoiselles

Avez vous déjà vue des pommes mauves de la sortes? ... Oh mais pardonnez-moi, mon prénom... : Gaïanne.
Et vous, nobles amis ? Connaissez-vous notre hote?

Lisant et relisant sans cesse le parchemin, tirant quelques bouffées sur sa pipe..;

Tiens donc, anonyme en plus, drôle de façon de me convier à une fiesta.

L'elfe était à la fois content et soucieux.

Une invitation fait toujours plaisir mais un hôte inconnu. qu'importe, j'irais tout de même.

Quelques heures plus tard, il vit enfin le manoir. Avançant avec plus de méfiance, bâton en main, il regardait tout autour de lui. Soudain, son regard se posa, non pas sur le manoir imposant d'où émanait quelques bruits étranges, mais sur un arbre situé non loin de celui-ci.

Tiens, serait-ce notre hôte qui surveille les convives ?

La distance les séparant était quelque peu importante. Valheru s'avança donc dans la direction de celui qu'il pensait peut être être son hôte avec discrétion, son long manteau noir le recouvrant de la tête aux pieds. Se tenant en bas de l'arbre,voyant cet étrange créature de dos...

Serait-ce vous l'hôte de cette soirée ?

"Quelle drôle d'invitation !"

Hormis mes soeurs et mes chers voisins, je ne connais personne susceptible de m'envoyer une invitation... Ce qui est de plus étrange, c'est que l'invitation a été clouée sur mon lieu de repos, laissant un petit trou sur le bois noir vernissé de mon beau cercueil.

"Attend que je t'attrape scélérat... osé abimer cet oeuvre d'art fort ancienne !"

Caressant du bout des doigts le bois noir, je prends la décision de me rendre à cette soirée, plus mû par le désir de me repaître, que par celui de tirer les oreilles de cet hôte.

***************

Arrivée devant le manoir, un mauvais pressentiment prend possession de tous mes sens. Je me demande qui peut bien être celui qui nous invite moi et les autres convives dont l'odeur de leur sang titille mes narines et réanime la faim que je tente de faire taire.

Avançant vers la fenêtre, je jete un coup d'oeil dans ce qui semble être la salle commune et observe toutes ces jeunes personnes de toutes races entrain de discutailler et de se chercher mutuellement.

"Peuh je ne suis point venue ici pour me prendre la tête avec ces donzelles... Quand on est morte, ce genre de passe temps est d'un ennui !" pense-je en réprimant un baillement.

Oh oui dormir dans un bon lit douillet. Dans un manoir aussi il dois bien y avoir une chambre tranquille où mon hôte me trouvera sans problème et m'entretiendra de ce qui lui tient à coeur.

Mes pieds décollant du sol, le bruissement du voile noir transparent enveloppant mon corps, je m'élève dans les airs et parcoure les fenêtres une par une pour enfin trouver la chambre qui pourra me recevoir.

"Aaaaah la voila ! arf mais il faut que je sois invitée pour entrer dans cette demeure ! le carton d'invitation suffira-t-il ? jamais je ne me suis trouvée dans ce genre de situation".

Perplexe je décide de tenter le coup car l'idée de faire une entrée commune par la porte principale ne m'enchante guère. A peine, ma main gauche posée sur la fenêtre que celle-ci s'entrebaille dans un grincement funèbre.

Prise d'un doute, j'hésite à rentrer et observe la chambre opressante, une aura sinistre s'échappe de celle-ci et pourtant cela devrait me plaire, mais il y a plus que cela...

Prenant sur moi, j'enjambe la fenêtre et me réceptionne d'un mouvement preste. Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu la chair de poule. Si mes souvenirs ne me trompent pas, c'était dans les derniers instants de ma vie d'humaine...

*Le soleil se levait et commença à chauffer la peau verdâtre de Khuirm, qui était étendu à l'orée d'une forêt, la chaleur le réveillant.

Il commença à se lever quand il sentit sa tête tourner, à entendre les tambours sourds de sa tribu raisonner à l'intérieur, tout son corps lui faisait mal, comme s'il s'était fait pietiner par un mamouth zébré du Farnouil. Une fois debout il resta un petit moment sans bouger en attendant que le sol s'arrete de s'eloigner et de se rapprocher de lui, puis il commença à regarder tout autour de lui, il vit une forêt d'un coté, avec sa hache cassée planté dans le sol, son sac avec ses outres vides juste a coté et de l'autre coté une grande plaine valloné.*


Harf *se grattant la tête*
Pfff *quelques grognements*
Qu'est ce que je fais là?

*rammasse ses outres pour se rendre compte quelles sont vide*

Encore trop bu moi, hik...beuuuuur(vomi)

* et dans un ultime effort, il ferma ses yeux et se recoucha.

Une bourasque glaciale, suivit d'un cri strident reveilla l'orc en sursaut, puis plus rien, plus aucun bruit, seul a l'horizon on pouvait voir un grand manoir.
Khuirm se leva inquiet, le froid envahissait son corps, lui qui etait habillé simplement d'une peau de bete sur les epaules et d'un pantanlon marron usé, il commenca a prendre son sac quand il vit une lettre a coté, il la regarda attentivement pendant au moins 2sec avant de la froiser et la jeter*

C'est vrai que tu sais pas lire, ce n'est pas grave tu es mon hôte, bienvenue dans ma demeure et amuse toi bien *lui disa une voix dans sa tête*

Qui es tu? Où es tu? *petit grognement*
Et comment je suis arrivé ici?

*apres quelques minutes a chercher dans le vide, Khuirm alla chercher son sac, prit une outre qui s'etait re-remplie de Jurm un alcool fort, sans que cela le perturbe et il s'assit en regardant le manoir tout en sirotant sa boisson. Après avoir fini son outre il se décida enfin à aller voir ce mystérieux manoir.
Au bout de quelques minutes de marche pénible du à son ébriété, il arriva devant la grande porte d'entrée, il essaya de l'ouvrir mais celle ci resta bloquée, il commença à forcer pour l'ouvrir se battant avec la poigné, quand d'un seul coup la porte s'ouvrit l'entrainant vers l'intérieur mais pas plus tôt qu'il avait mis un pied à l'intérieur elle se referma sur lui, l'envoyant valser 2 mètres plus loin le nez en sang*

Grmmmmph whhhhaaaaaaaaaa
Maudite porte *en se tenant le nez*

*Khuirm commença à vouloir prendre sa hache avant de s'appercevoir qu'il l'avait plus, alors il se rabattit sur un gros cailloux pour s'en servir en guise de marteau et dans sa rage, il se jeta sur la porte en y assenant des gros coups.
La porte enfin défoncée apres de longues minutes à y taper dessus, il s'agenouilla au sol reprenant son souffle, ses mains sanguinolaient un peu, tandis que des grosses goutes de sang tombées de son nez s'écrasaient sur le sol.

Une fois son souffle repris, sa rage un peu calmée il entra dans le hall et se dirigea vers la piece d'ou venait des bruits et il vit plusieurs personnes attablées, qu'il scruta avant de prendre la parole sur un ton sévère*

Qui est le maitre de maison?

** Sprüüüü **

Torak fut réveillé par un étrange volatile qui venait de lui faire dessus

Essuyant le fiente d'une main, il attrapa de l'autre l'abjecte bestiole qui s'était permis de le tirer de son sommeil

"Tiens, un message"

Il se gratta le cou en se demandant quel duel il devrait encore faire. Sa main s'arrêta, pinça pui regarda ce qu'il avait attrapé....

"Rhââââââââ, vérole de moine, si les morbaques se mettent à envahir la nuque, il est temps que je prenne mon bain annuel...."

"Tiens donc, qu'est ce donc que cette invitation??

Un manoir??

M'enfin...."

Il s'en alla s'apprêter, pris son bain tant attendu, nettoya ses armes et sortit en direction de la demeure

A l'arrivée de la masure imposante, il vit la porte défonçée

"Aaaaah, va ya voir de l'ambiance !!!!

Mmmmmmh,

** inspectant la porte **

cela n'a pas été façile ........ mais mais mais, là! encore un morceau non abîmé!!

** BouM BouM BouM **

Voilà, quand on commençe un boulot, on le finit, didju!!!"

Satisfait d'avoir participé un petit peu au massacre de la porte, il rentra se disant que les coups l'avait annonçé

Il fut reçu par des bruits étranges qui le fit sourire.......

"A faire peur des enfants içi, huk huk huk"

il entendit du brouhaha général, un fond sonore, venant d'une salle et y pénétra

Gautoma, à son habitude après chaque travail exécuté avec son doigté habituel, se lavait méticuleusement les mains. Tout autour de lui montrait la rigueur commune aux hommes de son talent. Le savon ainsi que le torchon d'un blanc immaculé attendait ses mains, ses outils lavés et séchés était déjà ordonnée dans sa grande trousse.....
Gautoma, regardait les sillons de sang qui se mêlait à l'eau, son travail était fini, la vie de l'homme avait quitté le corps inerte qui était disposé à quelques mètre de lui...Avant de rendre l’âme, il avait livré son secret....La paye serait en conséquence....
Cependant, l'homme semblait soucieux, oui soucieux de ce pli que lui avait remis son homme à tout faire....
Il avait aussitôt reconnu le sceau ornant le parchemin....il ne connaissait presque rien de son expéditeur sauf qu'un jour le Maître l’appellerait à lui.
Qui était ce personnage qu'il n'avait entr’aperçu que dans son délire il y a maintenant moultes années....
Pourquoi alors l'avait il sauvé....
Que lui voulait il si longtemps après....

Gautoma avait ouvert le courrier....juste quelques mots y figuraient....

GAUTOMA, l'heure est venue ! Rends toi au château, tu y seras en bonne compagnie....Ne déçois pas le Maître !


Gautoma, voyait la couleur de ses mains blafardes apparaître, il savait qu'il ne pouvait se soustraire....

- Algath, prépare mon sac pour quelques jours, faire atteler les chevaux, rassemble mes outils et mon bréviaire....j'ai du travail...des choses à apprendre....je pars !

Quelques heures après , Gautoma était dans son carrosse tiré par 2 magnifiques chevaux à la robe couleur de la nuit.. Le soir tombait, un invincible appel menait l'attelage à l'Ouest vers la fin des terres et les grandes falaises...

A la tombée de la nuit, le carrosse s'immobilisa, Gautoma , descendit, revêtit sa capeline et son large chapeau à la boucle d'argent.....

Il prit le temps d'inspecter la vieille bâtisse derrière ce mur sans âge...

-Algath, revient à chaque levé du jour en ce lieu et attends moi une heure, si je ne suis pas là au bout d'une semaine et sans nouvelle de moi rentre en ma demeure....

Gautoma, passa alors les grilles rouillées de la demeure dont une battait au vent faisant un bruit sinistre.

La forme noire s'approchait du manoir, quelques lueurs émanaient d'une pièce au rez de chaussé....

En homme averti et prudent, Gautoma examina les lieux une poignée de minutes sans bouger....puis il commença à psalmodier une incantation mainte fois répétée au cours de sa carrière ....

Une forme évanescente de la taille d'une balle pris naissance à moins d'un mètre de l'homme en noir.
Elle commença à flotter doucement vers le manoir....elle longea les murs en direction de la fenêtre éclairée....
Un observateur extérieur aurait pu voir la concentration nécessaire à Gautoma pour maintenir ce globe flou et translucide à cette distance et par ce peu de luminosité.
La forme était devant la fenêtre.....Gautoma recevait une information très nette de ce qu'il se passait à l'intérieur....
Le salon usé par les temps, les tables appareillées de fruits et mets, les convives...un homme paradant au milieu de femmes .....Etait ce le Maître....

Nul danger ne semblait émané de ces personnes ni de la bâtisse....Gautoma cessa sa concentration, le globe s'évanouit...

La forme noire quitta le couvert des frondaisons et se rendit d'un pas sur vers le Hall d'entrée...

La porte affichait l'usure du temps et des traces d'effractions...Gautoma ne s’arrêta pas , il se place au milieu du hall....au loin il voyait la salle ou se trouvait les autres personnes et la lumière....

Il n'irait pas plus loin....

Maître, je suis là ! GAUTOMA est arrivé

Sa voix forte et puissante se répercutait dans le hall, il l'entendit même rebondir dans des salles distantes....nul doute que les autres convives réaliseraient sa venue....

Peu importait, lui attendait le Maître.

GRU?!

m'enfin! quoi? qu'est-ce?

BAAASTOOOOON

*sproutch*

non mais!

*slanesh se réveille non sans avoir pris le temps d'écraser cet affreux volatile au plafond....

Bon... vasi me préparer un KAWA....

* le kawa était cet immonde breuvage sans lequel Slanesh n'était capable de rien... .déjà que d'habitude... à part avec les femmes.... Le kawa se composait de bière naine, de miel réchauffé... le tout mélangé avec du sang de behemot....

AAAAAHHHH tiens? l'oiseau a un truc qui dépasse de derrière....

*attrappe le truc...

mmmm un parchemin.... un duel?
tiens non... une invitation? meuh..... sais aps qui... ni pourquoi.... un piège? une guerre? une baston amicale?

GOOOOOOOOOOO

*sautant dans la rivière jouxtant l'antre slanesh s'ébroue et se débarbouille....

Tenue des grand jours!

*comme d'hab en fait.... vetu d'une peau sur les épaules musculeuse... un kilt (faudra aller voir ce qui se cache dessous...)
une grande masse attachée dans le dos grâce à une bandoulière en cuir de behemot... et pied nu...

Et bien.... allons-y!

*dragon airlines aidant.... 18 heures plus tard Slanesh se tenait devant l'imposante demeure...

GRU?! ils ont commencé sans moi? c'est quoi cette porte enfoncée?? c'est quoi ce boucan au loin? ça va changer du banquet précédent on dirait...

PAS DE COURSES!!!!!

*s'élançant avec la grâce d'un rhinoceros Slanesh se rapproche rapidement de la masure...

Je marchais depuis de longues heures maintenant emmitouflé dans une cape épaisse.

Les paysages avaient défilés, luxuriants et rassurants au début, il me semble qu’il avaient changé d’aspect au fur et à mesure de mon voyage.

L’aura protectrice des Elfes sylvains se faisait moins présente, remplacée par une autre tout aussi puissante, mais dont on ne discernait pas l’orientation.

Mes membres engourdis par une pluie incessante, des écorchures sur les mains causées par des passages abruptes, j’avançai, las, n’osant plus espérer arriver à ce manoir.

Je pestais contre moi-même : pourquoi m’étais-je aventuré à accepter cette invitation ?

Une bâtisse apparut finalement devant moi. En retrait de ce chemin que j’avais si souvent emprunté autrefois, comment avais-je pu la rater ?Elle semblait n’avoir jamais existé, éternelle dans un pays sans âge.
Des lianes tapissaient la façade, défigurant encore plus cette demeure à l’allure étrange, de larges fissures parcouraient les murs.

Comment diable une fête pouvait-elle être organisé en un lieu si austère ?

Un coup de vent fit soudain grincer le bois des volets de la bâtisse.

Ma cape faillit s’envoler par la même occasion mais je la retins vivement. Cette protection, aussi mince fut-elle, m’apportait le réconfort nécessaire depuis tant d’années qu’il me fut difficile de m’en séparer.

Alors que j’arrivai à l’entrée, un hurlement sourd résonna dans ma tête. Jeposai un genou à terre et prenais ma tête entre mes mains, espérant que ma douleur s’estompe rapidement.

Ca y est.

Je re-ouvrais les yeux et un instant je crus apercevoir une ombre derrière une fenêtre, mais elle disparut aussitôt.

« Hmm… Je n’aurai pas dû venir ici… Mais il fait maintenant nuit… Je n’ai plus le choix. »

Et je passai à travers le pas de le porte, ou de ce qu’il en restait…

Cariboux sentait confusément qu'il venait de faire une connerie. Ce troll étendu à ses pieds (et qui lui arrivait malgré tout au nombril) avait des bottes bien étranges, et un blason familier sur le ventre.

"Par ma barbe! Je viens de tuer un Chronotroll! J'ai pourtant rien bu..."

C'était vrai, il n'avait encore pris que son déjeûner: Lardons, pommes de terre, viande de boeuf, viande de porc, viande de cheval, viande de... de quoi au juste? Ah, de gobelin, un peu coriace, et 2 litres de bière pour faire descendre le tout. Son erreur était probablement dûe à la faim.

"Bon, c'est pas tout ça, il amenait quoi le gros?"

Cariboux sauta sur le ventre du troll, ouvrit la sacoche qu'il portait, et en extirpa un parchemin:

"Maître nain,

Veuillez trouver au dos de ce parchemin le plan vers le Manoir. Nous vous y attendons."

C'était tout. Pas de nom, pas de paraphe, pas de trace de sang, de patte ni de doigt, pas de parfum, rien qui puisse renseigner sur l'auteur.

"Alors celle-là, elle est bonne! J'ai la méchante impression qu'on se fout de moi. Mais ça va pas se passer comme ça. Où est ma hache?"

Deux heures de poney plus loin (essayez donc de faire monter un nain à cheval, vous m'en direz des nouvelles), il était à destination.

"Quoi?! La porte est FERMÉE? Bon d'accord."

Il fit le tour de la propriété, et finit par trouver un soupirail derrière un buisson.

"Aha! C'est par là que je vais passer!"

Ni une ni deux, il plongea dans l'obscurité.

Suite dans LA CAVE https://silverworld-roleplay.forumsrpg.com/viewtopic.forum?t=82&start=15

La nuit était nuageuse et sombre comme les plusieurs nuits précédentes. La montagne semblait austère et terrifiante, jetant son ombre sur la vallée. A part le bruit continue de l’averse, rien ne se faisait entendre sinon le hululement d’une chouette ou de quelque volatile nocturne. L’air était lourd et pesant, malgré les gouttes fraîches qui transperçaient les quelques arbres qui luttaient contre le vent.

Un orage se préparait et Finarfin marchait sous cette pluie battant sous le couvert de son capuchon usé. Les quelques mèches blondes que l’on pouvait distinguer, dépassant du capuchon, étaient complètement trempées. Des gouttes d’eau ruisselaient le long de sa figure à partir de ses cheveux. Une à une, elles semblaient dessiner les contours de son visage, avant de finir absorbées par la manche gauche de son manteau avec laquelle il s’essuyait délicatement. Son bras droit en revanche était immobile, et lorsque le vent soulevait sa tunique, l’on pouvait distinguer l’étincelle d’une lame sous la pomme de son impressionnante main.

Il avançait et rien ne semblait pouvoir le perturber dans sa route.
Et pourtant, il s'arrêta net!

Il posa un genoux à terre et ne fit plus un seul mouvement.
Puis comme s'il avait entendu quelque chose d'inhabituel dans cet environnement, il se releva et se mit à courir.
Il courut jusqu'à arriver sur une petite colline ou, a travers les arbres l'on pouvais distinguer une construction de pierre noire. Il fit le tour de la demeure et n'y vit aucune lumière, mais entendit plusieurs sons différents, qu'il ne parvenait pas a identifier...

Il trouva enfin une porte, mais celle-ci était fermée... Il n'avait pas l'habitude de frapper à la poterne pour entrer.
Il tourna autour de la masure mais il ne trouva aucune autre entrée ou issue de quelque sorte que ce soit.
Il n'eut pas le temps de chercher plus loin...

Sous son pied, la terre se déroba et sans qu'il eut le temps de tenter de s'accrocher à un racine ou autre, il tomba dans un gouffre qui lui parraissait sans fond...


(suite dans la salle de torture https://silverworld-roleplay.forumsrpg.com/viewtopic.forum?p=1121#1121)

Dans la cité de l’Etoile Céleste tous vaquaient à leurs occupations, la taverne débitait davantage de bière que les torrents de hautes montagnes en période de fonte.

La nuit était douce, le firmament constellé, et haut dans le ciel, une Etoile brillait bien davantage que les autres.
Galahad priait silencieusement sa Douce Etoile Céleste, allongé dans l’herbe, les yeux perdus dans la voûte qui s’offrait à lui.

Un gamin arrivait à lui, brisant sa contemplation. Le garçonnet accourrait agitant, espiègle, un rouleau dans sa main. Il criait toujours aussi fort, alors que la distance diminuante, lui aurait permise de se faire en entendre à moindre effort… « Sire Galahad – Sire Galahad… », répétait-il en boucle.
Arrivait à quelques mètres la voix juvénile et trop forcée, vrillait les tympans du paladin. Il lui intima le silence en posant son index sur ses lèvres.
« Qu’y a-t-il ?
Une missive, Sire », dit le petit homme tout essoufflé.
« Montre s’il te plait ».

« Sire Galahad,

Je serais honoré de vous compter parmi la liste de mes invités à mon manoir demain soir.
Vous trouverez ci-dessous le plan d’accès de celui-ci.
Je vous y attendrais. »

Jetant une pièce au bambin :
« Demain, il me faudra me lever de bonheur… La route sera longue »

Et en effet, la chevauchée fut très longue, surtout par les sentiers escarpés qu’il avait empruntés. C’est avec empressement qu’il se présenta devant l’habitation, à la porte fracassée (bizarrement, cela n’avait pas été précisé dans le plan).

Sautant au bas de son coursier, et attachant le canasson au branche d’un chêne proche de l’entrée.
« Tu m’attends ici Flocon. », glissa t il à l’oreille de l’équidé.

Puis enjambant les restes de ce qui fut une porte, s’avança dans ce qui était un hall.

La bâtisse est impressionnante vue de dehors… Malgré la pleine lune qui luit, blafarde, le bâtiment est sombre, à tel point que le barde n’en distingue que la silhouette obscure : tache d’ombre dans un paysage lugubre.

Une volet grince, probablement à l’étage du haut, et le grincement lui fait penser à une long plainte d’agonie s’échappant dans la nuit… L’homme laisse l'obscurité dévorer sa main, la sortant un instant de la grande cape qui lui permet de se fondre dans les ténèbres : il n’y a pas le moindre vent. Pourtant, un second volet lance à son tour une élégie…

Le concert des complaintes inexplicables glace le sang du paladin. Par défi, il murmure aux ténèbres, comme par défi, un sourire (légèrement forcé) aux lèvres : « Accueilli par une mélopée, je ne m’attendais pas à moins votre part, hôte énigmatique ! »

S’il écoutait sa raison, il rebrousserait chemin sur le champ. Dommage qu’il l’ait oubliée dans son autre cape… (L’homme sourit, d’un air rêveur…). Non, pas dans son autre cape, sa raison, qui est aussi sa folie, se trouve à l’intérieur de cette bâtisse inquiétante, il en est convaincu.

Alors il faut y entrer, malgré la peur, malgré les mines terrifiées des rares paysans des environs auxquels il a demandé sa route. Ces femmes et ces hommes à l’air malade, cultivant des terres elles-mêmes ravagées, récoltant des plants gris et rachitiques, comme si le manoir était une source de putréfaction qui distille ses maléfices sur des miles et des miles.

Il relit l’invitation. Il méprise plus que tout ce genre de mascarades, mais il sait qu’une phrase en particulier : « la bière de nains coulera à flots, et d’autres breuvages de mon cru sauront vous surprendre », n’a pas laissé tout le monde de glace. C’est grâce à cette phrase en particulier, ainsi qu’à quelques informations glanées au prix d’efforts démesurés, qu’il sait qu’il est au bon endroit.

La grande porte du bâtiment est à la fois une dissuasion et une invitation à entrer. Les lourds gonds sont recouverts de pics de métal acérés, qui semblent représenter les griffes d’un monstre dont le visage squelettique et grimaçant, fondu dans l’acier, surmonte le cadre de l’entrée.

Cependant, on a eu la sublime délicatesse de la défoncer.

D’un pas hésitant, le barde entre…

« - Il y a quelqu’un ?! Houhou. » Voix douce, cristalline. Un piège ?

Le petit hall semble l’aspirer. La hauteur des murs de pierre et l’obscurité du lieu (qui n’est éclairé que par deux grands chandelier) lui donnent le vertige, mais fort heureusement, ses yeux se rattrapent à ceux d’une Félysse. Deux émeraudes… Elle porte une cape élégante, noire et doublée de velours pourpre. Négligemment, comme par inadvertance, sa queue, comme la lame d’une épée souple sur laquelle danserait le reflet d’une flamme, est parée en son extrémité d’un bijou chatoyant. Le regard que pose le barde sur le bijou semble accélérer les ondulations de la queue sous la cape. Ne voulant provoquer le courroux de la troublante invitée, il détourne un instant les yeux de sa silhouette.

Troublé, le scribe distingue alors seulement que deux autres personnes sont présentes. Il y a d’abord un guerrier à l’allure noble, au regard courageux et déterminé, qui, balayant la pièce du regard, semble ne pas l’avoir remarqué.

L’autre silhouette est celle d’un elfe des forêts, aussi discret qu’une ombre… Seules ses oreilles et le fait que le barde ait fréquemment côtoyé ses pairs dans les bois du Djin lui ont permis de reconnaître ses origines.

Les yeux de Slinger se replongent dans ceux de la Félysse mais, incapable de soutenir son regard bien longtemps, il baisse la tête, ce qui fait sourire l’ombre faite chatte.

Se rendant compte qu’il manque à toutes convenances, il rabat sa capuche sur ses épaules, dévoilant un visage pâle, un regard d’un bleu sombre, et des cheveux presque blancs, malgré son jeune âge…

D’un léger et respectueux signe de tête, il salue la Félysse. Une nouvelle paire d’yeux azurés surgit alors de la capuche pour venir l’examiner. Un fourreu ! Le barde sourit maladroitement au petit animal : effrayé, ce dernier retourne se glisser dans le doux refuge du cou de sa maîtresse.

S’approchant de la belle encapuchonnée, le barde murmure en souriant, baissant encore légèrement les yeux :

« On reconnaît souvent le goût d’un hôte à ses invités, j’imagine que le maître de maison est un véritable esthète… »

Entendant des rires provenant de la pièce voisine, le barde détourne la tête… Parmi ces rires, il y a un rire… Un rire qu’il reconnaît sans le reconnaître, comme si la voix était aliénée. Il se passe quelque chose, il doit se rendre dans cette pièce immédiatement.

Il glisse doucement à l'oreille Félysse : « J’espère avoir l’occasion de vous parler un peu plus longtemps au cours de la soirée… » et se précipite vers ce qu’il devine comme étant la salle commune, la salle de la réception.

Il est arrêté avant même d’avoir atteint la porte : le son d’un orgue retentit. La mélodie est lugubre, et surtout, la manière qu’elle a de lui remuer l’âme tend à lui indiquer qu’il ne s’agit pas là d’un morceau comme les autres. Des bruits de pas, lourds et lents, se font entendre au dessus de leurs têtes.

Tout à coup, des cris d’effroi viennent remplacer les rires de la salle voisine !

Il doit s’y rendre au plus vite ! Les lumières de la salle commune vacillent, et tout sombre dans l’obscurité pendant quelques instants. Le paladin en profite pour se glisser dans la pièce à l’abri de tous les regards…