Pont Inférieur (ouvert!)

Ouf!

Moins d'une demi-heure aprés s'être échoués sur les grilles, Achille est revenu aux canots.

L'accés est ouvert!

Sont avec lui:
Robert Casserondelle, qui aprés être passé en vitesse à l'infirmerie et à sa chambre est arrivé avec un sac forcément trop volumineux, mais qu'il a tenu à garder. Espérons que les médicaments demandés fassent partie du voyage...

Il porte la jeune dame qui répond (quand elle est éveillée) au nom de Tara, avec l'aide de Kheira, qui s'est elle aussi absentée en chemin, surement pour prendre des affaires au vu du sac qu'elle aussi porte en bandoulière.

De céli, enfin qu'ils ont croisée dans leurs errances et qui tient d'une façon étrange un petit sac à main (comme si elle tenait la main de quelqu'un mais c'est seulement un sac...) et emporte aussi un bagage.

Tous ceux là sont désormais dans le canot attendant l'arrivée de Gaëlle, et peut être d'autres naufragés, pour partir.

« Monsieur a-t-il besoin de quelque chose, je vais prendre la peine de faire un détour par votre cabine… »

Mais c’est vers ma cabine que je me dirige avant tout, on coule, soit, mais j’ai bien besoin de deux-trois petits trucs pour assurer mon boulot. La môme et ma pomme on n’a pas trainé, en petites foulées on a fait les montagnes russes dans les coursives pour arriver à bon port.

Un sac à dos noir à l’épaule gauche, une gamine en gilet contre la droite, je débarque dans la zone. Pourvu que le gamin soit là aussi avec son fardeau sur les bras. Je fais mentalement l’inventaire de ce que j’ai récupéré : bouffe non périssable, trois boutanches de flotte, un flacon de rhum haïtien et bien sur, de quoi calmer les plus excités…

J'ai enfin retrouvé Tara grace à Achille. Les civilités obligent quand vous trouvez un allié aussi vieux soit-il, pour porter celle qui accapare vos pensées pendant que le bateau s'est encastré je ne sais dans quoi. D'ailleurs je sais pas ce qu'elle a ma belle, mais elle est toute palote... pourquoi elle reste inanimée ?

Dans la cabine ou se trouve Tara j'ai pris quelques vêtements, que j'ai fourré dans mon sac à dos par dessus les medocs... au moins ça amortirait les chocs. Par contre j'ai pas trouvé son deuxième flingue. C'est dommage ça aurait pu servir pour mettre fin à nos vies rapidement en cas de noyade. Tant pis.

On est reparti. Achille tenant Tara par les pieds et moi la tenant sous les aisselle. Putain ce qu'elle pèse quand même ! faudrait peut être qu'elle pense à perdre quelques kilos.

Pont inférieur. On dépose Tara au sol. Observation des lieux. On est les premiers et les canots sont là. Pas de moteur donc je suppose qu'on va devoir ramer putain ! on est pas sorti de la merde.


D'autres arrivent. Ceux que j'ai laissé dans le salon du brunch...

Quand est ce qu'on se casse et ou qu'il est le personnel du navire ?

On a plus le temps...

Le monsieur de la police voulait m’emmener voir sa copine la même qui courait partout et qui criait, la même qui avait un pistolet dans l’infirmerie.
Dans le fond, j’suis contente que l’autre monsieur m’ait pris dans ses bras. J’ai demandé à Achille si il pouvait me récupérer « Mon héritage de Famille »
comme dit papa. En fait c’est une vieille bible avec de jolies enluminures toutes dorées. Papa m’a fait promettre d’y faire attention et de ne pas la montrer à Parain.

Au faite… il est où Parain ? il a du déjà partir… le policier l’a pas vu dans notre cabine.

Je récupère mon trésor et le glisse dans le sac en plastique qu’on m’a donné pour mettre des gâteaux avant de bien le refermer le plus hermétiquement possible
puis je le glisse le tout sous le gilet de sauvetage orange que la dame avec des tresses m’a donné.

Tout ceci ressemble à une grande et belle aventure et m’enthousiasme presque. Mes seules points d’ombres, sont Parain absent et la grande madame maniaque endormie dans le bras d’un monsieur que je connais pas. On va prendre le petit bateau ensemble pourvu qu’elle se réveille pas…

Avec sibylle on a joué à " la vas comme je te cramponne" pour en arriver là. Le roulis saccadé du bateau a pas aidé à la marche. Mais, voilà, tout le monde se rapproche des canots, y a trop de monde, il me reste pas grand jus pour finir le parcours. Et je sers pas à grand chose quand il faut décarguer le canot de sauvetage.

Dans l'horizon nocturne, on ne discerne rien et j'ai la tête trop en vrac pour essayer de me repérer aux étoiles ou de tenter de deviner une ombre de côte. Alea jacta est ! Comme disais le romain. A quoi je lui préfère quand le vin est tiré, il faut le boire. Va peut-être falloir que je relache ma compagne béquille, elle a pas l'air en bien meilleur état que moi. Mais, je sais plus qui soutient qui alors, je serre les dents.

Ca grince comme une tole qui s'arrache. On dirait que ce rafiot s'éventre de l'intérieur et que son agonie douloureuse arrive à son terme. M'éttonerais qu'il accouche de quelque chose de bon. Se grouiller ! Un banc où se reposer. La fièvre monte, je suis le spectateur de ma propre déchéance. Sais plus depuis combien de temps, j'ai pas dormi, ni bouffé.

Je grelotte et en même temps, je crame de l'intérieur. Y a des visages que je reconnais dans un flou artistique grave. Trouver une petite place sur ce foutu canot, se rouler en boule et sombrer enfin. il fera jour demain.

Mais bon sang, c’est donc moi qui ferais tout dans cette baraque… Je dépose la mouflette dans le canot à côté du type au costard seventies et rejoint le blondinet.

« Si monsieur veut bien me permettre, je pense qu’à deux nous serons plus efficace… »

J’empoigne la manivelle et j’essaye de rappeler à mes muscles qu’ils ont été champions universitaires d’aviron… Quoi ? Est-il si étonnant que j’ai posé mes fesses sur les bancs d’une fac ? Crétin va…

Les poulies grincent mais finissent par comprendre qui est le maître et le câble file maintenant à bon train, tirant centimètre après centimètre la grosse barcasse. D’ailleurs, il serait peut-être temps de vérifier que tout le monde est à bord et que nos charmants collègues de naufrage sont présentables… Entre deux ahanements, je demande au gamin…

« han… si monsieur veut bien me permettre… mmh… lorsque nous aurons amené l’embarcation à un mettre au-dessus de l’eau, il ne nous faudraaa… han… pas trop… traî…ner… La houle est forte et le matériel vétuste… je… hannn… serais navré de voir le canot filer sans que nous soyons à bord… »

Qu'est ce que c'est que ce bordel, nous voilà en surnombre...
Je le ch'ens pas non plus, j'aurais horreur d'avoir ma propre mort sur la consch'iench'e...


Se tournant vers Kheira:
"Prenez soin de cette jeune dame, mademoiselle, je lui dois beaucoup et je serais TRES navré s'il devait lui arriver malheur. Je peux compter sur vous? Nous discuterons une fois à terre..."

Puis vers Gaëlle:
"Ma pitchoune, le bateau est trop petit pour nous touch', alors il faut que la dame et moi allions attendre dans le ch'uivant, mais ne t'inquiètes pas, le monch'ieur gentil va ch'occuper de toi dans le bateau et avec la bouée tu ne crains rien, en pluch' je ch'uis derrière. D'accord? Et puis on ch'e retrouvera ch'ur la plage..."

M'enfin pourquoi t'es gentil avec elle? Y a la place pour tout le monde tu t'en fous maintenant.
Je ch'ais pas, ch'a ch'ert à rien d'embêter les enfanst gratuitement...

Achille et Céli vont dans le deuxième canot avec leurs affaires. Il lui chochote:

"Ainsi, il y aura moins de monde qui se pose des quech'tions sur votre...heu compagnon."

[Venant des coursives Bâbord]

Deux femmes apparaissent sur le pont inférieur. L'une semble traîner l'autre par la main, mais ce n'est qu'une apparence. La Duchesse, trempée, tremblante, titubante, se raccroche à cette présence vivante au creux de sa main pour tenir sur ses guiboles. De temps à autre, une toux irritante lui fait cracher un peu d'eau de mer.

Un premier canot est en partance et déjà le deuxième est pris d'assaut par un petit gros à l'accent prononcé. Sans hésiter, la Duchesse se dirige vers lui, entraînant Mathilde dans son sillage.

"Nous venons avec vous!" Articule-t-elle entre deux accès de toux.

Un vertige la prend. Tant qu'elle avançait, qu'elle marchait, elle avait réussi à écarter son mal-être. Mais maintenant que son objectif premier est atteint, la pression se relâche, la laissant plus pantelante que jamais.

Ressaisis-toi grande godiche! C'est pas le moment de flancher. Si tu t'écroules, tu couleras avec ce maudit rafiot et t'as eu un aperçu des effets! Foi de Duchesse, tu te reposeras à terre, après avoir remit de l'ordre dans tes cheveux et avoir trouvé une tenue digne de ton rang!

C'est fou le pouvoir de l'adrénaline! Ca vous ramène une Duchesse à ses priorités.

Le doigt de la Duchesse se met à courir dans les airs, pointant les rescapés qui ne sont pas destinés au premier canot…

"6!"

6... c'est plus que suffisant! Inutile de s'attarder ici!

Une dame à l'air passablement paniquée arrive alors que Céli et moi sommes juste assis.
En prenant soin que Céli ait une place prés du bord, pour que tout se passe au mieux pour elle et...ses bagages, Achille tend une main secourable à cette victime des circonstances, la duchesse de Loncourt


"Je vous en prie madame, embarquez, je crains que la zone ne devienne trés humide sous peu. Nous n'attendons que quelques personnes de plus pour quitter ce lieu en perdition."

Et d'une ! bon c'est pas tout mais comment je fais pour faire descendre Tara ? Avec un peu de jugeote ils auraient pu penser aux blessés et aux inconscients avant de le descendre de quelques mètres !!!

Avise sister. Montre que t'es pas qu'une toxico au cerveau ravagé !

Coup d'oeil sur le pont. Regard qui accroche la lance à incendie enroulée et crochetée sur l'une des parois du rafiot. Bingo... ça devrait être assez solide pour supporter son poid.

J'abandonne quelques instant Tara, et cours vers la lance que j'entreprend de dérouler. Elle a l'air bien fixé au mur. Pourvu que ça marche. Direction le corps inanimé, la lance me suit. Je m'agenouille auprès de Tara la soulève d'un bras que j'enroule autour de sa taille. Mon autre main s'active de concert et fait passer la lance sous son dos. Une fois fait, j'enroule ma corde de fortune autour de sa taille et fait un noeud. Par sécurité un double noeud !

Je me redresse, me penche vers elle, l'agrippe sous les aisselles. Clair si on survit va falloir qu'elle se mette au régime !!!

J'en peux déjà plus. J'ai la vue brouillée par la sueur. Jamais j'arriverais à la faire passer par dessus bord sans qu'elle se fracasse la tête. Sur ce coup là va me falloir de l'aide !

Vite !!!! quelqu'un pour m'aider à la faire descendre !!! le temps presse !!!

Vite !!!! quelqu'un pour m'aider à la faire descendre !!! le temps presse !!!




Tu vas grimper? t'as pas perdu la main?
T'es fou? je grimpe comme un Dieu, pardon mon Dieu, t'as oublié les météores? Mais là il est pas que'chtion que je joue au héros, trop humide et la desech'calade, ch'est chaud. Donc aidons mais ch'ans rich'que, je l'aime bien la jeunette mais je m'aime encore pluch'...


Il va aider kheira à stabiliser la corde et à descendre tara plus doucement: "Ne bougez pas j'arrive."

Achille vient me donner un coup de pouce et c'est pas de refus. Une fois Tara dans le canot, réceptionnée par Sybille, je fais pas de chichi. On a pas le temps.

Je prends sur moi, ferme les yeux pour ne pas penser au vide, et saute dans le canot sans attache ni bouée.

Sous le choc, le canot scille de gauche à droite, d'avant en arrière, heurte la coque, son bois craquant sinistrement. Je m'agrippe à un banc d'une main, de l'autre à Sybille pour qu'elle ne tombe pas à la flotte.

Le canot se stabilise. Ouf... J'inspecte le bois... y a pas l'air d'avoir de bobo... ouf de nouveau.

Achille... merci pour ton aide vieux !

Je me suis laissé porter et accrocher comme un vieux sac. En plein délire, la fièvre me ronge, mais je tremble de froid. On me descend comme un sac de marchandise, mais je ressens rien, l'impression de flotter, de voler comme un zoziaux. J'ai du me marrer, mais je sais plus pourquoi...

Les analgésiques ont pas encore commecé à faire d'effet. Pour l'instant je m'écrase comme une vieillemerde au fond de la barque et je me blottis en chien de fusil. la bouche pateuse, j'ail'impression de me retrouver dans la fumerie du vieux wong, à hong-kong. Sauf que la montée de l'opium est moins terrifiante. Moi, j'ai l'ipressiopn de descendre en enfer.

en bas, y a la sibylle qui joue les rangeuses de chaloupe. Sibylle, la romaine ? un destin aussi tragique que Cassandre. Faudrait que je lui dise. non, je délire et je sombre.

Bonne nuit les petit. Y a de la musique dans mon délire. Sur l'air de : Il était une bergère...

" Il était un marin, et ron et ron petit patapon, il était un marin qui naufrageait tout le temps... Ponpon (bis repetitas.... "

Laissez moi, me bougez plus, le vieux serpent à plume m'a repéré. C'est la nuit du quezacoalt. Le vieux sorcier Yaqui, il a une treonche de vieille pomme ridée. On va fumé ! La herba del diablo, je suis un oiseau, un chacal et une mureigne au fond des flots. dieux de dieux, je sers les dents en sifflotant un vieux bagad, nous les bretons, on est les fils de la mer et des rochers de granit. Je délire grave... Je sombre, bien le dodo... Corso !

[hrp] en provenance du bar, et après avoir fait un rapide détour par sa cabine.. [/hrp]

D'un pas assez pressé étant donné l'urgence de la situation, le comte rejoinds le pont inférieur.

L'embarcation se fait beaucoup plus calmement que ce que le comte aurait pensé.. Mais l'ensemble avait pris une teinte assez surréaliste lorsqu'il vit Achille et une passagère en descendre une autre avec une lance à incendie..

Incroyable la capacité d'adaptation en cas de situation d'urgence.

Il fait un rapide décompte..

10 personnes si je m'inclus dans le nombre, un canot plein, le deuxième pas encore.. Et le nombre va au moins doubler..

Pas de temps à perdre, on embarquera plus tard, il faut préparer un troisième canot pour les prochains arrivants..

La popstar semble avoir prit les devants, le comte le rejoinds prestement et l'aide à faire descendre le canôt.

Les épaules endolories par l’effort d’avoir tiré sur la corde, Mathilda pousse un grand soupir de soulagement lorsqu’elle et la duchesse atteignent enfin le pont inférieur…

Quatre canots… une dizaine de passagers pour chaque… pourvu que cela soit suffisant… Damn ! Tout le monde n’est pas là encore ! Pourquoi n’y a-t-il pas une sirène pour avertir les passagers et pourquoi ce fichu équipage est absent d’une opération de sauvetage ??!!

Est-ce qu’ils auraient déjà pris le large ?!... Pffff… le monde à l’envers !

Bien… bien… un premier canot prêt à partir…

« Nous venons avec vous! »

La duchesse, main levée, vient de faire signe à Achille pour embarquer dans le second canot…

Nous ? NOUS ?!... Oh non ! Je ne peux pas partir encore… il faut s’assurer que toute le monde soit là en premier… hum !

Son regard s’arrête sur un couple, deux jeunes gens qu’elle reconnaît…

I just can’t believe that !! No way! N-O W-A-Y!!

Elle s’approche de la duchesse, faisant mine de l’aider à s’asseoir…

« Ecoutez… Vous êtes libre d’aller dans ce second canot, pour ma part, il n’est pas question que j’embarque dans le même canot que ce couple, je ne leur accorde aucune confiance et si je dois mourir, perdue en mer, j’aimerai autant que ça ne soit pas avec eux !

Il manque encore un certain nombre de passagers, je vais repasser à ma cabine chercher quelques affaires et aider à l’embarcation des retardataires… »

Elle s’arrête, prête à partir… qui sait si elles se reverront…

« Bonne chance ! »

Sur ce, elle s’éclipse.



[HRP > direction coursive bâbord]

Je continue ma course marathon, étages sur étages, escaliers sur escaliers, gaffe au costard Trapp !

Putain d’flotte…

YESSSSSSSSSS !!!!!!!!!!!

Canots !

J’balance la caisse de bouffe dans le canot, et je reprends l’désinfectant des mains de la baronne. Cette caisse, elle me quitte plus.

Petit clin d’œil via Lady, et je lui envoie la caisse de désinfectant.
Une jambe… gaffe putain ! Le costard, merdeeeeeeee…
Et je me hisse dans l’canot

Pardon M’ssieurs Dames, y en a qui bosse ici.

Et j’me pose près de mon p’tit rouleau d’printemps.
J’inspecte le costard, pas une tache, nickel.

Bras autour de ses épaules, l’autre sous son genou

« passes-le moi…»

On attend la marée montante ou on peu espérer faire descendre ce putain d’canot avant que l’eau engloutisse mon costard !

Quoi ! Les autres ???

« Bonne chance ! »

C'est ça, va rouler ailleurs. Not' canot est pas assez lustré pour essuyer son p'tit cul bordé de diamant.