Une petite piece

Allongée sur le sol, j’observe en contre-plongée la scène érotique qui se déroule dans la pièce. Un amas verdâtre me met des baffes, comme pour me réveiller. Je ne sens quasiment pas ses mains qui frappent mes joues. Combien de temps suis-je restée endormie ? Endormie ou inconsciente ?

D’un bond, je me relève. Affolée, je me recule. Cette bestiole verte qui me réanimait, et ces deux « êtres » pâles aux dents acérées qui griffent leurs lèvres me terrorisent. Qui sont ils ? Et moi, qui suis-je ? Dans quel état j'ère ?Ils m’ont certainement enlevée, pour me dévorer… Je repousse le gobelin, et me mets à ramper vers la porte. Je dois m’enfuir. je ne veux pas servir de buffet à ces choses…

Soudain, je me rends compte que malgré ma peur, mon cœur ne s’emballe pas. Aucune sueur froide. Suis-je une fille courageuse pour réagir si sereinement ? Pourtant, j’ai si peur…
Je me fige.

Non, impossible…

Une seule façon de comprendre, de savoir. A genou, je regarde mes mains. Ma peau est si blanche, et je ne sens aucune chaleur s’échapper de mon corps. Avec appréhension, je rapproche mon index de ma bouche. Les lèvres à peine décollées, je passe mon doigt sur les incisives, avant de glisser sur les canines. Elles sont si longues… Trop longues !

Nooooooooon ! ! ! !

Je laisse s’échapper ce cri, puis, dans un spasme incontrôlable, je saisis mon sécateur, et m’en sers comme d’une pince pour m’arracher ces griffes buccales.

Papa? Il serait mon père? Il me paraît pourtant trop jeune… Le regard qu’il me lance n’est pas du tout celui d’un père aimant pour sa fille. C’est un piège, j’en suis sûre. Il me glace, me tétanise. J’en oublie ce que je voulais faire, cachant même le sécateur dans mon dos, comme une petite fille qui vient de faire une bêtise.

Il s’occupe de sa femelle, qui ne porte aucune attention à mon égard, elle. Il faut que je file d’ici. Trouver quelqu’un qui pourra m’aider, me dire qui je suis… Je me dresse difficilement sur mes jambes tremblantes, m'appuyant involontairement sur le crane luisant de mon secouriste. Je ne pourrais pas fuir en courant, je le sais. Il me faut faire preuve de malice. Je tends mes lèvres, feintant un sourire naturel. Mais je ne m’approche pas de celui qui m’attire de ses yeux pénétrants, et me rue sur la porte.

Une fois sortie de la pièce, je claque la porte, et m’y adosse, faisant rempart de mon corps le temps de reprendre quelque force avant de me lancer à la recherche de…

A la recherche de quoi ???


[hrp: direction la salle au grimoire]

Sherilane est partie, elle suit un chemin qui n’est pas celui de la meute. Alakian le sait, mais il ne mesure pas le danger que cela représente, il ne voit que Laylena, que son corps si désirable qu’il en devient aveugle et ivre des plaisirs qu’il lui donne. Et il prend ces plaisirs, il prend Laylena…

L’animal se réveille enfin, son instinct lui fait signe, son corps repu du plaisir se met en quête.

Sherilane… je peux ressentir son trouble, je vois le danger… elle n’est pas seule.

Elle a besoin de nous. Laylena, viens, suis-moi !


Htp / suite piece aux grimoires..