Le Pont Supérieur « Bain de Soleil » (Caduc)

Le pont supérieur ? Quelle merveilleuse idée !
Mais faut que je me change avant, faut pas oublier l’apparence c’est le plus important !
Les cabines sont sûrement sur la route, 3-4 détours et nous y voilà.

Voulez-vous m’excuser un instant ?

Pas la peine de répondre je ne suis plus là !
Viiiiiiiite, je ne prête nulle attention au décors qui m’entourent, j’ai qu’une image en tête et ce n’est pas de la pacotille mon image !
Un élan et je me vautre sur mes valises,
celle-la trop longue hop sur le lit,
celle-ci trop boutonnée direction le sol,
celle la trop.....trop !

Quelques minutes d’essayage et de grimaces, en tout genre, devant mon miroir me voilà fin prête, radieuse, oh oui je suis belle moi !
Un peu de chanel nr 7 (le nr 5 pur camelote je vous dit pas !) derrière les oreilles et au creux du cou, juste de quoi attiser les sens, encore quelques sourires à moi-même pour s’assurer lesquels me sied le mieux, et j’ouvre la porte d’un coup sec.

Ah ! Le coup de vent emporte mon parfum et enveloppe mon prince charmant, plan réussit !
Il va savoir l’apprécier à sa juste valeur j’en suis certaine !

Vous me trouvez comment ?

J’adore cette question, elle les mets toujours mal a l’aise, mais lui sûrement pas, ou peut être que si, oh qu’importe il est parfait quoi qu’il ne fasse ah mon cher ... mon cher .... Fatalité je ne connais pas son nom ! Rhaa mais je ne peux pas le lui demander, il risque d’en oublier de répondre à la question précédente !
Aaaaaa c’est pas bien malin tout ça !

Ok ok, j’patiente pendant que la dame aux camélias se change.

Pas mal le rafiot.
Pas mal la vue.
Pas mal les bains de soleil.
Putain, c’que j’me fais chier !

POUAAA ça pue !!! Merde, j’ai pas invité mémé à venir en croisière !

Je me retourne et je la vois. Non, pas mémé ! Suivez un peu merde. Elle, enfin la baronne au escarpins et aux…

« Vous me trouvez comment ? »

Ah ben, devant moi.

Parfaite, ma chère ! Ravissante et votre parfum quel… délice !

Le parfum, passons. Mais alors, le reste… Ah là, c’est plus un camion, c’est la Ferrari à Enzo, collection privée estampillé « je me vautre sur le siège arrière ».

Trapp ! Speaker Trapp. Et vous, délicieuse créature dont le charme envoûte et le parfum dé…voile avec habileté cette grâce, cette féminité…

T’en fait trop trapp, freine à deux pieds, tu vas finir à l’eau.

Je le savais ! Le nr 7 beaucoup mieux que le nr 6 et beaucoup plus cher aussi. La qualité se fait payer à son juste prix de nos jours ...
Hmmmm Speaker Trapp, un nom americain sûrement, c’est père qui va être content !

Et vous, délicieuse créature

Un peu beaucoup déçu là, il pourrait faire mieux, bon je lui donne encore une chance

Sourire subjugué, yeux embrumés, fait un effort Trapp

Parfum dé…voile avec habileté

Oui admettons, j’ai peut-être un peu trop poussé sur mon parfum, il a les idées troublées le pauvre.

Cette grâce, cette féminité…

Ah il se décide quand même à terminer !

Pas vraiment envie de quitter l’embrasure de la porte moi, j’y suis tellement bien, le bras sur la hanche et l’autre appuyé sur le mur, mais bon quand faut y aller faut y aller.

Je lui tends la main en plongeant mon regard dans le sien ...

Marguerite, heureuse de faire votre connaissance monsieur Trapp .

On va quand même s’assurer de son pedigré, je ne voudrais pas décevoir mère

Et dites moi, mon cher ... d’ou venez vous, votre nom semble venu d’un pays lointain, vous n’êtes pas européen ?

Putain, elle a la grâce d’un hélicoptère, le châssis d’une madone pas plus vierge que ma sœur, et… On se calme Trapp, rentre la bestiole au terrier, chaque chose à sa place, pour le moment faut la jouer fine.

Mais elle m’allume ! Retiens-moi ou j’la bouffe !

« Marguerite, heureuse de faire votre connaissance monsieur Trapp . »

Je saisis sa main, j’y dépose un baiser façon Miss France sans Geneviève pour leur faire la leçon, un peu maladroit quoi, pas super au top Trapp, gaffe putain. Faut pas te faire repérer.
Voilà, t’es bon la ! Lâche pas son regard… ouais, c’est ça ! Et le sourire maintenant ! Tu y es la, putain encore un comme ça et je tombe raide de toi mon grand.

« Et dites moi, mon cher ... d’ou venez vous, votre nom semble venu d’un pays lointain, vous n’êtes pas européen ? »

Aussi loin que ma main sur ton portefeuille ma poule.

Ma chère Marguerite, je viens effectivement de loin, les Amériques, voyez-vous.

A peu près deux heures de vol dans le plus mauvais des coucous, charter & 3eme classe. Allez Trapp, vas-y fait un peu tanguer l’accent ricain burger et sauce ketchup.

Alors là, j’assure un max, je sors deux flûtes de champ et la bouteille, le tout payé grand luxe, dans une boutique chicos. Pas de la bibine ça, faut pas cracher d’dans, faut s’la taper du bout de la langue, vider le verre au compte gouttes et à la passoire. Ça se mâchouille sur la dent, tranquille pépère, pas de grand goulot et on claque du palais pour faire sa chochotte.

Une petite coupe ?

Pas besoin d’entendre la réponse, la dame connaît le bruit du bouchon, et pas d’surprise pour elle. Je remplis les flûtes, classieux et tout. Et j’lui tends…
Merde, gaffe Trapp ! T’as failli renversé la. En même temps, j’lui remplirais bien l’nombril de champ rien que pour le plaisir de goutter sa peau…

S'en est trop mon cher Trapp, il y a des enfants à bord voyons !

Suivez moi !

https://silverworld-roleplay.forumsrpg.com/L-ile-f22/La-cabine-de-Marguerite-t344.htm

houlalalala... Médocs et alcool, c'est à chaque fois une surprise... Me voilà, titubant, arrivé jusqu'au pont supérieur... wahouuu... On est en pleine tempête au grand large, là... Mais ! Mais !!! Là ! Un iceberg ! Attation!



Ah nan.

Pfiouuuu... sévère la claque, là, vache !

Pfff.... Putain de rafiot de merde.. Salope de vie de merde.. J'ai rien à foutre là, plus rien à foutre. Trop lâche pour en finir de toutes façons.. Plus qu'à attendre que la calvaire s'achève, de quelque manière que ce soit..

Je vais être fort, pour la première fois... Pfff... non j'aurais jamais le courage d'enjamber la passerelle.. J'hésite, je tremble...
Puis me rend à l'évidence.. Je suis une merde, j'aurai pas le cran.



...




Pfff, en même temps on est encore à quai.. abruti.

[hrp : viens de la cabine de Julie Macouille]

De retour dans l’couloir j’commence à réfléchir. J’file à droite ou à gauche ? Toujours pas d’indications. Tu parles ce s’rait trop simple d’mettre « bar » ou « toilettes ». Ils l’ont eu au rabais mes vieux c’te voyage c’est pas possible autrement ! Quels radins j’vous jure. J’sais pas comment j’ai survécu aussi longtemps avec eux sans qu’mon cœur s’arrête de battre tellement ils sont ringards !

Bon, tout ça m’dit pas quel côté j’choisis moi. J’veux d’l’air frais en tout cas. J’ai besoin d’respirer après l’épreuve que j’viens d’subir. J’comprend maintenant pourquoi la cabine était fermée ! C’est criminel d’laisser libre accès à des trucs pareils !

Tiens ya l’air d’y avoir un escalier dans c’te coin tout sombre. Punaise comme il est raide la vache ! Allez j’y vais. Ya quand même une rampe pour s’tenir. Tiens ! Tant qu’j’y pense, il faut qu’j’m’assure qu’ils ont prévu les gilets d’sauvetage les matelots du dimanche. Avec ma chance ce rafiot va s’prendre un bain et nous avec.

J’me d’mande même si j’vais pas en coller un dans ma valise moi d’ailleurs, au moins j’suis sûre d’être équipée. J’sais pas j’sens le naufrage programmé moi !

Ma valise ! Putain j’te l’ai collée où cette valise ! Me dites pas qu’elle est dans la chambre j’y r’tourne pas. Bon ok, j’redescend voir c’que j’en ai fait.

Ah la voilà près d’la porte, allez aboule ma grosse, j’te traine avec moi. T’as rien dans l’ventre d’intéressant mais on sait jamais en cas d’naufrage tu peux toujours m’servir d’point d’ancrage.

Putain c’t’impression que dans ce rafiot la vie va pas être rose ! Enfin bon en cas d’blues ya toujours la chambre d’la Macouille pour aller gerber un coup.

Mais ! Mais c’est pas possible, v’là ma valise qui passe pas dans l’escalier maintenant ! Roooo, j’m’énerve, j’te juuuurre ! Bordel ! Putain voilà que j’deviens grossière maintenant !

Pas grave personne m’a entendu et j’m’en tape en plus qu’on m’entende. Putain ça m’éneeeerve, j’suis coincée dans l’escalier avec cette grosse baudruche !

Cool cool cool ! Zen ! Coooool ! Mon inhalateur ! Mon inhalateur bordel ! J’vais t’faire une crise dans l’escalier ! En plus j’suis clostro ! Sortez moi d’là !

P’tain qu’j’suis conne, j’ai qu’à lâcher l’bazar et il dégringolera tout seul. Bon tant pis, j’abandonne la valise et j’monte quatre à quatre les escaliers.

* Bruit de dégringolade *

Ouah ! Le pont supérieur ! Le terrain d'golf qu'ya la vache ! Euh ! Ya personne là. Ohé du monde ! J’suis sur un bateau fantôme ou quoi ! Allez même la meuf qui tire la tronche j’l’accepte, j’veux d’la compagnie !!!!

Ouh ! J’frise la crise d’hystérie moi. Il est où mon machin ! Putain j’ai pas pensé à l’recupérer dans la valise. Pas grave, pas grave, pas grave, j’vais m’calmer, j’vais m'calmer, j’me caaalme.

Un bar ! J’suis sauvé ! De l’eau !

J’te fonce sur l’barman et lui vole sous l’nez un verre de jus d’orange. Ouah c’que ça fait du bien !

Allez j’vais visiter un peu l’coin. Si on m’cherche j’suis là. Comme si quelqu’un allait m’chercher, j’vous jure j’ai des idées moi des fois !

[hrp : Axelle est à l’avant du pont, près du golf. Elle ne voit personne dans son champ de vision et personne n’est assez proche d’elle pour la voir.]

Bon.. tâchons d'éviter de trop s'approcher de la piscine.. Un truc à avoir des pulsions frustrantes, j'ai rien pour m'attacher au fond..

Houlaa... ça a pas l'air parti pour redscendre... Je suis défonçé.. Je prend pas mon pied, même ça ça me file le cafard..

Par là.. Des voix ? Boaf.. Pas envie de voir les gens...

Je vais redescendre...

..

Et merde.. La blondinete a l'air de m'avoir calculé..
Bon faisons mine de...


Et non, elle m'a vu j'en suis sûr.
bon ! Reprend du poil de la bête Sven, ça fera un excellent exercice.. Pffff....


Je m'approche.. Pff... Rho ils vont me filer le cafard, d'autant que monsieur sinistre, là, je doute que me rende les idées roses.. Bon.


Chic.
Bonsoir.
C'est beau, hein.


Consternant.


C'est votre première croisière ?
Chouette.
Je suis ravi.


Je vais peut être me reprendre un médicament, moi..

?!

Houlaaa... Ah oui quand même... Mais quel looser, j'te jure.. Je me décide à adresser la parole à quelqu'un, faut que je tombe sur un lourd. C'est pas une bonne idée de rester là mon Sven.. J'ai du abuser des médocs, Beetlejuice trouve rien de mieux à me sortir que j'ai l'air deprimé...

Ok je suis au courant, j'ai mauvaise mine, j'ai l'air chiant, d'ailleurs je vous dérange, je sers à rien, je suis ennuyeux, j'ai rien à foutre là.. Je connais.


Avec quoi il joue, là ?
Rho la vache... Nan laisse tomber, il va me faire toucher le fond, lui, je sais que j'en suis pas loin mais quand même...
Aaaallez...


Ah.
Oui, profiter. Chouette.
Je vous laisse.
Bonne soirée, je vais profiter pour a part.
Vous êtes un chic type.
Mademoiselle.
youpii.



Ok, je décolle..


[suite.. ah ben par les coursives ^^]

Sirotant mon p’tit jus d’orange, j’me décide à aller explorer les lieux. Du haut d’mes talons hauts j’fais la grande dame sur l’pont du bateau. Enfin ça c’était avant qu’j’me torde la ch’ville et renverse mon jus d’orange par d’sus bord. Putain c’que c’est haut ces cochonneries ! J’comprend pourquoi elle en avait qu’une paire bien cachée la Macouille. Il a dû lui arriver la même tuile à la donzelle.

En attendant j’suis mal barrée moi, ça fait un mal de chien c’te salop’rie. Faut qu’je me relève maintenant avant qu’quelqu’un déboule. Heureusement la rambarde est juste à côté. Allez zou ma grande, montr’toi forte là, serre les dents s’y faut mais tu t’remet sur tes deux guibolles !

Une, deux… Bon j’recommence le compte, j’étais pas prête. Une deux et de trois, objectif atteint ! C’est pas pour ça que j’peux poser l’pied à terre là.

Personne à l’horizon ? Ca tombe pas mal alors j’y vais à cloche pied.

Et oh, non mais vous plaisantez ! J’descend d’un étage d’abord, pas envie d’me péter l’autre guibolle.

Youh ! C’que ça fait du bien d’retrouver sa plante des pieds en position horizontale, elles sont malades ces nana d’ce trimbaler sur ces échasses toute la journée !

Allez c’est parti, ya qu’dix mètres à s’farcir et … l’escalier ! Ya un ascenseur dans c’rafiot ? Bon ok, j’vais m’chercher un coin pour m’asseoir et j’avise.

…

Putain ils ont été mettre un bateau sur l’trajet. J’fais comment moi maintenant ? Non mais vous l’dites si on a décidé de m’foutre qu’des emmerdes sur l’chemin ! Bon j’contourne alors. Si j’tentais d’poser l’pied deux s’condes voir ! Hmm, mauvaise idée.

J’reprend la route alors ... J’reprend mon souffle d’abord, minute papillon !

Et hop c’est parti. J’pense plus, ça m’déconcentre, j’vous retrouve d’l’autre côté du bateau.

…

…

J’arrive pas à y croire pendant l’interlude j’ai trouvé une béquille, l’une des rames du bateau d’sauv’tage c’est pas génial ça ! Euh, sinon esthétiqu’ment parlant c’est pas la noce, ça tombe bien qu’ils soient tous à s’imbiber d’alcool les z’autres.

Faudrait qu’j’trouve quand même un bandage pour m’tenir la ch’ville. J’vais pas tourner d’l'œil mais j’en chialerai presque là, ça m’élance dans la jambe comme c’est pas possible c’te saloperie.

Putain ya un mec et une nana dans c’coin ! Mais qu’est c’qu’y font ces deux là. Oh la la j’m’approche pas, il a pas l’air net l’homme en noir. J’me glisse jusqu’au transat qui m’tend les bras et m’fais toute petiote tout en mirant leur manège.

[Venant du Brunch time en étant passé par sa cabine.. ]

A la révérence de Céli, je m'incline respectueusement. On quitte le salon en même temps et après un dernier sourire, nous nous séparons pour retrouver nos cabines respectives. Je parcours quelques couloirs, pour retourner dans cette cabine que j'ai quitté plus tôt. Si je me souviens bien, je doit avoir plusieurs costumes de rechange.

J'entre, je me change, je me rase, et oui, j'ai passé une journée entière dans une caisse, alors je doit avoir une barbe naissante sur le visage. Je me recoiffe et accroche mes cheveux avec un ruban de soie bleu foncé. Je prend le violon que j'ai emporté dans mes bagages et je me dirige vers le pont supérieur.

Après avoir parcouru quelques couloirs, me voilà au pied des escaliers et là que je m'apprête à enjamber les marches deux à deux. Voila que ....

Brouedademfesegfù^*ù$ù ^m ^^ *ù !

J'hurle à la mort :

Mais quel est le c** qui as laissé sa valise en plein milieu du passage !

Je me calme, me relève met la valise... oula lourde la valise... ya une ancre dedans ou quoi ? Contre le mur pour dégager le passage. Je regarde mon costume, ouf, il n'est point taché... Encore heureux c'est une costume de velours qui m'as couté super cher.. enfin c'est les affaires qu'il me reste de mon passé.. ma mère défunte qui me l'avait acheté..

Je monte les marches plus prudemment, j'ai toujours mon violon..
J'arrive en haut, et que vois-je, "Ouhaou, une vue splendide..... sur le port... " Dis-je d'un air dépité... Mais apparement d'après l'annonce on est sur le point de partir..

Enfin qu'importe, je me place au milieu du pont supérieur.. Là bas, l'homme lugubre qui parle avec une blonde... Et moi jouant un air pour l'horizon...

Air mélancolique pour une situation mélancolique...

Le violon chante de tout son bois...

Allongée sur l’transat j’vois sans être vue. Enfin si, j’dois être visible mais comme personne me regarde, c’est comme qui dirait qu’j’existe pas. Et quand on n’existe pas, on peut s’permettre bien des choses.

La vue d’la blondasse et du sombre énergumène ne m’amusant pas plus qu’un bref instant, j’me décide à changer d’position. C’est alors qu’mon regard se perd sur la surface plane d’la piscine. Une idée saugrenue encore me traverse l’esprit, et bien non pour une fois c’est plutôt un éclair de génie qui vient m’sonner l’ciboulot !

J’continue encore un moment à m’masser légèrement l’tibiat, tentant de brèves incursions sur ma cheville enflée, puis m’décide enfin à m’sortir d’ma léthargie.

Ya quoi, trois mètres à faire, c’est pas la fin du monde non plus ! Evidemment, trois mètres avec les guibolles intactes ça se mesure même pas, quand faut l’faire en rampant c’est une autre histoire !

La chance que j’ai c’est qu’l’autre affreux, il est tellement concentré pour entuber l’autre nana qu’il risque pas d’me voir en fâcheuse position. J’atteignais tant bien que mal l’bord du précipice quand une musique mélancolique vint m’chatouiller les oreilles.

Un plongeon, mais non pas dans la piscine, vous voulez qu’j’attrape une pneumonie ou quoi ! J'me ratatine juste sur l’sol pour pas être vue ! Evidemment on pourrait rêver mieux comme situation mais quand on est godiche comme moi faut pas s’attendre à c’qu’tout s’passe pour l’ mieux !

Là pour le coup je rampe vraiment jusqu’au bord de l’eau. De temps en temps j’m’arrête pour r’garder l’aristo qui viens d’débarquer à l’improviste, pile poil au mauvais moment. Ca m’étonne même plus ! Pourquoi j’aurai d’la chance d’un coup sans avoir rien fait pour la mériter. Va falloir quand même qu’on m’explique pourquoi c’est toujours sur moi qu’ça tombe la déveine !

Allez encore un p’tit effort et j’s’rai arrivée à m’mettre les pieds dans l’eau ni vue ni connue. Connue ! Putain j’espère bien qu’personne me connait sur c’rafiot, sinon j’m’en fous j’irai terminer l’voyage dans les cales. Y peut rien arriver dans une cale, c’est juste laid, tout pas beau et … humide ! Ben non alors j’préfère la piscine tant qu’à faire !

Ca y’est, j’tai collé la cheville dans l’eau. Youh c’que ça fait du bien quand même ! Dommage qu’pour atteindre le nirvana, l’a fallut qu’j’me rabote les coudes.

Allez laissez moi écouter la musique maint'nant, un peu d’réconfort après l’effort….

…

Putain, y va m’faire chialer l’mec avec sa zigue. C’est trop j’en peux plus, j’vais hurler !

Monsieur ! Monsieur ! Oui vous là, vous pourriez m’passer une serviette s’vous plait !

Et jette ton instrument par d’sus bord si t’as les mains encombrées, ça reposera la populace !

Ah ça y est il arrête la sérénade. Putain si j’ai pas perdu six décibels c’est qu’mes tympans, c’est du solide !

Bon, j’en étais où moi ? Ah oui j’tentais d’dégonfler histoire d’pouvoir r’descendre dans le cargot. J’suis sûre qu’ils sont déjà tous attablés, z’ont intérêt d’m’en laisser sinon ça va mal se passer !

Oh mais il est là lui, qu’est c’qu’il m’veut encore. J’suis pas un pot d’miel pour qu’il vienne s’agglutiner comme ça sur moi. Ya d’là place quand même, s’il veut faire plongette il peut aller d’l’autre côté non. J’ai b’soin d’air moi, pas d’sentir l’aristo !

Voilà qu’y m’tend une serviette maintenant, l’air prévenant et tout et tout. C’que c’est bien éduqué quand même, la classe ! J’en ai pas b’soin d’ta serviette mec, t’as pas compris qu’c’était pour qu’t'arrête ton concerto mon gars !

Pas grave j’l’a prend quand même, quand j’aurai fini d’faire trempette j’serai bien contente d’la trouver !

T’as vu des étoiles où mon gars ? La nuit vient à peine de tomber, tu m’recauses quand la lune est sortie

…

Dis t’aurais pas un moment pour aller m’chercher ma béquille qu’j’ai laissé en plan à côté du siège derrière moi. J’m’suis pété la ch’ville en voulant faire la midinette.

Putain l’aristo comment il parle, j’arrive à peine à l’comprendre. Plus personne y parle comme ça d’nos jours !